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Les malades livrés à eux–mêmes en été
Quand les hôpitaux «prennent des vacances»
Publié dans La Tribune le 08 - 08 - 2009


Photo : Riad
Par Amel Bouakba
«Dans notre pays, on ne doit pas tomber malade le week-end, la nuit et en été, car on risque carrément de se retrouver livré à soi-même, par manque de prise en charge, absence de médecins et de soins. Rabbi yahfadna de la maladie, car l'état des hôpitaux et du secteur de la santé demeure très déficient en Algérie.» Ces phrases lâchées par des citoyens renseignent, si besoin est, sur l'état désastreux de nos hôpitaux, spécialement durant la période estivale. Déjà pas très brillante en temps normal, la situation dans les hôpitaux algériens devient beaucoup plus alarmante en été. Les congés annuels s'ajoutent au manque de personnel spécialisé, de lits d'hôpital, de médicaments… sans parler de la «démission» des pouvoirs publics. Car nos responsables aussi partent en congé, laissant derrière eux les problèmes des citoyens. Comme tous les autres hôpitaux, le CHU de Beni Messous fonctionne au ralenti durant l'été. Une situation qui n'est pas sans conséquences sur le fonctionnement des services, celui des urgences notamment. Les départs en congé durant la période estivale deviennent des pratiques courantes. Personnels et médecins partent en vacances et sont rarement remplacés. Ainsi, l'activité hospitalière programmée fonctionne lentement. Comme s'il n y avait pas de malade en été ! La situation dans les hôpitaux montre à quel point le calvaire des malades est immense. Ils sont entassés dans des services où parfois les moyens les plus élémentaires font défaut.
Le personnel médical, quant à lui, doit faire face à cette situation dans des conditions de travail déplorables. La scène suivante est on ne peut plus édifiante. Elle se passe dans le service des urgences chirurgicales du CHU de Beni Messous. Un jeune homme ramène dans sa voiture une vieille femme, à la cheville visiblement fracturée. A l'entrée du service, affolé, il demande de l'aide : «Je me trouvais par hasard à ce moment précis où cette vieille femme est tombée, et s'est fracturé la cheville. Je ne pouvais pas la laisser seule, je l'ai accompagné à l'hôpital le plus proche [Beni Messous, ndlr]… Regardez, son état est grave, elle a besoin de soins urgents», dit-il. La vieille femme a tout le mal du monde à marcher. Un seul faux geste peut lui être fatal. L'hôpital ne dispose même pas de brancard pour déplacer la femme souffrante pour la consultation. C'est finalement son accompagnateur et l'agent de sécurité qui l'aident à se déplacer pour la consultation, au niveau du service des urgences chirurgicales. Les deux médecins internes qui y sont de garde regardent à peine la vieille femme épuisée, à la cheville fracassée et au visage défiguré par la douleur. L'un des deux médecins se contente de lui demander d'aller faire une radio, avant de lâcher laconiquement : «Revenez plus tard, on vous fera une lettre pour aller au service d'orthopédie de l'hôpital de Ben Aknoun.» La malade ne recevra aucun soin. Voyant l'état de sa cheville particulièrement abîmée, des citoyens sur place lui suggèrent d'aller directement à l'hôpital de Ben Aknoun, car elle risque d'avoir de graves complications si elle n'est pas prise en charge «à chaud». Mais à qui s'adresser ?
En règle générale, le malade est transporté en urgence dans une ambulance vers l'hôpital mais ce n'est pas le cas chez nous. Au service des urgences chirurgicales, on nous affirme, que «cette situation les dépasse». C'est à la malade de trouver un moyen pour se déplacer. Livrée à elle-même, la vieille femme à la cheville fracturée ne sait plus à quel saint se vouer. Le jeune homme qui l'accompagnait et qui n'a aucun lien de parenté avec elle se décide, sous l'insistance des citoyens présents sur les lieux à emmener lui-même la malade à l'hôpital de Ben Aknoun. En bon samaritain, il devra remettre toutes ses activités à plus tard et s'occuper de cette vieille femme souffrante livrée à elle-même. En fait, le comportement de ce citoyen n'est pas un cas isolé. Il est courant de voir dans notre pays les citoyens faire le travail des secouristes et des ambulanciers. Notamment lors des accidents de la route. Dans beaucoup de situations, ce sont les proches qui sont obligés de se débrouiller pour transporter le malade à l'hôpital ou d'une structure sanitaire à une autre. Des citoyens sur place sont scandalisés. «Un hôpital est censé disposer d'une ambulance pour transporter les cas urgents. Il n'en est rien chez nous. Les hôpitaux ne sont même pas dotés de brancard, ce qui est scandaleux. Le métier de brancardier est lui aussi inexistant», tonne un jeune homme qui accompagne un parent arrivé aux urgences chirurgicales, le cou brisé après un accident de moto. Regardez, dit-il, «il n'a même pas reçu les soins appropriés», avant d'ajouter : «Nos hôpitaux offrent malheureusement une image peu reluisante d'un secteur qui agonise. Les malades ne sont pas bien pris en charge. Certains médecins, que ce soit dans le public ou le privé, ne sont pas du tout professionnels et sont même parfois inhumains», confie-t-il, hors de lui. La seule bonne nouvelle est peut-être la rénovation de la majorité des services du CHU de Beni Messous. Ce qui nous change un peu de l'état déplorable de la majorité de nos hôpitaux. Les malades qui arrivent dans les services des urgences médicales, de la maternité ou pédiatriques, ne sont pas mieux lotis en ce mois d'août. Pas seulement au CHU Beni Messous mais aussi dans la plupart des hôpitaux, notamment celui de Mustapha Bacha. Le manque de personnel mais aussi de moyens, la pénurie de médicaments, la série de pannes qui touchent certains équipements se font lourdement ressentir. Il faut dire que la situation ne vaut guère mieux dans les autres hôpitaux du pays. Elle prend même parfois des allures délirantes qui informent un tant soit peu sur le calvaire au quotidien des malades. L'appel de ces derniers trouvera-t-il enfin un écho auprès du département de la santé ?


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