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«Dans certains cas, seul un diagnostic précoce peut éviter des séquelles»
le Pr Malika Tiar, chef de service d'ophtalmologie au CHU Bab El Oued (Alger) :
Publié dans La Tribune le 05 - 07 - 2008


Entretien réalisé par Karima Mokrani
LA TRIBUNE : Parmi les maladies qui menacent les citoyens en été, il y a la conjonctivite. Quelle est exactement cette maladie ?
Pr Malika Tiar : La conjonctivite est une inflammation de la conjonctive, en réponse à une variété d'agressions : bactériennes, virales, mycosiques, parasitaires ou allergiques.
La conjonctive est une fine membrane transparente qui tapisse la face interne des paupières et recouvre le blanc de l'œil. Elle renferme des glandes qui produisent des sécrétions aidant à maintenir l'humidité de l'œil et des anticorps qui luttent contre les infections.
Dans la majorité des cas, les conjonctivites ne sont pas très graves. Elles évoluent spontanément vers la guérison ad integrum et nécessitent seulement un traitement symptomatique local. Cependant, dans certains cas, un diagnostic étiologique précoce et une mise en route rapide du traitement sont le seul moyen d'éviter des séquelles.
Quels en sont les signes cliniques ?
Le patient atteint de conjonctivite peut présenter une gêne oculaire (sensation de grains de sable) et, parfois, des démangeaisons. A l'examen clinique, on pourra retrouver une rougeur diffuse de la conjonctive, des secrétions plus ou moins visqueuses qui peuvent agglutiner les cils, un œdème conjonctival, un eczéma des paupières, des hémorragies sous-conjonctivales et des adénopathies satellites (le plus souvent des ganglions pré-auriculaires). Dans toutes les conjonctivites non compliquées, la cornée doit être claire, et la pupille bien ronde, d'aspect régulier, réagissant à la lumière.
Il faudra toujours, devant un tableau d'œil rouge, éliminer d'autres causes plus sévères qui mettent en jeu le pronostic visuel, en recherchant trois signes cliniques évocateurs de gravité. Ce sont : l'existence de douleurs, une baisse éventuelle de l'acuité visuelle et une rougeur dense localisée autour de la cornée.
Quelles en sont les causes ?
Les conjonctivites bactériennes sont les plus fréquentes. Les mécanismes de défense de l'œil empêchent normalement le développement des infections, mais lorsque l'un de ces mécanismes est déficient, la conjonctivite bactérienne apparaît. Une conjonctivite bactérienne par opposition à une conjonctivite virale, a tendance à n'affecter qu'un seul œil. Les secrétions sont, généralement, plus abondantes et la paupière plus enflée. Dans ces conjonctivites bactériennes, il y a deux cas qui sont particuliers : les conjonctivites à gonocoques et les conjonctivites à chlamydia. Une infection à gonocoques doit être envisagée quel que soit l'âge du patient (a fortiori le nouveau-né) devant les signes cliniques suivants : paupières très enflées, secrétions très épaisses et très abondantes. Le nouveau-né peut être contaminé à la naissance, au passage de la filière génitale lorsque la mère présente une blennorragie. Les adultes contractent l'infection durant les rapports sexuels. C'est une affection très grave qui, en l'absence de traitement, peut évoluer vers une ulcération de la cornée pouvant aller jusqu'à la perforation.
Pour prévenir l'apparition de cette conjonctivite chez le nourrisson, tous les nouveau-nés reçoivent à la naissance, de manière systématique, des instillations de collyre antibiotique.
Chez l'adulte, le traitement comportera l'instillation d'antibiotiques en collyre toutes les heures et pommade le soir. Pour ce qui est des conjonctivites à chlamydia, les signes fonctionnels sont souvent réduits (secrétions, gêne oculaire). L'examen révèle des paupières légèrement tuméfiées et un peu tombantes ainsi qu'une irritation oculaire discrète. Non traitée, cette conjonctivite évolue vers des lésions séquellaires cécitantes. Nous avons aussi les conjonctivites virales qui représentent 15% de l'ensemble des conjonctivites.
Le traitement consiste en l'administration d'agents antiviraux locaux. Les corticoïdes locaux sont contre-indiqués car ils peuvent aggraver les lésions existantes.
Nous avons également la conjonctivite à adénovirus. Les adénovirus sont des germes ubiquitaires. Les épidémies sont favorisées par la densité de la population, la précarité des conditions d'hygiène, l'insuffisance ou l'absence de désinfection des piscines au chlore et le matériel d'ophtalmologie qui passe d'un malade à l'autre après avoir été infecté. L'incubation est de 5 à 6 jours. Il apparaît, d'abord, un syndrome grippal avec fièvre, signes rhinopharyngés et adénopathies cervicales.
En 2003, l'Algérie a connu une véritable épidémie de conjonctivite. Pouvez-vous nous dire ce qui s'est passé exactement ?
L'Algérie a été durement touchée durant l'été 2003. Une canicule exceptionnelle sévissait alors sur notre pays. Les premiers cas ont été signalés fin juillet. L'épidémie a atteint son apogée vers la fin août et n'a totalement disparu que vers la fin du mois de novembre 2003.
Les wilayas du Sud ont été épargnées. Dans la wilaya d'Alger, plus de deux cent mille cas ont été recensés. La propagation de l'infection aurait pu être limitée, voire jugulée, si des mesures prophylactiques avaient été prises dès que les premiers cas avaient été signalés.
Quelles sont, justement, ces mesures ?
Se laver les mains et le visage avec un savon doux, éviter la contamination par le toucher (les mains, le linge souillé), ne pas mettre de pansement, mais porter de préférence des lunettes teintées, éviter les regroupements, éviter de contaminer son entourage si l'on est soi-même atteint, désinfection du matériel d'examen dans les cabinets d'ophtalmologie et utilisation de matériel jetable.
On parle aussi de conjonctivites allergiques...
En effet, les conjonctivites allergiques sont très fréquentes. Elles représentent 5% des consultations d'allergie et 50% des consultations d'allergie oculaire. Elles sont, parfois, difficiles à traiter car les allergènes en cause se retrouvent souvent dans l'environnement des patients. Leur prise en charge nécessite, souvent, une collaboration étroite entre l'ophtalmologiste, l'allergologue et le pédiatre ou l'interniste.
Quatre formes cliniques peuvent être individualisées : les conjonctivites aiguës ou saisonnières (les plus fréquentes en période de pollinique.
Elles sont, souvent, associées à une rhinite ou à une sinusite), les conjonctivites per annuelles (souvent liées à des pneumallergènes (poussière, acariens…), les conjonctivites atopiques (moins fréquentes et sont souvent associées à des signes généraux d'atopie comme l'eczéma, l'asthme… et aussi à des signes cutanés palpébraux), la conjonctivite giganto-papillaire qui est liée au port prolongé de lentilles, les conjonctivites des allergies de contact (les produits plus fréquemment en cause sont les laques pour cheveux, les collyres, les cosmétiques…) et, enfin, la kérato-conjonctivite vernale qui apparaît entre 4 et 12 ans, plus fréquemment chez le garçon, avec des signes fonctionnels très importants (photophobie, sensation de corps étranger).
Parlons, maintenant, des dangers du soleil sur l'œil…
Il existe dans la nature plusieurs types de rayonnement et on sait, depuis le 19e siècle, qu'il existe des rayons invisibles à l'œil. Les rayons ultraviolets (UV) sont de l'énergie solaire invisible. L'exposition au rayonnement UV est dangereuse pour la santé. Comme on doit s'enduire d'une crème solaire pour se prémunir contre les brûlures et les cancers de la peau, on doit se munir de lunettes de soleil avec un traitement anti-UV pour se protéger les yeux. Au niveau de l'œil, ces rayons sont absorbés par le cristallin, la lentille à l'intérieur de l'œil qui règle la focalisation du système visuel. Plusieurs travaux ont démontré que ces rayons contribuent à accélérer la formation de cataractes par opacification progressive du cristallin, entraînant ainsi une diminution progressive de l'acuité visuelle. Les UV ont également une action nocive sur la rétine. L'œil se protège d'une lumière trop intense en diminuant l'ouverture de la pupille.
N'y a-t-il pas, toutefois, danger dans le port des lunettes solaires ?
Le port de lunettes teintées sans traitement anti-UV efficace va induire un assombrissement ou une augmentation du diamètre de la pupille, ce qui va soumettre les yeux à une exposition plus grande aux rayons ultraviolets. Pour cela, il est essentiel que vos lunettes solaires vous protègent contre les UV. La première qualité à attendre de verres solaires est qu'ils opèrent une réelle filtration, c'est-à-dire qu'ils stoppent les UV. Attention ! Verres teintés ne veut pas dire filtrants.


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