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Laalem, ya Boualem !
L'étendard, ce n'est pas ringard
Publié dans La Tribune le 05 - 07 - 2008

Le drapeau et les valeurs patriotiques consubstantielles sont-ils ringards dans l'Algérie de 2008 ? Question de jeune qui peut paraître pertinente, impertinente, banale ou même provocatrice, au temps de l'exode désespéré vers les rives meurtrières du nord de la Méditerranée (harga), du chômage endémique et de l'émeute nihiliste, cousine de la jacquerie localisée. Mais elle nécessite tout de même de revisiter l'adjectif : outre tocard, le sens du mot renvoie à démodé, ridiculement vieillot ; ou de mauvaise qualité, de piètre goût (Petit Robert).
La question candide, posée par la fille d'un ami après le lancement par la radio algérienne de l'opération «un drapeau dans chaque foyer», interroge beaucoup sur l'habitus patriotique des Algériens.
Elle renvoie avant toute esquisse de réponse aux rituels codifiés, à la symbolique du drapeau en tant que tissu de signes.
D'aucuns pourraient penser en 2008 que le drapeau est seulement un attribut conventionnel de l'autorité politique.
Dans ce cas, l'étendard a une fonction de rassembleur, de symbole patriotique, de garant de l'ordre national. Les couleurs nationales sont alors l'association sang-sacrifice-sol. On est, à ce titre, face à une sacralisation des trois éléments, et à celle du drapeau qui les cristallise.
A ce propos, le drapeau, c'est l'ADN du patriotisme, le marqueur du nationalisme, le fil rouge de l'appartenance à une nation, le plus petit dénominateur commun ou le plus petit multiple commun d'un peuple. En Algérie comme ailleurs, la fonction du drapeau est de maintenir en permanence un double contact : la nation affiche sa présence, le citoyen qui pavoise, notamment les jours de fêtes nationales comme le 5 Juillet, exprime son adhésion, manifeste sa fierté, revendique son appartenance. Mais le drapeau n'a pas de sens uniquement dans les périodes de rituels codifiés (fêtes nationales, décès d'une personnalité nationale, conflit, victoire lors d'une grande manifestation sportive…). Il s'agit notamment des commémorations nationales qui forment une série de paroxysmes réguliers de manifestations canalisées de ferveur patriotique occasionnelle. Surtout, il a une fonction phatique. En linguistique, il s'agit de paroles ordinaires, répétitives, voire insignifiantes, prononcées dans le but de maintenir le contact entre le destinateur et le destinataire (émetteur et récepteur selon la définition de Mac Luhan). Par rapport aux moments d'expression paroxystique, la fontion phatique du drapeau est celle du patriotisme ordinaire. Celui des cours d'histoire qui enracinent dans l'esprit la sacralité du drapeau. Celui des cours de récréation où la levée des couleurs stimule les sentiments de loyauté et d'attachement au pays et à ses institutions même si elles souffrent d'un déficit démocratique chronique. En Algérie, le drapeau est le résultat d'une accumulation historique. Au début de la Régence turque, les frères Kheireddine et Barberousse arboraient lors des combats en mer et sur terre un drapeau vert, rouge et jaune. Plus tard, l'Emir Abdelkader utilisera deux étendards.
Il a usé d'un drapeau blanc et vert.
Ce drapeau a été retrouvé après la mort de l'Emir (1883), au Caire, à la «Maison des Vestiges». L'autre oriflamme est exposée au Musée de l'ANP à Riadh El Feth. Elle est de couleur bleu foncé, d'environ deux mètres de long sur un mètre de large, bordée de carrés de tissu couleur ocre et rouge. Si on attribue communément la matrice du drapeau à une initiative éclairée de l'Emir Abdelkader, les avis des historiens étrangers et algériens convergent pour dire que la fixation de l'emblème national algérien revient sans conteste au père du nationalisme algérien, Messali Hadj. Pour certains, c'est l'épouse de ce dernier qui aurait tout simplement conçu le drapeau.
Elle l'aurait dessiné en 1937 dans le quartier algérois de Belcourt où il aurait été vu pour la première fois. Pour d'autres, la forme officielle, c'est-à-dire actuelle, s'est décidée en 1934, avec les trois couleurs qui y figurent : le vert, le blanc et le rouge symbolisant l'unité des trois pays maghrébins, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Autre thèse : le drapeau serait né en 1933, au siège de l'Etoile nord-africaine dans le 18ème arrondissement de Paris, non loin du célèbre quartier de Barbès, pour être porté par des Algériens en 1934 à Alger et à Tlemcen. En 1943, le Parti du peuple algérien (PPA) ajoute l'étoile au croissant qui barre au milieu les trois couleurs. Deux ans après, lors des massacres collectifs du 8 mai 1945, le drapeau ainsi dessiné sera vu à Sétif entre les mains d'un jeune scout des SMA, Saal Bouzid, assassiné lors de cette manifestation. Messali Hadj aurait, enfin, fixé définitivement le drapeau algérien tel qu'on le connaît aujourd'hui, en 1948, et, clin d'œil malicieux de l'histoire, un certain 14 juillet, pour promouvoir l'idée d'indépendance de l'Algérie.
Dans les textes, la Constitution (art.62) stipule que l'Etat «garantit le respect des symboles de la révolution, la mémoire des chouhada et la dignité de leur ayants droit et des moudjahidine». L'article 5 énonce simplement que «l'emblème national, le sceau de l'Etat et l'hymne national sont définis par la loi». Justement, la loi n°63/145 promulguée par l'Assemblée Constituante de 1963 définit les caractéristiques du drapeau.
La Constitution de 1976 énonce les principes de l'hymne national et du drapeau. Le code pénal de juillet 1966, celui du 13 février 1982 modifié ainsi que le décret du 13 novembre 1984 sanctionnent quiconque attentera aux symboles de la souveraineté et ne respectera pas les conditions de sa levée sur les places publiques et institutions de la République.
Finalement, le drapeau algérien, adopté le 3 avril 1962 par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), et officialisé par la loi du 25 avril 1963, est une synthèse des étendards de la Régence turque, des emblèmes de l'Emir Abdelkader et des écussons de l'Etoile nord-africaine, relooké par le nationalisme du PPA-MTLD.
N. K.


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