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La fin d'un mythe
Publié dans La Tribune le 22 - 11 - 2009

Les médias et l'establishment égyptiens ne s'en sont jamais pris à Israël comme ils s'en sont pris à l'Algérie en particulier et aux Maghrébins en général. En fait, ce venin qui se déverse sans discontinuer est le propre de l'arrogance d'une élite aux abois et en perte de vitesse sur tous les plans. Le système
égyptien redoute une crise politico-sociale qui menacerait sa pérennité. C'est ce qui explique l'acharnement des médias et des hommes politiques, de culture et des arts sur l'Algérie. Chantres de l'arabisme, les Egyptiens renient leurs origines copte et africaine pour s'autoproclamer plus arabes que les Arabes et décider qui est arabe et qui ne l'est pas. Ainsi, le racisme devient une arme pour attaquer l'Algérie dont le peuple est traité de sauvage et de terroriste. Cette même Egypte, qui semble avoir oublié qu'elle n'a trouvé que l'Algérie pour la soutenir dans son combat contre les groupes terroristes qui menaçaient son tourisme, crie aujourd'hui à qui veut l'entendre que les Algériens ne sont pas des Arabes et semble préparer le terrain à une rupture des relations diplomatiques avec l'Algérie. Le fait que Moubarak, dans son discours d'hier devant le Parlement égyptien, rappelle une évidence qui consiste pour tout pays à fonder ses relations extérieures sur a base du respect mutuel et des intérêts communs est un signe avant-coureur d'un pays qui perd son self-control. Le panarabisme est un mythe qui s'écroule tous les jours face à la réalité, justement, des intérêts divergents des Arabes et de la discorde chronique qui les empêchent de s'entendre et de parler vrai des questions fondamentales. Historiquement et ethniquement, l'Algérie n'est pas arabe. Pourtant, dans les fais et ce, depuis au moins 1962, l'Algérie s'est investie spontanément pour le soutien indéfectible des causes arabes, tout comme elle l'a fait pour toutes les causes justes de décolonisation et d'émancipation nationale à travers le monde. Le soutien de l'Algérie à la Palestine est inconditionnel, tout comme l'était le soutien au combat de l'ANC contre l'apartheid. A ce titre, la politique étrangère de l'Algérie est immuable depuis l'avènement du GPRA et n'a jamais été définie en fonction d'une appartenance raciale, ethnique ou religieuse, mais elle a été fondée sur la base d'une somme de principes immuables universels et humains. Estimant faire partie de l'espace arabe, l'Algérie n'a ménagé aucun effort ni aucun moyen, pour envoyer ses enfants se sacrifier afin de défendre l'intégrité
territoriale de l'Egypte à deux reprises, en 1967 et en 1973. L'Algérie a été à l'avant-garde de la guerre du pétrole et a fait passer l'intérêt arabe avant ses intérêts nationaux. L'Egypte officielle n'a jamais admis l'avènement d'un Etat dans l'espace africain, arabe et méditerranéen qui la concurrence dans ses ambitions de leadership. Pourtant, l'Algérie a toujours ménagé les caprices de l'Egypte. Mais l'Algérie à travers sa politique extérieure et ses choix stratégiques, a réussi à s'imposer comme un Etat pivot dans la région. L'Algérie est restée fidèle à ses engagements principiels et ne les a jamais trahis, ce qui lui a valu d'ailleurs une tragédie nationale. L'Algérie ne s'est pas compromise avec Israël au détriment des droits nationaux du peuple palestinien. L'Algérie n'a pas envoyé ses troupes occuper l'Irak et soutenir les coalisés dans leur guerre atroce contre les Irakiens. L'Algérie n'a pas vendu son âme pour plaire aux puissances étrangères et se détourner de ses principes fondateurs et des valeurs de solidarité des peuples du Sud pour défendre leurs droits
à l'indépendance, au développement et à l'émancipation. Telle est l'Algérie que les médias égyptiens insultent et attaquent. Quant à l'amazighité de l'Algérie, elle est scellée et non négociable et ce, depuis que ce peuple existe. Et si l'Egypte n'a pas compris cela, c'est qu'elle ne comprendra jamais ce peuple rebelle, fier et libre dont la volonté a été taillée dans les roches des Aurès, du Djurdjura, de l'Ouarsenis, du Hoggar… Ayant épuisé toutes les bassesses, certains Egyptiens s'attaquent à la mémoire des martyrs de la révolution algérienne. En fait, ces Egyptiens auraient aimé que la révolution algérienne soit la
leur. Les Algériens auraient aimé aussi que l'Egypte, Oum Dounia, accouche d'une telle révolution. Mais c'est cela justement qui différencie les peuples. A vous la civilisation du Sphinx, à nous les révolutions des Héros debout.
A. G.


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