De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar L'université des sciences et de la technologie Abderrahmane Mira de Béjaïa (USTAMB) a jeté ces dernières années les premiers jalons d'une coopération prometteuse avec de nombreuses entreprises nationales, notamment celles opérant dans le secteur de l'agroalimentaire. Une louable initiative qui traduit «la volonté de l'institution à jouer pleinement son rôle dans la relance de la croissance économique en proposant une assistance technique de qualité aux promoteurs», ne cesse-t-on de répéter au campus Abderrahmane Mira. Plus d'une dizaine de conventions de partenariat ont déjà été paraphées dans ce sens avec de grands groupes industriels comme Cevital et Saidal et des entreprises de premier rang comme l'EPB ou l'EPAL. Toujours dans le même ordre d'idées, les pouvoirs publics s'apprêtent à doter la faculté des sciences et de la technologie de Tharga Ouzemour d'un centre national spécialisé dans la recherche agroalimentaire dans le but déclaré de faire de la région un pôle d'excellence en la matière. Il va sans dire que la wilaya de Béjaïa recèle de grandes potentialités de production dans cette sphère d'activités. Les partenaires économiques de l'USTAMB se sont récemment engagés à contribuer financièrement à la réalisation de ce centre, initié par la direction générale de la recherche scientifique auprès du ministère de l'Enseignement supérieur. Le début des travaux est fixé pour le début de l'année 2010 pour une durée de réalisation d'une année. Ainsi, le groupe privé Cevital a annoncé le financement d'une partie des dotations expérimentales de ce centre comme il s'est engagé à mettre les équipements des laboratoires de l'entreprise à la disposition des chercheurs de l'université. La signature de cette convention de partenariat entre Cevital et l'université de Béjaïa a ouvert la voie à d'autres actions communes, notamment la mise en place d'un incubateur de projets pour lequel Cevital s'est engagé à financer la structure à concurrence de six millions de DA. Initialement mis en œuvre depuis déjà deux ans en collaboration avec l'Ecole des mines d'Alès (France), cet incubateur technologique a pour vocation d'accompagner les porteurs d'idées et de projets intégrant des technologies innovantes jusqu'à la création d'entreprises. «On compte, à ce sujet, tirer profit de l'expérience de notre partenaire français qui a mis au point, depuis 1999, une pédagogie-action novatrice et inédite appelée école d'ingénieurs-entrepreneurs. Cet incubateur, conçu comme un dispositif entrepreneurial, contribuera énormément au rayonnement économique et technologique au double plan local et régional», explique le directeur aux relations extérieures de l'USTAMB. Ingénieur, doctorant, entrepreneur, technicien, le créateur, sélectionné par un jury d'experts, bénéficie de l'ensemble des ressources et des réseaux internes et externes de l'université qui l'accompagnent sur les aspects technologiques, économiques et financiers de son projet. En guise de première phase, le porteur d'idées est immergé pendant une période de 6 à 24 mois dans les centres de recherche de l'institution universitaire qui ont les compétences pour valider la faisabilité technologique de son projet. Il est ensuite encadré par un chargé d'affaires avec des réunions de suivi et bénéficie de formations collectives et d'experts pour des accompagnements spécifiques dans le but de parachever la faisabilité économique du projet. En plus de la formation, du matériel informatique et des ressources documentaires, ce dispositif «booste» le projet en faisant appel à son réseau de partenaires (scientifiques, institutionnels, économiques, et financiers) internes et externes. En outre, cet incubateur technologique propose aide et assistance aux entreprises déjà existantes en assurant une formation «continue» de leurs personnels et propose d'instaurer une pédagogie entrepreneuriale favorisant la rencontre créateurs-ingénieurs-entrepreneurs. Tous les mécanismes de ce projet sont en voie de finalisation pour recevoir, dans un premier temps, les dossiers des élèves ingénieurs qui ont des projets en tête. Toujours dans la même optique de l'emploi et du développement des ressources humaines, l'université de Béjaïa a également signé une convention de partenariat avec l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) pour «assister, promouvoir et enrichir les expériences des microentreprises prestataires de services», créées dans le cadre de ce dispositif. Par ailleurs, l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa, à travers une étroite collaboration scientifique avec les universités de Toulouse, Jean Monet de Saint-Étienne, l'ADR (société conseil française) et le CREAD travaille sur un projet de «Master en management économique des territoires et entrepreneuriat». Le projet a déjà bénéficié d'un financement européen dans le cadre du programme Meda à hauteur de 500 000 euros, échelonné sur une période de trois ans. Ces trois initiatives complémentaires convergent toutes à replacer l'université au cœur de son environnement socio-économique. La professionnalisation des diplômes de l'université de Béjaïa à travers un engagement de plus en plus poussé dans le système LMD l'amène naturellement à une implication directe dans le monde de l'entreprise.