L'Algérie jouera ce soir un match de rang mondial. Il s'agit pourtant d'une rencontre de quarts de finale de la CAN. En héritant de la Côte d'Ivoire comme adversaire dans ce tour, les Verts devront évoluer à un niveau élevé. C'est la dimension prise par les Eléphants dans la planète foot qui invite le foot algérien à vérifier sa juste valeur. Loin de la très défectueuse échelle FIFA qui a coté l'Algérie à la 19ème place pour qu'elle se fasse humilier par un Malawi introuvable dans le classement de l'ONU du foot. Certains n'hésitent pas à qualifier cet Algérie-Côte d'Ivoire de premier match des Verts au Mondial 2010. Ce qui confirme la hiérarchie désignant la Côte d'Ivoire comme le favori en puissance de la CAN angolaise. Que peuvent donc faire les Verts pour renverser une telle unanimité et faire sortir les Ivoiriens ? Deux options s'offrent à Rabah Saadane. La première consiste à faire jeu égal face à une équipe constellée d'individualités et qui entrera sur le rectangle vert de Cabinda pour assumer son rôle et son statut. En plus de l'inutilité d'aligner des éléments blessés, le sélectionneur national est tenu de mettre en place un dispositif qui ne se réduira pas au fait d'empêcher l'adversaire de développer son jeu. Il s'agit de libérer les prédispositions offensives de Ziani et de Matmour, usés jusqu'à présent par d'excessives tâches défensives, du moment que le onze national est assis sur deux récupérateurs, Mansouri et Yebda. Il y a, a priori, une opportunité de tenter un tel coup pour surprendre la défense ivoirienne qui serait lente et officiellement privée d'Eboué, le grand absent de ces quarts de finale. Ce schéma sera peut-être inopérant si les montées offensives ne trouvent pas de récepteurs devant. Le bilan provisoire de la prestation des Verts atteste le peu d'usage offensif de Ghezzal, reconverti, malgré lui, en premier défenseur. La seconde option qui s'offre à Saadane sera celle des contre-attaques. Elle est basée sur le postulat qui annonce une totale domination ivoirienne face à un onze algérien très replié pour maintenir vierge la cage de Zemmamouche, l'heureux invité des quarts de finale de la CAN 2010. Réussir dans cette configuration passe par l'accélération du rythme de jeu, ponctué par une capacité de concrétisation jamais prouvée par les Verts en pareille circonstance. Un rythme plus élevé des Verts est possible. La préparation de Saadane est conçue pour atteindre un pic de forme au stade des quarts de finale. Reste la question de savoir si la concrétisation des occasions créées sera au rendez-vous à Cabinda. Les indices sont défavorables. L'Algérie ne sait plus marquer. Peut-être qu'elle ne joue plus pour marquer. Une balle arrêtée sur la tête de Halliche a propulsé l'Algérie en quarts de finale. Un tel scénario est-il possible ce soir ? Gardons l'œil sur Cabinda. A. Y.