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Que cache ce revirement dans la position occidentale envers Omar El Béchir ?
La communauté internationale disposée à reconnaître les résultats du scrutin au Soudan
Publié dans La Tribune le 20 - 04 - 2010

Le soudan a réussi la semaine dernière le difficile pari de tenir des élections, présidentielle, législatives et régionales, sans qu'elles soient perturbées par le moindre incident, malgré la tension relevée dans certaines régions, notamment celle de la partie sud du pays.
Ces premières élections multipartites se sont déroulées sous l'œil bienveillant des observateurs étrangers.
Des centaines d'observateurs de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE), du Japon et des Etats-Unis ont supervisé toutes les étapes du scrutin pendant près d'un mois en toute liberté, ont rapporté les médias. Pour la première fois en vingt-deux ans, le président soudanais Omar El Béchir a consenti à tenir des élections plurielles, en présence des observateurs étrangers, ce qui constitue un énorme progrès dans le plus vaste mais l'un des plus pauvres pays d'Afrique.
Les observateurs étrangers se sont félicités qu'il n'y ait pas eu de violences lors des opérations de vote, ce était craint auparavant. Ils ont toutefois souligné que le scrutin n'a pas répondu aux «normes internationales», notamment dans certaines provinces du pays où des cas d'intimidation ont été enregistrés. Un manque dans l'organisation a aussi été enregistré dans quelques bureaux qui ont été obligés de fermer momentanément, selon la Commission électorale soudanaise (NEC). La NEC a, en fait, décidé le 13 avril du gel partiel du scrutin dans certaines circonscriptions ayant connu des problèmes techniques au début du vote, le 11 du même mois. Dimanche dernier, à l'ouverture du scrutin, des électeurs avaient voté pendant quelques heures sur les mauvaises listes électorales dans plusieurs bureaux, alors que dans d'autres circonscriptions les noms de tous les candidats aux législatives n'apparaissaient pas sur les bulletins de vote, a indiqué la NEC qui a prolongé de deux jours la durée des suffrages pour permettre aux 16 millions d'inscrits d'accomplir leur devoir. A la clôture du vote, jeudi soir, les réactions des parties ayant participé ou observé cette élection marathonienne n'ont pas tardé, à commencer par le président sortant et candidat à sa propre succession Omar El Béchir qui a affiché son intention, s'il venait à être réélu, d'intégrer les partis d'opposition dans le futur gouvernement soudanais.
Pour sa part, le vice-président de la NEC, Abdellah Ahmed Abdellah, a estimé dimanche à Khartoum que ces élections constituaient un premier pas «vers un véritable changement démocratique» dans le pays. Il a jugé «naturels» les «problèmes techniques» constaté lors de ce rendez-vous électoral, le premier du genre depuis l'arrivée de M. El Béchir au pouvoir en 1989, suite à un putsch militaire qu'il a lui-même conduit. La mission d'observation de la Ligue arabe a également salué ces élections générales, estimant qu'elles constituent «un grand pas en avant», en comparaison avec d'autres pays de la région, comme la Somalie en guerre civile depuis.
Pour la représentante de la mission d'observation de la Ligue arabe, Mme Salah Halima, les quelques carences et les erreurs commises durant ces cinq jours de vote «n'affectent pas d'une façon sensible les résultats» finaux des élections.
«Il ne s'agit pas d'une élection parfaite [...] mais il s'agit d'une élection historique», a déclaré Kunle Adeyemi, ancien ambassadeur du Nigeria et chef des observateurs de l'UA au Soudan. Selon lui, le scrutin a été «juste et équitable». Si les observateurs occidentaux ont émis des réserves sur le déroulement du scrutin, ils ont néanmoins indiqué qu'ils accepteraient les résultats finaux.
Ces résultats devraient être annoncés d'ici jeudi, a indiqué le président de la NEC hier lors d'un point de presse. L'importance de ce vote au Soudan réside dans sa capacité à faire avancer la transition démocratique du pays telle qu'elle a été adoptée dans «l'accord de paix global (CPA)», signé en 2005. Cet accord a mis un terme, en janvier 2005, à 21 ans de guerre civile entre le nord et le sud du pays. Mais la tension demeure toujours, notamment avec le principal parti d'opposition issu du Sud, l'ex-Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) qui a boycotté les élections en raison du risque de fraude. Au final, le satisfecit des observateurs nationaux et étrangers a donné une réelle légitimité, en dépit de certaines réserves, à des élections censées changer le cours des événements dans l'un des pays les plus riches en ressources naturelles, mais paradoxalement l'un des plus pauvres sur le continent noir.
La découverte de nouveaux champs pétrolifères dans la partie sud du Soudan constitue un détail à ne pas négliger. Autrement dit, la stabilité du Soudan est nécessaire pour permettre l'installation durable des compagnies étrangères. Il est à noter que Omar El Béchir est toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour «crimes contre l'humanité» et «crimes de guerre» au Darfour. Et seul le Conseil de sécurité pourrait interrompre ces poursuites, pour des raisons liées au maintien de la paix, comme le stipule la Charte de l'ONU dans son chapitre VII (source «Manière de voir» du mensuel le Monde diplomatique, numéro de janvier 2009-janvier2010). C'est ce même Conseil qui avait demandé à la CPI de mener une enquête sur cette guerre insurrectionnelle ayant fait entre 2003 et 2008 plus de 70 000 morts et deux millions et demi de déplacés, selon l'Organisation mondiale de la santé. La sortie, jeudi soir, du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui s'est félicité lui aussi du déroulement «pacifique» des élections, pourrait être un prélude à la levée de ces poursuites. M. Ban Ki-moon a appelé tous les dirigeants politiques du pays et leurs partisans à éviter «tout acte qui pourrait menacer l'issue pacifique du processus électoral» dans les prochains jours.
Omar El Béchir peut par ailleurs s'appuyer sur la Chine et les Etats-Unis pour échapper à la CPI, étant donné que ces deux pays se sont abstenus de voter quand le Conseil de sécurité de l'ONU, dont ils sont membres permanents, avait demandé d'ester en justice le président soudanais. Ainsi, le président El Béchir pourrait se faire une nouvelle virginité aux yeux de la communauté internationale qui cessera de courir après lui pour l'emprisonner. Pour certains analystes, le véritable enjeu n'est pas ces élections qui ont suscité une attention particulière des médias étrangers, surtout occidentaux.
Le rendez-vous électoral de 2011 semble plus important car il devrait déboucher sur l'indépendance du sud du pays, ce qui, évidemment, nuira à l'unité du Soudan. L'odeur de l'or noir qui attire toutes les convoitises va sûrement rendre les choses encore plus difficiles.
C'est ce qui explique, peut-être, le revirement dans la position des Occidentaux envers Omar El Béchir, lequel, selon les sondages, devrait être réélu pour un nouveau mandat.
L. M.


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