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2009/2010, une année scolaire chaotique
2009/2010, une année
Publié dans La Tribune le 21 - 04 - 2010


Photo : Riad
Par Samir Azzoug
L'année 2009/2010 en Algérie a mis en évidence un nouveau concept : l'échec scolaire généralisé. Il ne s'agit pas seulement ici de la faillite individuelle des élèves et écoliers mais c'est tout le système scolaire et ses satellites qui ont failli. L'exercice de cette année dans le domaine de l'éducation est une calamité. A quelques semaines des examens, élèves, parents, enseignants, encadrements et tutelles sont pris dans une nébuleuse qui pourrait finir par désarçonner les derniers repères encore existants de la notion d'éducation.
Le mal du système éducatif national est profond et ses racines sont nombreuses qui traînent depuis longtemps. Un abysse qui a fini par s'étaler au grand jour, conduisant le secteur à l'impasse actuelle.
Les révisions successives imposées par le ministère de l'Education nationale, de courte durée et appliquées dans la précipitation, se sont soldées par une cacophonie indescriptible dans un secteur où plus personne ne sait quel rôle il doit jouer exactement, quelle leçon enseigner ou quel modèle pédagogique suivre.
Depuis le début de l'année scolaire, une seule constante a été remarquée, et pas des plus avantageuses, c'est le recours au débrayage et à la grève de tout le corps éducatif à intervalles presque réguliers. Les récurrentes protestations des enseignants ont été les plus en vue. L'une d'entre elles a duré 21 jours (en novembre) suivie de plusieurs autres cycliques de moindre durée. Des actions que les pouvoirs publics n'ont eu de cesse de dénoncer mais qui ont été «comprises» par l'opinion publique.
Il s'agissait alors d'un bras de fer engagé par des syndicats autonomes de l'éducation afin d'arracher des droits légitimes concernant, entre autres, des rémunérations honorables et des statuts à la mesure de la responsabilité et des efforts.
L'annonce par le gouvernement algérien de la révision des statuts particuliers de la fonction publique en a été le déclenchement. Dénonçant leur écartement de l'élaboration de leurs statuts particuliers et du régime indemnitaire, ces syndicats sont montés au créneau pour défendre leurs intérêts. Une lutte payante. Puisqu'ils ont fini par absorber 74% de l'enveloppe réservée à la révision des régimes indemnitaires de la fonction publique (tout le secteur de l'éducation), soit 103,5 milliards de dinars. Les augmentations de salaires ont atteint pour certains postes près de 35%. Mais les tensions ne se sont pas apaisées pour autant. La crise a perdurée et dure encore. Car un lien a été rompu entre les fonctionnaires de l'éducation nationale et la tutelle. Une crise de confiance sévère s'est instaurée.
Pas plus tard que cette semaine, des syndicats autonomes de l'éducation ont décidé de faire corps avec leurs homologues de la santé ; un pôle syndical est né pour annoncer une radicalisation du mouvement de protestation. Une grève est décrétée pour le 16 juin prochain.
Galvanisés par certains bons points acquis lors des précédents mouvements de grève, de nouvelles entités syndicales se créent. De plus en plus réduites et spécifiques, elles investissent le terrain pour revendiquer des droits qui leur semblent confisqués. C'est la surenchère. La tutelle n'est pas en reste dans ce malaise. Son immobilisme, ses promesses non tenues et ses réactions jugées parfois excessives contribuent au pourrissement de la situation. Le fait d'étaler au grand jour les rémunérations des enseignants au lendemain de la révision du régime indemnitaire a été très mal pris par les concernés. «C'est une atteinte à la vie privée», contestaient-ils. Des menaces de licenciements collectifs sont proférées. Des décisions de justice austères médiatisées avec un ton menaçant.
Les inspecteurs d'académie et autres huissiers de justice mis à contribution pour exécuter les ordres. Et pour ne rien gâcher, des
prélèvements de salaires, plus importants que prévus, selon le jugement des grévistes, ont été opérés, déclenchant la colère des syndicalistes qui n'ont pas tardé à réagir. Des actions spontanées et d'autres organisées ont, encore une fois, gelé l'activité de plusieurs établissements de l'éducation. Et la contestation continue.
Pendant ce temps, le ministre de l'Education nationale reste catégorique, il n'y aura pas d'année blanche. Les examens auront lieu coûte que coûte. Alors, les directeurs d'établissement improvisent des solutions pour parvenir à «récupérer» les heures perdues. Certains rognent sur les vacances, d'autres tablent sur la primauté de certaines matières sur d'autres, d'autres encore grignotent sur les jours fériés. Et dans tout cela, c'est l'élève qui en pâtit. Particulièrement ceux des classes terminales qui sont, pour les plus téméraires d'entre eux, à un doigt de quitter sans regret le secteur de l'éducation nationale. Déjà stressés par le sésame clôturant le cursus scolaire, le bac, les remous qui ont secoué l'année 2009/2010 ont fini par complètement les déstabiliser. «On fait dans l'auto-éducation. On n'a pas le choix si on veut réussir l'examen», se désole Meriem, élève de terminale dans un lycée de Birkhadem. Face à la défaillance du système éducatif gratuit, ces élèves recourent aux cours particuliers privés. «L'enseignant qui fait grève le matin dans l'établissement scolaire, nous donne des cours particuliers le soir. C'est quand même étonnant !» s'exclame-t-elle. C'est un dilemme.
Pendant ce temps, les regards sont tournés vers les associations de parents d'élèves qui sont appelées à réagir pour défendre les intérêts de leurs progénitures. Mais il ne faut pas oublier que l'intérêt de l'élève passe aussi par celui de son enseignant et de tout l'encadrement. C'est tout un climat de travail qu'il faut assainir.
D'ailleurs, face à la décision du ministre de l'Education nationale d'écarter une deuxième session pour l'examen du bac 2010, les syndicats autonomes de l'éducation et les associations de parents d'élèves se sont ligués pour dénoncer la décision et réclamer le report des dates pour l'examen et l'instauration d'une seconde session pour le mois de septembre. Une preuve que les deux factions sont sur la même longueur d'onde. L'avenir de l'élève est scellé à celui du secteur de l'éducation dans sa totalité. L'éducation est un domaine qui exige des moyens logistiques, humains et aussi de la sérénité.


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