«Malgré les progrès technologiques, nous faisons le constat que la chaîne logistique fait toujours face à des problèmes endémiques qu'elle n'a pas réussi à surmonter.» C'est le propos d'un manager, cycliquement contrarié dans ses prévisions. Son entreprise peine à maîtriser sa chaîne logistique.L'enjeu est pourtant majeur. Il est question de la stabilité de l'entreprise, de sa compétitivité et de sa croissance. Nul doute que la chaîne de la logistique est instable en Algérie. Une raison suffisante pour se familiariser avec l'expertise de la supply chain, qui cerne les flux logistiques de l'entreprise ainsi que ses fournisseurs et ses clients. La maîtrise de la supply chain est de nature à permettre à l'entreprise algérienne de réduire les coûts de manière continue, de respecter les objectifs en termes de délais et de qualité des services. Les cas de «failles» dans la chaîne logistique de l'entreprise algérienne sont légion. «Les chantiers dont mon entreprise assure la réalisation ont stagné pendant plus de trois mois. Le ciment importé par le gouvernement pour faire face à la crise de ce matériau a été longtemps bloqué au niveau du port d'Alger», dit Djamel Eddine Bouchenab, entrepreneur dans le bâtiment. «Les conséquences de cet imprévu sont dures à supporter», témoigne-t-il. Il s'agit d'abord d'expliquer aux postulants aux logements que les causes du retard dépassent le champ d'intervention de l'entreprise de construction du site. Et d'effacer ensuite la mauvaise réputation d'une entreprise qui ne respecte pas ses engagements. Entre-temps, il faut assumer le coût des solutions d'urgence.D'autres opérateurs avouent leur impuissance face à l'instabilité des filières logistiques, décidément une des sources de tension dans la chaîne de production pour les managers algériens. Les concessionnaires automobiles ne savent plus sur quelle roue rouler. Ils ont été obligés, depuis que les porte-véhicules sont interdits au port d'Alger, de revoir toute leur politique de stockage et de distribution. Intervenant au cœur des processus décisionnels de l'entreprise, supply chain facilite les échanges d'information au sein de l'entreprise et garantit le mouvement des flux physiques tout au long de la chaîne de valeur. Le mangement de la supply chain offre un avantage différentiel majeur dans le sens où il permet de mettre à la disposition du client un bon produit au bon moment, et au meilleur rapport qualité-prix. Autre enjeu de la supply chain : la solidarité financière dans la filière des sous-traitants, une question naissante dans le tissu industriel en Algérie. «On constate trop souvent dans des industries comme l'agroalimentaire ou les produits bruns que les marges réalisées à un endroit détruisent de la valeur et du cash-flow à un autre. Ce qui oblige certains acteurs de la filière à déposer le bilan. Or, ce n'est pas le but du jeu. C'est pourquoi Ernst and Young travaille sur des sujets comme le partage du stock et la réalisation d'inventaires pour valoriser les immobilisations», explique Eric Salviac d'Ernst and Young.En définitive, un bon management de la supply chain permet de gagner de nouveaux clients, les fidéliser, maîtriser ses coûts, nouer des partenariats avec des entreprises étrangères. Pour expliquer tous ces enjeux, Ernst and Young Conseils Algérie prévoit le 6 mai prochain une demi-journée d'études sur le management de la supply chain. A. Y.
