Le Conseil de sécurité de l'ONU a examiné un nouveau projet de sanctions pénalisant l'Iran pour son programme nucléaire, fruit d'un consensus entre les grandes puissances malgré un plan turco-brésilien présenté la veille pour éviter des sanctions. «Nous avons enregistré un accord sur un projet fort [de résolution], avec la coopération de la Russie et de la Chine», a annoncé dans la matinée la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, au Sénat à Washington. Le nouveau texte «est la meilleure réponse que nous puissions fournir aux efforts entrepris à Téhéran ces derniers jours», a-t-elle martelé, qualifiant l'accord conclu lundi dernier par l'Iran, la Turquie et le Brésil de simple tentative de «faire baisser la pression». Le texte prévoit que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et ses navires pourront être inspectés en haute mer. Le projet interdit aussi la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds, notamment des chars. La résolution constitue un nouveau coup de théâtre dans le bras de fer diplomatique entre les Occidentaux et l'Iran, après la signature lundi dernier, à Téhéran, d'un accord qui paraissait avoir brisé la dynamique de nouvelles sanctions. Cet accord prévoit l'échange en Turquie de 1 200 kilos d'uranium iranien faiblement enrichi (3,5%) contre 120 kilos de combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances et destiné au réacteur de recherche nucléaire à finalité médicale de Téhéran. La réaction circonspecte des Occidentaux vient pourtant après que trois membres permanents du Conseil de sécurité (la Chine, la Russie et la France) ont jugé l'accord «positif». Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et même Hillary Clinton ont aussi évoqué mardi, dernier des points positifs, signalant ainsi que la nouvelle résolution de sanctions n'était pas incompatible avec la poursuite d'un dialogue avec Téhéran. Celui-ci avait rejeté une proposition similaire en octobre, invoquant un manque de confiance. L'Iran a ensuite commencé, en février, à produire de l'uranium enrichi à 20%.