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Culture et paradoxes
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Publié dans La Tribune le 20 - 05 - 2010

Les paradoxes sont très bien dans ce pays. Peut-être y sont-ils nés ? La réalité observée, certes empiriquement, conforte l'assertion à force de voir les paradoxes les plus ahurissants devenir de jour en jour la norme, une normalité bien tordue mais devenue selon le mot dominant «normale». Et si un jeune dans la rue vous dit «normal», ne croyez pas qu'il est idiot ou qu'il ne voit pas la réalité. Avec cet humour inventé ici, il énonce simplement que le paradoxe, l'anomie, la distance mise entre nous et le monde ont créé des mécanismes parfaitement adaptés au vécu : l'anormal, le paradoxe, l'impraticable ailleurs constituent la nouvelle culture, celle de l'anormal imposé comme référent normal au sens de banal.
Le pays enregistre plus de quatre-vingts quotidiens qui s'estiment, tous, avoir une vocation nationale, donc qui méritent une part de publicité étatique et celle des entreprises publiques. Quel que soit l'impact social ou culturel, quels que soient le nombre de lecteurs et le tirage, l'Etat les paie pour des services non rendus, via les recettes des hydrocarbures. Quatre-vingts titres contre un seul diffuseur TV, cas rarissime dans le monde des pays sous-développés, qui émergent bientôt ou bien en voie de quelque chose. Avec quatre-vingts à un, de doctes responsables viennent développer la culture qui consiste à inculquer en gros «ne regardez pas ceux qui avancent et nous arrosent, mais faites comme on dit. On ne sait pas faire, mais on vous dit comment rester sur place».
La transition millénaire, un peuple immature, une très bonne et très longue préparation, tous ces paramètres objectifs, disent-ils, empêchent la naissance de nombreuses PME/PMI privées pour faire des films, des milliers d'heures de produits audiovisuels. Ils n'ont pas un site Internet du niveau d'un collégien européen, pas un porte-parole qui «remplit les yeux» mais veulent dire aux journalistes et artistes comment pratiquer des métiers et des passions.
C'est la culture de l'aveugle qui veut conduire une voiture à New York aux heures de pointe. Un des paradoxes nationaux, devenu bien entendu culturel. A suivre, même de loin, l'évolution des industries culturelles dans le monde, de la production de films et de livres, de l'exploitation planétaire de l'Internet qui pénètre les trains et les avions et toutes les technologies qui participant de la production et de la diffusion des œuvres, leur démocratisation pour le plus grand nombre, on voit des paradoxes. Comment les décideurs, les vrais et ceux de la périphérie, observent toutes ces révolutions quotidiennes. On ne leur demande pas de commenter par écrit ou oralement. Leur vœu de silence et leur refus légitime de concurrencer ceux qui écrivent sont, certes, respectables, mais ils peuvent à travers un porte-parole ou un pseudonyme nous dire, juste un petit peu… ce qu'ils pensent de ces paradoxes culturels ou de la culture des paradoxes.
A lire le Journal officiel, le paradoxe est frappant, aveuglant. Des dizaines d'organigrammes, des fins et des débuts de fonction, des conseils d'administration sur des pages, des participations à des festivals, à la COPEAM (la bonne blague), des paquets d'accords signés avec tous les pays indépendants et avec ceux qui vont l'être, des rallonges et des bifurcations de budgets… Le JO dit froidement que, sur le papier, il y a du mouvement, de l'argent qui va et vient, des réunions très sérieuses qui se tiennent, parfois tard, parfois le samedi (surtout pas le vendredi). Le paradoxe est que la réalité est autre.
En attendant les statistiques sur les dizaines de films annuels tournés en Algérie, les milliers d'heures produites pour les TV, les livres édités, les millions de touristes étrangers de l'été 2010, on continue de barboter dans la culture du paradoxe : moins on fait, plus on parle.
A. B.


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