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La force tranquille face au déclin de l'empire
L'INDE, PLUS GRANDE DEMOCRATIE DU MONDE, ET L'OCCIDENT
Publié dans L'Expression le 27 - 04 - 2009

L'inde est devenue au fil des ans une puissance technologique sur tous les plans, elle rivalise avec l'Europe et les Etats-Unis.
La plus grande démocratie du monde vote. Du 15 avril au 13 mai, 714 millions d'Indiens vont élire leurs députés (543). Cela va durer un mois. Son histoire plusieurs fois millénaire et sa sagesse lui ont permis de venir a bout des vicissitudes de la vie. L'Inde est le foyer de civilisation parmi les plus anciennes, et un carrefour historique important des grandes routes commerciales. Une civilisation brillante, l'une des plus anciennes connues à ce jour, se développe dans la vallée de l'Indus et atteint son apogée entre le XVIe siècle av. J.-C. et le XIXe siècle av. J.-C. L'Inde, déjà géant démographique et puissance régionale, est sans nul doute appelée à devenir une des grandes puissances du XXIe siècle, à l'instar de la Chine et aux côtés des Etats-Unis. Le 22 janvier 2007, une capsule spatiale inhabitée indienne revient sur terre après une mission de 12 jours dans l'espace, ce qui marque un jalon scientifique et technique important pour le pays. De plus, la première sonde indienne Chandrayaan-1 (vaisseau de lumière en sanscrit), à destination de la Lune, a décollé mercredi 22 octobre 2008 depuis le centre spatial «Satish Dhawan» à Sriharikota dans l'Etat du Tamil Nadu. Elle n'est que l'avant-garde d'un vaste programme qui vise également Mars et l'envoi d'un homme dans l'espace. L'Inde se considère comme une grande puissance encore mal reconnue. Elle a tissé des partenariats stratégiques avec toutes les grandes puissances: les Etats-Unis dans le cadre du programme Next Steps in Strategic Partnership (NSSP), ce qui lui a permis de développer son programme nucléaire malgré la bombe. La Constitution indienne reconnaît qu'il y a 23 langues officielles. Il existe aussi beaucoup d'autres langues régionales et un grand nombre de dialectes, soit près de 4000 langues différentes.
L'Inde qui brille
L'inde est devenue au fil des ans une puissance technologique sur tous les plans, elle rivalise avec l'Europe et les Etats-Unis. Pour les entreprises américaines, il est de plus en plus facile de recruter des chercheurs en Chine ou en Inde. Cette main-d'oeuvre hautement qualifiée et bon marché est une chance pour son économie. Certaines fois la main-d'oeuvre qualifiée travaille par Internet à demeure à des milliers de kilomètres. La valeur de la sous-traitance exportée en Inde, dans le domaine de la haute technologie, dépasse désormais 17 milliards de dollars par an. Au centre de recherche de Tata Consultancy, situé à Pune, dans l'ouest du pays, les chercheurs sont en train de mettre au point un logiciel d'intelligence artificielle. Subramanian Ramadorai, le P-DG de Tata Consultancy, affirme: «Grâce aux outils de programmation automatisés, on peut prévoir que 10 personnes suffiront demain pour faire le travail que fournit aujourd'hui un centre d'appel fonctionnant avec 1000 agents.» Les chercheurs de Tata ont récemment produit une nouvelle version d'un logiciel baptisé MasterCraft. «On obtient ainsi en quelques minutes un programme qu'il aurait fallu des décennies pour écrire.» «Concevoir et construire des outils capables de faire ça, c'est vraiment un exercice de haut vol, commente-t-il. Ils sont en train d'y parvenir, et cela prouve qu'ils figurent parmi les leaders au niveau mondial.». Selon l'Association nationale des entreprises de services informatiques, le secteur emploie plus de 1 million de personnes. Voilà (l'India shining l'Inde qui brille). A côté nous avons l'Inde profonde chère au Mahatma Ghandi qui, dit-il se ressourçait à son contact. Mais dans tout cela, ce réveil de l'Asie (Chine. Inde, Indonésie,Malaisie...,n'est-il pas en train de remettre inexorablement en question la suprématie de 5 siècles d'un Occident qui vacille. On rapporte que l'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger a toujours été préoccupé par le déclin et la chute de l'Empire romain. Qu'en est-il justement de cet Occident qui, pendant près de 150 ans, dicta la norme en tout et s'intronisa le seul producteur de sens? Pour Jean Ziegler, les peuples du tiers-monde ont bien raison de haïr l'Occident. Les Occidentaux ont arraché à leurs foyers et déporté outre-Atlantique des dizaines de millions d'Africains dont ils ont fait des esclaves. Plus tard, par le fer et le feu, ils ont colonisé et exterminé les peuples qui vivaient sur les terres de leurs ancêtres en Afrique, en Australie, en Inde...Le temps a coulé depuis, mais «les peuples, écrit Jean Ziegler, se souviennent des humiliations, des horreurs subies dans le passé. Ils ont décidé de demander des comptes à l'Occident». Même les droits de l'homme - un héritage du siècle des Lumières - participent du complot. Alors qu'ils devraient être «l'armature de la communauté internationale» et le «langage commun de l'humanité», ils sont instrumentalisés par les Occidentaux au gré de leurs intérêts.(1)(2)
Une analyse pertinente du déclin de l'Occident pour avoir failli à son magister moral nous est donnée par l'ambassadeur singapourien Kishore Mahbubani. Dans cet essai magistral, il analyse le déclin occidental: recul démographique, récession économique, et perte de ses propres valeurs. Il observe les signes d'un basculement du centre du monde de l'Occident vers l'Orient. «Il y a plus de 40 ans, écrit-il, un ouvrage de l'historien britannique Victor Kiernan m'avait fortement impressionné, il s'intitulait The Lords of Humankind, European Attitudes to the Outside World in the Imperial Age. Il avait été publié en 1969, lorsque la décolonisation européenne touchait à sa fin, à quelques rares exceptions près. Kiernan brossait le portrait de l'arrogance et du fanatisme traversés par un rayon de lumière exceptionnel. La plupart du temps, cependant, les colonialistes étaient des gens médiocres mais en raison de leur position et, surtout, de leur couleur de peau, ils étaient en mesure de se comporter comme les maîtres de la création. En fait, [l'attitude colonialiste] reste très vive en ce début de XXIe siècle.(...) Le complexe de supériorité subsiste. "Cette tendance européenne à regarder de haut, à mépriser les cultures et les sociétés non européennes, a des racines profondes dans le psychisme européen." Cependant, Mahbubani manifeste une admiration pour de nombreuses réalisations occidentales et croit vraiment que l'avenir de l'Orient réside dans son aptitude à adapter et à incorporer ce qu'il appelle les "sept piliers de la sagesse occidentale": l'économie de marché, la science et la technologie, la méritocratie, le pragmatisme, la culture de paix, l'Etat de droit et l'éducation.»(3)
Qu'en est-il de l'Inde et de l'Occident? Le rapport de l'Inde, d'aujourd'hui à l'Occident, écrit Jean-Luc Racine, directeur de recherche au CNRS, peut être analysé au crible de plusieurs filtres. J'en retiendrai trois: 1/ Celui de l'histoire nationale et de la genèse de la modernité indienne. 2/ Celui du mouvement des idées qui nourrit, en Inde et ailleurs, la réflexion sur l'universalité conçue par l'Occident et remise en cause par divers courants de pensée, en partie nés en Asie. 3/Celui de la géopolitique et de la posture que prend ou que prendra l'Inde sur deux espaces emboîtés: le tablier de go sur lequel se déploient les nouvelles compétitions inter-asiatiques liées à la montée en puissance de la Chine, et l'échiquier mondial sur lequel, après le système Bush, l'administration Obama s'efforce de préserver la suprématie américaine par une approche moins unilatéraliste des problèmes.(4)
«Vu d'ailleurs, l'Occident se définit par un faisceau de particularités qui ont assuré sa suprématie, une combinaison de facteurs techniques et idéologiques qui ont permis son expansion politique, économique et culturelle, fût-elle inégalitaire. En est résulté un genre de vie érigé en modèle, fondé sur la démocratie, le consumérisme, l'individualisme. (...) Second constat: nous sortons à peine d'une phase née de la fin de la guerre froide, où la suprématie idéologique américaine, bien au-delà des néoconservateurs estampillés, a mis en avant l'Occident, soit pour célébrer la victoire de ses idées (La fin de l'histoire, Fukuyama, en 1989 puis en 1992), soit pour mettre en garde contre les menaces pesant sur cette victoire (Le choc des civilisations, Huntington, 1993 puis 1996). Il est clair qu'on ne se situe pas ici dans la dichotomie "The West and the Rest" (l'Ouest et le reste du monde), voire dans la perspective conflictuelle résumée par la formule "The West against the Rest" (l'Ouest contre le reste du monde)». L'idéologie dominante, portée par le parti du Congrès dès avant l'indépendance et inscrite dans la Constitution de 1950, voit dans l'Inde une entité par essence composite. L'hindouité n'est plus la substance de la nation. Elle est un paramètre majeur certes, mais non privilégié, qui a permis à l'Inde d'accueillir des religions étrangères: islam, christianisme, zoroastrisme des parsis, judaïsme aujourd'hui résiduel, comme elle lui a permis, sans doute, de retrouver dans la démocratie parlementaire une traduction politique contemporaine de la gestion de la pluralité. Les idéologues du nationalisme hindou couvrent volontiers de la même réprobation les siècles de domination musulmane du sous-continent et ceux de la présence coloniale, célébrant d'un côté une Inde pré-islamique réinventée -celle des empires et des royaumes hindous-, et de l'autre la «résurgence» de l'hindouité dont témoignerait leur arrivée au pouvoir en 1998.(4)
«Figures emblématiques, très différentes mais en partie complémentaires, Mohandas Karamchand Gandhi et Jawaharlal Nehru portent ainsi, chacun à sa façon, une part de la modernité indienne et de son rayonnement universel. Gandhi, par la stratégie de la non-violence qu'il met en oeuvre, par sa capacité inégalée à transformer un mouvement revendicatif élitiste en mouvement nationaliste de masse, par sa critique de la modernité techniciste et consumériste de l'Occident au nom de la quête nécessaire d'un autre modèle d'organisation socio-économique. Nehru l'agnostique, par les trois piliers sur lesquels il fonde l'Inde post-coloniale qu'il dirige de 1947 à 1964: la démocratie parlementaire, l'économie mixte, le non-alignement. La modernité indienne qui se construit par un lent processus n'est évidemment pas une pâle copie d'un modèle occidental univoque (...). Le choix prolongé du protectionnisme économique, y compris à l'heure du thatchérisme et du reaganisme triomphants, renforce alors la singularité de l'Inde démocratique». Pourvu d'un outil universel -la langue anglaise- et nourri d'un double héritage, souvent vécu au quotidien, celui des idées occidentales et celui de l'indianité, une partie des intellectuels indiens, à compter des années 1980, commence à repenser l'histoire des idées, l'histoire politique, et l'histoire tout court. La critique de l'orientalisme a de multiples sources, et l'Américain d'origine palestinienne, Edward Saïd, a plus qu'aucun autre lancé le mouvement dans son ouvrage-phare de 1979 (L'Orientalisme). L'Occident n'aurait pas seulement inventé l'orientalisme, comme discipline scientifique. Il aurait inventé l'Orient lui-même, comme catégorie. En Inde, les critiques du sécularisme lancent le débat avec Ashis Nandy et T.N. Madan, deux universitaires de premier plan, coutumiers des grands circuits intellectuels internationaux. Madan plaide en 1987 pour que le sécularisme reste «à sa place». Tous deux s'interrogent sur la viabilité d'une «idéologie d'origine étrangère», fruits d'un moment très particulier et très localisé de l'histoire universelle: le croisement entre la Réforme protestante et la philosophie des Lumières. L'hégémonie européenne aurait ainsi voulu greffer ses valeurs en affirmant leur vocation universelle indépassable, au détriment du savoir-penser et du savoir-vivre ensemble précoloniaux.(4)
«Nombre d'intellectuels indiens, en parallèle, repensent l'histoire sociale, déconstruisant l'Etat-nation hérité de l'Occident pour mettre en évidence une autre histoire, celle des subalternes. Paradoxe: c'est au coeur des universités les plus prestigieuses de la Ivy League américaine que bien des critiques indiens (et non indiens!) de la prétention occidentale à l'hégémonie finiront par enseigner. Etudes post-coloniales et travaux "subalternistes" irrigueront ainsi, au coeur de l'Empire américain, une nouvelle pensée critique, dont l'esprit se retrouvera dans le titre emblématique de l'ouvrage publié à Princeton par Dipesh Chakravarty en 2000: Provincializing Europe: Post Colonial Thought and Historical Difference. L'Europe, comme métaphore de l'Occident, y est dépeinte comme la source d'une modernité qui se veut indépassable, alors que toute greffe, toute transition implique aussi une "traduction" locale. Le monde ne peut être eurocentré, et l'Occident en général ne peut seul définir l'universel.»(4)
Une place au soleil
Depesh Chakravarty rejoint ainsi, Edward Saïd, Kishore Mahboubani et Sophie Bessis qui dans son ouvrage: L'Occident et les autres:Histoire d'une suprématie, pointe du doigt justement cette tentation de vouloir encore et toujours dicter la norme alors que le centre de gravité du monde a basculé vers l'Asie. Au total, le rapport de l'Inde à l'Occident est ambigu, l'inde est passée de la colonisation à un statut poscolonial à une puissance véritablement autonome.
En définitive, d'une façon singulière, l'Inde a fait son chemin en rompant avec la thèse du magister dixit, le maitre étant on l'aura compris l'Occident. D'un côté, l'Inde s'ouvre au monde et aux dynamiques de globalisation, mais elle le fait à sa façon et à son rythme. De l'autre, elle rompt avec le consensus stratégique du moment, qu'elle qualifie «d'apartheid nucléaire» privilégiant injustement les cinq pays «légitimement» nucléarisés. Volonté d'intégration, ajustement pragmatique, affirmation de soi et posture critique du système international se combinent donc au service d'une ambition affichée: donner à l'Inde un statut à sa mesure dans le nouvel ordre mondial. Les propos tenus en février 2009 à New Delhi par Shyam Saran, émissaire spécial du Premier ministre, méritent attention. la crise financière puis économique «a secoué jusque dans ses fondements la domination occidentale», elle se double d'une crise intellectuelle due à la remise en cause «de la croyance occidentale dans la magie des marchés et dans leur capacité d'autorégulation, comme dans le repli inéluctable de l'Etat dans pratiquement toutes les manifestations essentielles de la vie économique». Quelles implications en déduire pour l'Inde? La crise ne lui sera peut-être «pas nécessairement négative», dans la mesure où elle pourrait «encourager le mouvement vers un ordre international plus diversifié», compatible avec la «préférence instinctive de l'Inde pour un monde multipolaire».Le temps semble lui donner raison.
(*) Ecole nationale polytechnique
1.Jean Ziegler.: La haine de l'Occident. Albin Michel. 2008
2.C.E.Chitour: L'Occident: Un monde en déclin Alterinfo 25.02.2009
3.Kishore Mahbubani: The Irresistible Shift of Global Power to the East. 2008
4.Jean-Luc Racine: L'Inde et l'Occident, Planète Asie Les blogs du Diplo 16 avril 2009.


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