Alors que la polémique se poursuit en France sur l'éviction honteuse des Bleus de la Coupe du monde 2010 organisée en Afrique du Sud, la culture africaine est de plus en plus présente sur la scène artistique française, remportant la victoire de séduire de plus en plus d'adeptes sur tout le territoire de l'Hexagone. Ainsi, ces dernières semaines, plusieurs festivals et rencontres culturelles ont été dédiés à l'Afrique dans plusieurs régions en France, du nord au sud. Le 26 et 27 juin dernier, c'était dans la région du Nord, plus précisément à Plouescat, que les Bretons ont été enflammés par la seconde édition du festival «Les tambours brûlent» initié par Alafia, qui a attiré un public nombreux de curieux et passionnés de percussions africaines. L'objectif de ce festival est de mettre en valeur les percussions du monde, de faire découvrir la richesse culturelle de chaque pays invité. «Cette année, le pari a encore été gagné», a déclaré Luc Aho, président de l'association Alafia, rapporte un quotidien régional français qui a précisé que les nombreuses personnes présentes ont été séduites et charmées par le spectacle. Il faut dire que le programme de ces deux journées était riche en rythmes et en couleurs, mettant à l'honneur la culture séculaire africaine. En première partie, le groupe Gwakatam de la Guadeloupe et ses rythmes chaloupés, ainsi que la compagnie Iya Orisha, groupe mixte, ont présenté quelques danses du Bénin. Mais le clou du spectacle fut incontestablement les Super Anges Hwendo Na Bua et les danseurs du Ballet national du Bénin, qui se sont produits pour la première fois en Bretagne.Avec eux, un grand nom de l'art béninois, le chorégraphe du Ballet national du Bénin, Alladé Coffi Adolphe, dont les danses sont classées à l'Unesco. Avant la représentation, le public a pu apprécier les mets antillais proposés sur le parking du cinéma. Le lendemain, la fête, les couleurs, les musiques, les percussions, les acrobaties ont également animé la rue autour des Halles. Les festivités de la seconde journée de cette édition ont débuté aux Halles. Sur scène, l'orchestre de l'école artistique et musicale de Plouescat, les Super Anges Hwendo Na Bua, du Bénin, le hip-hop avec Acrimonie, les chants de marins des Loups de mer. Pour le carnaval, qui a démarré à 15h, pas moins de 60 artistes ont défilé dans les rues, accompagnés par les enfants déguisés et leurs chars, suivis par Obrigatao (batucada afro-brésilienne), Iya Orisha et leurs masques, puis les danseurs du Ballet national du Bénin, aux tenues chatoyantes et leur zangbéto. Le quotidien Ouest-France rapporte que «le défilé du carnaval, long de plus de 200 mètres, a surpris les gens qui attendaient dès 14h30. Ces derniers n'ont pas eu tort d'attendre pour assister à des acrobaties marocaines, dont pyramides et équilibres de très haut niveau». La parade a été suivie d'animations et de concerts qui se sont terminés tard dans la nuit. Un cocktail réussi. Au final, l'association Alafia a relevé brillamment le défi de cette édition marquant le début d'une longue série de festivités estivales et Luc Aho pense déjà à la troisième édition du festival Les tambours brûlent de 2011. S. A.