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Béjaïa, une région gorgée d'eau minérale
Industrie agroalimentaire
Publié dans La Tribune le 26 - 07 - 2010


Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Béjaia
Kamel Amghar
La région de Béjaïa est connue, depuis des lustres, pour ses richesses hydriques de grande qualité. La minéralisation exceptionnelle de ces eaux constitue un facteur déterminant dans le développement de l'industrie agroalimentaire à travers la wilaya. Ses hautes montagnes qui bénéficient d'un taux de pluviométrie conséquent sont en effet gorgées d'une eau naturellement filtrée et enrichie en minéraux essentiels. Toudja, Ifri, Alma, Aghbalou…, sont autant de sources millénaires qui ont donné leurs noms à des marques déposées d'eau minérale. La source verte, les cascades de Kefrida, les chutes cristallines de Beni Felkaï dans les Babors, entre autres, ont aussi une notoriété bien établie et des vertus égales. Au XIXe siècle, un ingénieur français, nommé Benoît, dans une étude consacrée à l'eau de Toudja, qualifia celle-ci de «rare» en faisant étalage de ses qualités minérales insoupçonnables, son exceptionnelle richesse en oligo-éléments et sa légèreté naturelle. Une étude récente d'un important laboratoire européen, spécialisé dans l'ingénierie et le traitement des eaux, confirme les mêmes résultats en affirmant que «les qualités physico-chimiques de cette eau extrêmement légère pourraient présenter des vertus thérapeutiques». Ces conclusions pouvaient être aisément élargies à toutes les autres sources. En 1995, une analyse similaire met en relief les propriétés exceptionnelles de l'eau minérale naturelle d'Ifri, qui seraient analogues à celle d'une eau non moins célèbre, celle d'Evian. Afin de valoriser cet atout, des investisseurs locaux se sont lancés avec beaucoup de succès dans cette filière «juteuse» des eaux minérales et des boissons gazeuses. Les deux exemples de Toudja et Ifri, qui tiennent la dragée haute à de grands majors mondiales, symbolisent cette sucess story.
Ifri, l'incroyable épopée d'un leader
A son lancement en 1986 à Ighzer Amokrane (Akbou), la petite entreprise familiale, Ibrahim et Fils, se limitait uniquement à la production artisanale de boissons gazeuses. Afin d'améliorer ses performances, l'entité familiale décide, au milieu des années 1990, de se spécialiser dans le conditionnement de l'eau minérale naturelle de la source d'Ifri. Le succès est immédiat. Plus de 20 millions de bouteilles, en formats de 1,5 litre et 0,5 litre, ont été commercialisées en 1995. En créant une autre ligne pour la production de sodas,
l'entreprise triple ses performances, trois ans plus tard, en plaçant de 60 millions de bouteilles (eau plate et sodas) en 1998. A la faveur d'investissements successifs, l'entreprise augmente graduellement sa capacité de production en diversifiant sa gamme de produits. Elle emploie aujourd'hui plus de 1 500 personnes et s'apprête à s'ériger en holding. En moins de 25 ans d'existence, Ifri a connu un développement fulgurant. Poursuivant une incroyable ascension, Ifri «quadruple» quasiment sa production en 2002, atteignant les 220 millions de bouteilles. Fort de ce succès, l'année suivante, est lancée la troisième gamme : l'eau fruitée, avec la même base d'eau minérale naturelle. Cela porte à 700 millions le nombre de bouteilles (tous formats confondus) écoulées en, 2007. Depuis 2008, plus de 90 références sont proposées à la consommation. Fort de son succès en Algérie, Ifri se lance ses dernières années dans l'exportation, notamment vers la France où vit une importante communauté nationale. 5 à 10% de son chiffre
d'affaires est aujourd'hui réalisé dans l'Hexagone où la marque est largement présente dans les supermarchés. Les produits Ifri sont aussi positionnés au Canada, en Belgique, en Grande-Bretagne, à Dubai, ainsi qu'au Mali et au Soudan. Cette politique de
développement à l'export ouvre de nouveaux horizons à la société. Dans sa continuelle quête d'autonomie, l'entreprise familiale se lance en 1999 dans la production de bouteilles en plastique en créant General Plast, une usine de PET (polyéthylène téréphtalate)
préformée, qui, en 2008, fabrique également des bouchons. Disposant aussi d'une importante base logistique (dont une centaine de camions de gros tonnage), Ifri distribue elle-même ses produits. Elle a également investi ces dernières années dans la production de l'huile d'olive pour diversifier sa présence dans la chaîne agroalimentaire. Limonadiers de père en fils, les Gadouche, famille bien connue sur la place de Béjaïa, se sont spécialisés depuis longtemps dans le créneau des boissons sucrées et gazéifiées. Héritière d'une longue tradition industrielle qui remonte à 1936, la «petite» limonaderie familiale, sise dans la zone industrielle de la ville, est
dépositaire du label Toudja comme elle détient également de la marque GB.
Toudja, le label gagnant de la famille Gadouche
L'entreprise familiale a connu ces dernières années une évolution considérable avec à la clé une diversification étendue de sa gamme de produits, qui bénéficie désormais d'une meilleure distribution à l'échelle nationale. Outre les classiques Perfecto et Orangeade auxquels s'ajoutent un éventail de sodas et d'eaux fruitées, l'entreprise s'est lancée depuis 1992 dans la commercialisation de l'eau minérale naturelle, de l'eau gazéifiée et des jus de fruits, en procédant à l'ouverture de deux nouvelles usines dans les localités de
Toudja et El Kseur. L'unité mère, spécialisée dans la production de sodas, s'est vue depuis belle lurette dans l'incapacité d'honorer les
commandes qui lui sont faites. Avec un effectif de 30 salariés et une capacité de production de 2 000 litres/heure, la fabrique peinait, de l'aveu même de son patron Djelloul Gadouche, à satisfaire ses clients, essentiellement domiciliés dans la vallée de la Soummam, les Hauts Plateaux et le Jijelois. Prenant conscience de ce bouleversement de la demande, l'entreprise décide d'investir et inaugure en 1996 -sur ses fonds propres - une usine moderne de production et d'embouteillage des eaux minérales naturelles et gazéifiées à Toudja, dénommée Société des eaux de Toudja (SET). Cette nouvelle entité, implantée en pleine campagne à l'écart de tout risque de contamination, emploie 97 salariés permanents, avec une capacité de production frôlant les 4 000 litres/heure. Elle connaîtra vite le succès escompté grâce aux qualités irréprochables de cette source qui date de l'époque romaine. Saisissant cette réussite immédiate, les techniciens innovent en introduisant sur le marché des eaux avec des goûts nuancés de citron et de fraise. Obéissant toujours à la même stratégie de réinvestissement de ses gains financiers, la Spa GB & Cie ouvre en 2003 une troisième unité dans la zone d'activité d'El Kseur pour la fabrication des jus et sirops, avec à la clé 92 nouveaux postes de travail aux jeunes cadres de cette localité. Avec une capacité de production et de commercialisation de près 200 000 bouteilles (25 cl)/jour, les jus et sirops estampillés Toudja sont aujourd'hui disponibles sur tout le territoire national grâce à un réseau de dépositaires exclusifs installés à Alger, Oran, Annaba, Constantine, Sétif et Mila. «Notre seul capital réside dans la qualité de nos produits et le sérieux de nos laboratoires de contrôle de qualité et de recherche. Toutes nos unités sont équipées de stations de traitements des eaux de dernière génération. En faisant très attention à la santé et aux exigences du consommateur, notre gamme de produits a eu naturellement les faveurs de la clientèle», se justifie Djelloul Gadouche qui tient à la réputation des établissements de sa famille comme à la «prunelle de (ses) yeux». Gardant le même cap, la société inaugurera ensuite une quatrième ligne de production sur le site de Béjaïa pour les nectars, les cocktails de fruits et le lait fruité conditionnés dans des berlingots de deux litres. Un investissement qui cible directement les ménages dont la demande en matière de boissons sucrées et rafraîchissantes ne cesse de croître à la faveur des nouvelles tendances de consommation. De l'avis des experts, cette filière des boissons est promise à un avenir florissant, pourvu qu'on lui accorde toute l'importance qu'elle mérite. Il est notamment recommandé aux pouvoirs publics «la définition d'une politique générale de développement de cette branche à travers la création d'un environnement favorable à l'éclosion et au développement de nouvelles initiatives».


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