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La mer et sa symbolique chez les Oranais
Entre réalité et imaginaire
Publié dans La Tribune le 11 - 08 - 2010

Les habitants de la ville d'Oran ont une histoire avec la mer qui ne se limite pas à la pêche, à la plongée ou au farniente sur les rivages dorés de la grande bleue. Ils attachent aussi une grande importance à l'oralité populaire qui traite de la mer ainsi qu'aux aspects touristiques, culturels et sociaux où réalité et imaginaire se confondent. L'histoire de Si Abdelkader, connu sous le nom de «taximan de la mer» est encore vivace dans la mémoire des Oranais des quartiers populaires de Sidi Houari, Derb, Sanawbar (ex-Planteurs) et Ras El-Aïn. Ils en font un récit légendaire qu'ils racontent chaque été aux vacanciers et estivants. Les travailleurs du port d'Oran et de la pêcherie se rappellent encore cette personne qui a tant aimé la mer, jusqu'à s'inventer un métier de transporteur maritime en utilisant une embarcation ne dépassant pas les neuf mètres. Au fil des années, l'histoire de cet amoureux de la mer s'est transformée en conte populaire, un peu comme Sindbad le marin, selon les propos d'un vieil Oranais qui se souvient encore des traversées qu'assurait
l'emblématique taximan. De la mer, affectueusement surnommé Zemzem Ce passeur avait assuré, plus de cinquante ans durant, le transport de vacanciers, de visiteurs d'El Bahia et de pêcheurs, de la pêcherie vers la jetée du port d'Oran, les rives de Cueva de Agua et la plage Kristel du littoral-est. Zemzem, qui avait cessé cette activité au début des années 1990 avant de quitter ce bas monde à la fin de la même décennie, était un homme de confiance pour de nombreux pêcheurs amateurs qui l'avaient côtoyé. Il leur fournissait une sorte de bulletin quotidien sur l'état de la mer et des îlots comme il leur racontait d'interminables histoires de gens de la mer. Le taximan faisait de sa modeste activité une source de revenu. Une pipe éternellement accrochée aux lèvres, Si Abdelkader était un fin connaisseur des secrets de la grande bleue, où il passait tout son temps à voguer dans des va-et-vient incessants. Il aimait le milieu marin à en mourir et trouvait toujours quelque bonne histoire à raconter aux passagers qu'il embarquait. Il faisait ce travail quotidiennement, tranquillement, avec la passion qui va avec, ménageant les passagers et leur prodiguant parfois des conseils de mise en garde contre les dangers que cachent la mer et les plages non autorisées à la baignade. La nostalgie de ces moments s'intensifie avec la chaleur de l'été et de nombreux estivants proposent de renouer avec ce moyen de transport par des liaisons maritimes entre le port et la corniche oranaise, ce qui permettrait d'alléger la tension sur la route menant à la côte ouest d'Oran. Source de subsistance, remède pour les maux La mer chez beaucoup d'Oranais et dans les croyances populaires est source de subsistance. Si elle inspire les artistes, les poètes et les chanteurs ayant grandi dans la ville d'El Bahia, elle a également dans les milieux populaires plus de symbolique portant sur les croyances où sont tissés des histoires et des mythes. Certains croient que l'utilisation de l'eau de mer à des moments précis et des circonstances précises peuvent faire échec aux malédictions et porter chance, a rapporté un des chercheurs dans le domaine des croyances populaires, au département de sociologie de l'université d'Es Sénia à Oran. La mer est aussi considérée comme source de «guérison» de maladies de la peau. Certains ont recours au bain de sable pour traiter des maladies articulaires, surtout en l'absence de stations de thalassothérapie dans les complexes touristiques de la wilaya, a souligné une estivante de Relizane. Et pour les belles, les plantes marines, recueillies sur les plages, et les algues qui poussent entre les rochers sont prises comme autant de matières premières pour la fabrication artisanale de produits de beauté et de protection contre les coups de soleil. La relation des Oranais avec la mer ne se limite pourtant pas aux croyances. Les autres épisodes de cet attachement, on le retrouvera auprès de jeunes «aventuriers» résidant dans les cités mitoyennes des plages et qui croient que, dans le mouvement de la mer, il y a une sorte de bénédiction qui en fait une source de subsistance intarissable, y compris et surtout dans le chapitre des... «objets trouvés». Dès l'aurore, des jeunes se rendent à la plage Monte-Cristo, interdite à la baignade, à la recherche de ce que peuvent rejeter les vagues dans l'espoir de tomber sur des bijoux, des pièces d'or ou d'argent connus sous le nom de «dissiyate», selon un jeune habitué à cette «activité», laquelle demeure toutefois rien d'autre qu'un simple passe-temps, dit-il en faisant mine d'y croire. Certains se sont spécialisés dans les fouilles à la recherche de produits marins, notamment les «chevaux de mer», les étoiles de mer et les coquillages qui sont collectés puis vendus aux commerces spécialisés en objets de décoration à des prix abordables, ces objets étant très prisés par les estivants. En définitive, les contes oranais et les croyances concernant la mer et ses secrets, avec leurs points négatifs et leur côté instructif, restent un legs populaire inspiré de l'amour que l'on voue à la grande bleue et qu'il faudra bien préserver de la banalisation ou carrément de l'oubli.
APS


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