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La figue fraîche, «fruit du pauvre», se vend et s'achète cher
Elle est devenue un dessert de choix
Publié dans La Tribune le 19 - 08 - 2010

La figue fraîche est arrivée ces derniers jours sur les marchés de Tizi Ouzou où elle est proposée à des prix relativement élevés (70-200 DA) s'agissant d'un produit de la terre qu'on ne vendait pas, car considéré jadis comme le «fruit du pauvre». Jusqu'à un passé récent, vendre ou acheter du «bakhssis» dans une région où prédomine cette arboriculture rustique constituant, avec l'olivier, l'essentiel de l'économie vivrière locale, relevait presque de l'affabulation ou du sacrilège, tant ce fruit était produit en abondance et ne se refusait jamais à quiconque en demandait. Naguère considéré comme une offrande du ciel destinée à tous, lakhrif, synonyme de régal pour tous, est devenu, signe des temps, une marchandise très convoitée par ceux-là mêmes qui dédaignaient ce fruit et ne lui accordaient que peu d'intérêt parce que trop présent dans les vergers. En se raréfiant, la figue fraîche se fait désirer et est devenue un dessert de choix, disputant la palme aux fruits exotiques, tels que la banane, le kiwi et la noix de coco. Elle n'est plus ce «don venu d'en haut», comme la qualifiait Mouloud Feraoun dans son ouvrage l'Anniversaire. Au temps béni, quand la terre était travaillée, ce fruit était garanti pour tous, y compris ceux qui ne possèdent pas de figuiers, tant il était admis que les fruits sont à tout le monde et la terre appartient à Dieu. A cette époque de la «nia» (naïveté, humilité), pour humilier quelqu'un en public pour avoir fauté, on lui lançait : «Il viendra le temps où tu manqueras non seulement d'amis, mais aussi de figues.» A présent, ce présage des sages semble se confirmer de plus en plus, mais pour d'autres raisons, considérant le net recul de l'aire de production des figues, limitée aujourd'hui aux vergers de quelques communes, comme celles de Tizi Rached, Illoula Oumalou et Mechtras. Le désormais «commerce» de figues se pratique aux abords des routes nationales ou sur les places marchandes des agglomérations urbaines, particulièrement celle du chef-lieu de wilaya, en tout cas là où l'esprit citadin rime, pour beaucoup, avec le délaissement des valeurs ancestrales et «tout ce qui rappelle l'attachement au travail de la terre», s'indigne un ancien de la ville des Genêts. Installés à même les trottoirs, où ils vantent à tue-tête la qualité de leur marchandise, des vendeurs, des adolescents pour la plupart, proposent plusieurs variétés de lakhrif présentés dans de vulgaires récipients, témoignant du peu d'estime que l'on accorde à ce fruit, contrairement au temps où la figue était transportée dans des corbeilles en osier tressées par des mains de vanniers, expertes et respectueuses. Ces marchands de figues fraîches viennent des villages environnants de Betrouna, Oued Aïssi, R'djaouna, Beni Z'menzer, Ouaguenoun, Ihasnaouane. Ils viennent à Tizi Ouzou, disent-ils, pour troquer quelques kilos de ce fruit contre une poignée de dinars, dans le but de se faire de l'argent de poche, ou un revenu d'appoint pour pouvoir faire face aux dépenses de la rentrée. Toujours est-il, pour les plus anciens, «rien ne vaut le fruit qu'on cueille avec sa propre main à une heure matinale, au moment où il se couvre de rosée scintillante et laisse échapper une coulée de miel stimulant l'appétit». Décrivant la scène de la cueillette de figues, l'auteur de La Terre et le Sang, Mouloud Feraoun, notait : «Il y a des faits qui ne s'achètent pas, des plaisirs insoupçonnés, des bonheurs simples et tranquilles, dont il faut jouir en cachette. Ces joies, ces plaisirs, ces bonheurs, nous les connaissons lorsque nous allons le matin aux champs faire la cueillette dans la rosée (...)».
R. N.

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