Il se trouve quelque chose de paradoxal dans l'indisponibilité de certains médicaments qui peuvent effectivement ne pas être présents en pharmacie et qui sont frappés de péremption en raison de leur non-utilisation en d'autres endroits.Ces endroits sont notamment les CHU qui disposent de pharmacie centrale dont les stocks regorgent de médicaments à même de permettre la gestion de lourdes pathologies particulièrement pour les personnes hospitalisées. D'ailleurs, ces produits qui coûtent dans la majorité des cas très cher ne sont destinés qu'à ce type précis de population. Néanmoins et l'opportunité a été donnée maintes fois à nos confrères, lors de conflits sociaux internes, de découvrir avec effarement que d'importants stocks de ces médicaments tombaient sous le couperet de la péremption et non parce qu'ils n'ont pas été utilisés faute de demande. Ce qui au demeurant serait une excellente nouvelle dans la mesure où une telle situation laisserait déduire qu'il n'existerait pas de patients mais plutôt et c'est par ailleurs le plus grave, parce que les demandes formulées par les services dans ce cas d'espèce sont rarement honorées au motif de «produits non disponibles». L'existence de ces stocks et de ces médicaments dorénavant promis à destruction n'est établie qu'à l'occasion de leur renouvellement ou de l'apport providentiel d'un nouveau budget destiné aux maladies chroniques et autres lourdes pathologies. Le bât blesse encore plus lorsqu'on sait que l'Etat a investi des milliards de dinars, et en priorité même quand la situation économique du pays était épouvantable, pour que tous ceux qui n'arrivent pas à guérir voient au moins leurs souffrances soulagées.Il est parfois trop facile et le raccourci quelque peu rapide d'imputer la seule faute à ce même Etat au moment où ce sont ceux qui sont censés le servir qui le… desservent et, dans ces cas de figure, il ne s'agit pas seulement des responsables mais bel et bien du reste de la hiérarchie administrative… représentants des syndicats compris, des syndicats plus prompts à déclencher des mouvements de grève à perpétuité qu'à s'associer humainement à la gestion des établissements. A. L.