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Prisonniers palestiniens, l'autre crime israélien
Israël piétine tous les droits et libertés
Publié dans La Tribune le 09 - 12 - 2010

Gilad Shalit : une image, une seule, peut tout résumer. Quand il leur arrive de se rendre en Palestine occupée, les dirigeants occidentaux exigent d'abord à haute, ferme et intelligible voix la libération de Gilad Shalit. Après, il leur arrive de murmurer quelques vagues considérations sur les détenus palestiniens. Si les mots ont un sens, c'est bien en ces circonstances que nous le découvrons. Ces responsables occidentaux parlent d'otage à son propos. Gilad Shalit est un soldat. Par vocation ou par métier, il s'est destiné à la mort et à la captivité. Capturé les armes à la main – et en possession d'un blindé – il ne pouvait passer pour un pacifique passager pris en otage. Et pourtant c'est ainsi qu'on le présente. Israël - et les médias dominants - aura réussi, aussi, cette prouesse de faire passer pour anormale la résistance à sa violence. Il flotte dans l'air du temps - et depuis si longtemps - que la violence israélienne est légitime en soi, sans égard au droit ; réactive ou préventive, elle reste légitime. L'Occident a inventé même la notion de «sentiment d'une menace existentielle» et ce simple sentiment passe pour un motif suffisant et légitime, pour Israël, de tuer, détruire, agresser. Et, bien sûr, emprisonner. Cette notion de «sentiment d'une menace existentielle» et cette mobilisation autour de Gilad Shalit font passer aux yeux de la seule opinion publique qui compte que tout ce qui attente à Israël appartient à l'illégitime. Car figurez-vous que Gilad Shalit n'est pas un conscrit comme les autres ; il est franco-israélien ! Il a revêtu l'uniforme militaire israélien par vocation, par choix, en toute conscience et donc pour tuer. Lui, il a fait le chemin mental ou physique de la France vers la Palestine pour aller faire la guerre à un peuple qui habitait cette terre. Le gouvernement français a fait beaucoup de bruit pour Gila Shalit. Combien de fois Sarkozy a-t-il évoqué ce cas avec la fermeté et le ton direct qu'on lui connaît ?
Salah Hamouri, une victime oubliée
Salah Hamouri est français. Il n'a pas porté d'armes et surtout pas d'uniforme. Français, il avait le droit de voyager en Israël. Normal qu'il veuille retourner en Israël, il est d'origine palestinienne. Il a voyagé vers sa terre que les parents de Gilad Shalit ont spoliée et arrachée à ses parents. Il a été arrêté. Il ne portait pas d'armes. Il n'a pas commis «un attentat». Il avait juste des idées et des rêves d'une Palestine indépendante. Il était plutôt situé dans la gauche palestinienne. Il est en prison et a même dépassé le temps «légal» d'incarcération. Les Israéliens l'ont mis en prison pour un soupçon de préparation d'une action violente. La mère de Salah Hamouri a écrit au président français, au ministre français des Affaires étrangères. Des associations et des élus français ont entrepris des démarches pour que l'Etat français se préoccupe autant – pas plus - du Français Salah Hamouri - qui n'a pas de double nationalité et vous devinez pourquoi ! - que du Franco-Israélien Gilad Shalit. Salah Hamouri aussi a écrit. Ce nom de Salah Hamouri ne remplit pas l'espace des médias dominants, les officiels français ne font pas entendre leur indignation à son propos et, pour tout dire, trouvent plutôt légitime le sort fait à leur citoyen en Israël. Ils n'ont pas beaucoup protesté non plus que les soldats israéliens maltraitent une dame française agent consulaire en Cisjordanie et dégradent le drapeau français à Ghaza.Selon que vous soyez franco-israélien ou français d'origine palestinienne, vous ne pouvez pas jouir du même statut. La mère de Salah Hamouri, les amis de Salah Hamouri et Salah Hamouri lui-même ne comptent pas émouvoir le président français ou les autorités de leur pays. Ils écrivent pour se battre. Pour continuer à se battre en dépit des prisons. Leurs lettres sont des actes et des moments de résistance, non de supplication. Le parallèle entre Gilad Shalit et Salah Hamouri ne cherche qu'à rappeler le contexte d'appui à Israël dans son agression permanente contre les
Palestiniens et- ô combien ! - que la question des prisonniers relève du rapport des forces. L'hégémonie israélienne paraît, également dans ce domaine, complète et définitive. A part une passagère indignation, les photos de la soldate s'amusant de «ses prisonniers» sont vite tombées dans l'oubli. Après coup, nous, nous pouvons nous demander si l'Etat d'Israël, reconnu expert en manipulations, n'a pas utilisé la mise en ligne de ces photos pour prouver qu'il s'agissait d'un dépassement personnel et isolé de la soldate. Mieux, les dépassements de celle-ci représenteraient les seuls fautes commises sur les otages palestiniens. Oubliés alors les autres faits de torture physique et morale, de chantage exercé sur les familles, de détention d'enfants et d'adolescents, etc. etc.
L'Occident, encore et toujours
Ce rapport de force en faveur d'Israël n'est cependant pas immuable. «Aucun rapport de force n'est immuable», nous apprenait Mao Zedong. Les flottilles de la liberté nous l'ont rappelé. Au prix de sacrifices considérables, de détermination et de patience, au prix de la mort aussi des militants turcs, au prix de la persévérance. Pour les prisonniers, c'est évidemment le même chemin. Quelques participants au colloque d'Alger sur les prisonniers l'ont bien compris et bien exprimé avec un degré de lucidité à saluer. Ainsi, un professeur de sciences politiques a souligné qu'il fallait plutôt compter sur les opinions et sur les militances occidentales. C'est de l'Occident encore et toujours que peuvent venir les modifications souhaitables et significatives. Car, si «nul rapport de forces n'est immuable», encore faut-il savoir le changer et trouver les leviers «capables de soulever le monde». Ce professeur algérois est dans la lucidité la plus plate. Les protestations officielles arabes sont à la base sujettes à caution car «parties prenantes au conflit» mais surtout parce que les parties officielles arabes ne sont pas exemplaires en matière de prison et de prisonniers politiques. Elles le sont encore moins aujourd'hui que Wikileaks a dévoilé les connivences et accords cachés entre les Etats arabes et Israël. La seule vraie pression viendra forcément des opinions anglaises, françaises, allemandes et peut-être bientôt des Etats-Unis puisque, mardi dernier, un syndicat américain a rejoint le mouvement B. D. S. (Boycott – Désinvestissement – Sanctions). Et les faits démontrent la justesse de ce point de vue. Galloway a fait infiniment plus pour desserrer l'étau qui étouffe Ghaza et affaiblir politiquement Israël que tous les Etats et les mouvements arabes réellement anti-sionistes. Nous le savons, tous les Etats et mouvements arabes anti-sionistes, ça ne fait pas beaucoup. C'est même peu. Cela donne encore plus de valeur au travail de Galloway car il aura milité contre les sionistes juifs, les sionistes chrétiens, les sionistes euro-américains et les sionistes arabes aussi. Tous les militants savent qu'en réalité Galloway est une figure culminante mais la seule figure de ce mouvement occidental en faveur de la Palestine. Nous trouvons pêle-mêle des figures juives religieuses ou laïques, à l'instar de Pierre Stamboul, des chrétiens, des musulmans installés en Europe, quelques militants de gauche échappés aux traditions colonialistes et sionistes de la gauche institutionnelle, des militants d'extrême gauche et encore plus simplement d'innombrables humanistes authentiques, des hommes de cœur et de conviction comme Hessel vient de nous en administrer la preuve.
Une conscience salutaire
La conscience de poids de ces militants européens pour la cause des prisonniers palestiniens a de quoi rassurer sur l'impact futur du Colloque d'Alger. Nous avons bien entendu un haut responsable algérien dire que ce colloque doit devenir la référence future de toute action au profit des prisonniers palestiniens. Il aura tout le temps de comprendre qu'on n'impose pas comme cela une référence à des hommes et des femmes qu'on appelle à la rescousse. Et qu'on n'impose rien à des esprits aussi libres - voire des esprits rebelles - que ces hommes et ces femmes qui ont le cran et le panache de se lever contre le sionisme : la force idéologique et politique la plus puissante de leur continents respectifs, Europe ou Etats-Unis. Mais, pour le reste, il faut convenir que la préparation de ce Colloque est en soi une action importante en faveur des prisonniers palestiniens et qu'il prévoit certainement de meilleures coordinations
et de meilleures alliances pour aider les prisonniers eux-mêmes et leurs familles.
Créer les conditions du défi moral
Toutes les personnes qui évoquent l'apartheid pour désigner des pistes en vue de lutter contre l'Etat raciste d'Israël tapent dans le mille. Il existe la similitude d'un colonialisme arrivé au stade du développement séparé que nous chantait déjà Camus. Mais il existe aujourd'hui aussi la similitude du profil moral entre Israël et l'apartheid sud-africain : celle de la «légalisation» d'un statut de «sous-hommes» à l'intérieur d'un même ensemble juridique. L'Etat que prépare Obama aux Palestiniens n'est rien d'autre qu'un ensemble de bantoustans sous protectorat israélien. C'est un territoire précis, le déni de tout ce que l'humanité a essayé de construire pour se préserver à minima : l'idée que les hommes se valent les uns les autres. Israël n'est pas moins que cela. Ceux qui ont exterminé les Indiens d'Amérique ont fait et continuent de faire la guerre à tous les peuples de la terre se retrouvant dans cette image israélienne. On ne fait pas payer à toute la terre le confort américain sans dégât moral.
M. B.
Lettre de Salah Hamouri à Sarkozy
«Au pays de la Révolution française qui a mis fin au féodalisme et à la servitude en propageant à travers le monde les mots de «Liberté – Egalité – Fraternité» ; à Paris, capitale d'un pays qui a résisté hautement pour se libérer de la barbarie d'une armée occupante féroce et brutale ; depuis vos bureaux à l'Elysée ou ceux du Quai d'Orsay, j'espère que vous lirez ma lettre.Dans l'un de ces bureaux, ma mère a été finalement reçue afin de discuter des moyens pour obtenir ma libération.Nous savons tous que la démocratie fonde le respect de la diversité des êtres humains. Elle définit les bases légales qui accordent à chacun des droits et des devoirs. Elle prône l'égalité des droits humains et refuse absolument d'établir des différences négatives et ségrégatives selon la couleur de la peau, l'origine, la religion, etc.Comme citoyen franco-palestinien, je pensais que les autorités françaises se devaient de me protéger (comme elles le font pour tous nos compatriotes français injustement en difficulté dans le monde) alors que je vis dans un pays sous occupation militaire décidée par un gouvernement qui refuse obstinément de reconnaître et d'appliquer le droit international.Il semblerait que ce gouvernement, le gouvernement israélien, vous ait convaincu que le seul moyen pour moi de retrouver la liberté n'était pas que, lui, fasse ce qu'il devrait faire pour cela mais qu'en plus de l'injustice que je subis, moi, je fasse un acte d'humiliation supplémentaire : que je présente des «regrets» devant un tribunal militaire d'occupation.Je voudrais vous poser une seule question : Aurait-il été acceptable pour vous que les résistants français, pendant la Seconde Guerre mondiale, «regrettent» leurs actes devant des tribunaux d'occupation ou de collaboration ?Si l'on ne peut comparer terme à terme les deux situations, il n'en demeure pas moins que la Palestine vit aussi sous occupation étrangère depuis maintenant 62 ans. Une occupation brutale qui multiplie les meurtres, qui construit des murs, qui assiège et colonise, qui expulse le plus possible de Palestiniens de leurs terres ou de leurs maisons, surtout à Jérusalem-Est où je vis avec ma famille.Devant cette occupation que vit mon peuple, je ne peux rester ni indifférent ni me taire. Je suis né et j'ai grandi dans un pays occupé et, parce que je ne peux pas me taire, je suis depuis plus de 5 ans en prison. Comment pourrais-je accepter cette occupation que vous-même avez condamnée ? C'est mon droit que de la refuser.Dans ces conditions, il n'est pas pensable une seule minute, qu'en plus de tout cela que je subis, j'en vienne à «regretter» ou à «m'excuser» de quoi que ce soit devant un tribunal militaire d'occupation.Je soutiens la résistance légitime de mon peuple qui bénéficie de la solidarité des gens libres à travers le monde.
Bien à vous, Salah Hamouri, prison de Guilboa, section 4, le 14 juillet 2010
Réponse de la mère de Salah Hamouri à la lettre scandaleuse de Rama Yade publiée le vendredi 23 mai 2008
Denise Hamouri : «Vous ne pouvez vous transformer en avocate de la justice militaire israélienne, Madame la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme en France
Jérusalem, le 20 mai 2008 Madame la secrétaire d'Etat,
Je me permets de vous adresser ce courrier suite à votre lettre datée du 13 mai que m'a transmise bien évidemment Monsieur Jean-Claude Lefort, député honoraire, concernant la situation de mon fils Salah Hamouri détenu injustement en Israël.Je dois vous avouer, Madame, que votre lettre m'a profondément choquée. Vous y donnez en effet certaines «informations» qui méritent corrections et rectifications.Tout d'abord, je rappelle que c'est dans le cadre d'une cour de justice militaire que Salah et nous-mêmes, ses parents, avons dû accepter un «plea bargain» (un compromis). Nous n'avions pas d'autres choix. C'était «soit vous acceptez sept ans de prison, soit vous prenez la responsabilité d'encourir une peine plus lourde». C'est à la suite de ce chantage et dans ce cadre tout particulier, qui ne vous échappera pas, que Salah a déclaré être en «accord» avec l'énoncé des faits et ne rien avoir à déclarer. C'est clair.Vous appelez une «tentative d'assassinat avec préméditation» le fait d'être passé en voiture avec un ami devant la maison du rabbin Yossef Obadia et d'avoir pensé un moment à le tuer, cela sans aucune arme ni munitions et sans que rien de concret ait été prouvé. Vous ne pouvez vous transformer en avocate de la justice militaire israélienne, Madame la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme en France !Vous précisez ensuite que Mousa Darwish a été condamné à 12 années de prison pour ces «faits», sous-entendu : Salah doit s'estimer heureux de la clémence du juge qui ne lui en a donné que sept… Peut-être devrions-nous aussi le remercier ?Concernant l'appartenance au FPLP, Salah est accusé (toujours dans le cadre de ce «plea bargain» qui ne laisse pas de choix) d'appartenir à un mouvement de jeunesse «proche» du FPLP. Il y a ici une nuance certaine (son avocate, Me Lea Tsemel, pourrait vous l'expliquer)Vous écrivez plus loin que, le 17 avril, Salah ne s'étant pas excusé, le juge l'a donc condamné !!! Je dois comprendre que, s'il avait présenté des regrets ou des excuses, il serait à la maison ? C'est bien mal connaître la justice militaire occupante !Nous avons aussitôt posé la question à Me Lea Tsemel, en présence du représentant du consulat général de France à Jérusalem qui peut en attester, et nous lui avons demandé si elle était en mesure de nous donner des garanties sur une autre issue s'il s'était excusé. Elle nous a répondu qu'elle ne pouvait évidemment pas en donner (pas de peine moins sévère, encore moins de libération). C'est un «plea bargain» encore une fois, où on se met d'accord par avance sur la sentence. C'est peut-être étrange pour vous mais c'est courant ici.Salah ne s'est pas excusé et il ne s'excusera pas dès lors qu'il n'a rien fait. Le rabbin Obadia Youssef s'est-il excusé auprès des Palestiniens quand il a dit publiquement que les Arabes étaient des «cafards qu'il fallait exterminer» ?Madame, on ne s'excuse pas de vivre sous une occupation étrangère car là est le problème central que vous occultez. Il n'est pas mentionné une seule fois dans votre courrier que la Palestine est occupée illégalement par Israël. Cet «oubli» est pour le moins étrange de la part d'une ministre qui, de surcroît, est en charge des droits de l'Homme dans le monde.Les droits de l'Homme commencent par la dignité. Et Salah ne perdra pas la sienne en s'excusant comme un petit garçon honteux auprès d'un représentant de l'occupation.En conclusion, vous lui souhaitez de finir sa peine de sept ans en prison avec, il est vrai, l'assistance des agents consulaires. Merci beaucoup…J'ai pourtant lu au point de presse du MAE (24 avril) que la France avait une nouvelle position officielle au sujet de Salah et qu'elle demandait désormais une «issue humanitaire» compte tenu des trois années déjà passées en prison. C'est d'ailleurs ce que dit aussi l'Elysée. Mais rien de tel dans votre courrier… Pourrais-je savoir pourquoi ? Il s'agit pourtant de votre ministère et de la
Présidence…En espérant que ces informations vous apporteront les éclaircissements nécessaires, je vous prie d'agréer, Madame la secrétaire d'Etat, l'expression de mes sentiments distingués.
Madame Annick- Denise Guidoux Hamouri Po box 19 587 Jérusalem


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