Le mercato d'hiver 2010-2011 s'annonce morose. Alors qu'il est censé donner un second souffle aux clubs en affûtant leurs effectifs pour combler les lacunes, la cote mi-saison des joueurs ne devrait pas défrayer la chronique. Ce n'est pas que les lacunes soient minimes mais ce sont d'autres raisons relatives à la gestion et à la disponibilité du «produit prospecté» qui risquent de classer l'épisode dans la case des non-évènements. L'an I du professionnalisme avec ses imperfections, qui se manifestent entre autres par la quasi-absence de sponsors de taille pour les clubs, le surendettement de ces derniers et l'impératif fait par la FAF à toute «entreprise» de foot désirant faire signer de nouveaux joueurs de régulariser leurs contentieux financiers vis-à-vis d'anciens employés, réduisent de fait la liste des clients. Pour ce qui est des talents proposés aux transferts, le choix n'est pas large puisque la grande masse des joueurs prisés est encore sous contrat. Donc imprenables. Le plus gros des signatures se fait au cours de l'intersaison. Reste donc les footballeurs étrangers. Si toutes les conditions ne sont pas encore remplies pour décrocher un contrat avec un Lionel Messi, la FAF n'autorise le recrutement que de deux joueurs étrangers. En résumé, les besoins sont énormes chez la majorité des équipes. Ces dernières sont demandeuses de talents. Ceux qui voudraient cependant franchir le pas sont surendettés. Les autres ont la crème du championnat, ils en voudraient plus, mais ne trouvent pas la perle recherchée. D'un autre côté, les talents susceptibles de faire augmenter les tarifs sont déjà sous contrat. Concernant les joueurs étrangers, la réglementation n'autorise pas plus d'un sur le terrain. Une situation qui en rappelle une autre. Ou d'autres. Celle particulière des entreprises publiques. Et plus générale de tout le réseau productif national. Que faire alors ? En appeler à l'Etat pour effacer les dettes ? Faire appel aux IDE étrangers pour les clubs ? Ou promulguer une nouvelle stratégie nationale de mise à niveau des entreprises footballistiques ? En fait, non. Il s'agira de patauger encore dans la bouillabaisse actuelle en opérant graduellement les réformes inscrites dans le cahier des charges du professionnalisme. Et espérer, qu'un jour, la transparence et la gestion efficace aguicheront des fortunes qui feront du souk (mercato en arabe) algérien, un phénomène captivant. S. A.