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La Tunisie face à l'exaltant défi démocratique
Après le retour remarqué de Rached Ghannouchi
Publié dans La Tribune le 01 - 02 - 2011

Accueilli à Tunis par des milliers de partisans après un exil de vingt ans, l'islamiste Rached Ghannouchi a annoncé qu'il ne serait pas candidat à la première élection présidentielle de la Tunisie de l'après-Ben Ali. Qu'en est-il de la participation de son parti Ennahda, interdit sous Benali, aux législatives qui devraient être organisées, comme la présidentielle, dans un délai d'environ six mois ? Après vingt ans d'absence, Ghannouchi fait son come-back et provoque appréhensions et attentes. Sa formation, interdite sous le règne de Ben Ali, a subi la répression du régime dans les années 1990. Quelque 30 000 de ses membres ont été arrêtés et des centaines d'autres contraints à l'exil. Un gouvernement de transition est mis en place depuis la fuite de Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier dernier. Quatre semaines d'une révolte sans précédent à laquelle les islamistes ont surtout assisté en spectateurs ont ouvert la voie d'une ère nouvelle pour les Tunisiens. C'est la première fois que le leader islamiste adresse, depuis le sol tunisien, un message d'ouverture au gouvernement de transition. Ce dernier devra répondre dans les jours à venir à une demande de légalisation d'Ennahda. Depuis son exil londonien, le vieux leader, 69 ans, était resté très prudent. Parmi les opposants au régime déchu, il est celui que les médias internationaux scrutent le plus. Ghannouchi avait pourtant tenu des propos rassurants : «La charia n'a pas sa place en Tunisie» et «la peur est uniquement basée sur l'ignorance» qu'il impute à la politique de diabolisation de son mouvement par Ben Ali. Stratégie ou choix politique sincère ? L'avenir nous le dira.Rached Ghannouchi a fondé en 1981 Ennahda, inspiré par les Frères musulmans égyptiens. Il dit préconiser un islam modéré proche du modèle de l'AKP turc. Toléré au début de l'ère Ben Ali en 1987, le mouvement est réprimé après les législatives de 1989. Ses listes recueillent au moins 17% des suffrages. Sous la pression, Ghannouchi quitte la Tunisie pour l'Algérie, puis s'exile à Londres. En 1992, il est condamné par contumace à la prison à perpétuité. Chef d'inculpation : complot contre le Président. La signification de son retour fait débat. Entre le discours qui dit que les islamistes n'ont rien fait pour la révolution tunisienne et celui leur concédant le droit de s'exprimer dans un espace de liberté démocratique, la nouvelle Tunisie balance. Moulay Hicham, cousin du roi du Maroc dit le «Prince rouge», pense qu'il faut «sortir de la dichotomie manichéenne, encouragée par les régimes arabes, qui consiste à faire peur au nom de l'islamisme pour préserver le statu quo. Dans les nouveaux mouvements sociaux, la religion ne joue aucun rôle majeur. C'est plutôt une nouvelle génération sécularisée qui revendique sa liberté et sa dignité de citoyen face à des régimes qui agissent à l'encontre des droits de l'Homme et du citoyen». Retour sur des événements qui marqueront à jamais l'histoire de la Tunisie. Le 14 janvier dernier, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce qu'il assure l'intérim de la Présidence en remplacement de Ben Ali. Ce dernier, honni par tout un peuple, se réfugie en Arabie saoudite. Le pays entre dans une phase de doute. Pillages et destructions à Tunis et dans d'autres villes malgré un couvre-feu. La belle-famille de Ben Ali, les Trabelsi, est vouée aux gémonies. Sous la pression populaire, le Conseil constitutionnel proclame la «vacance définitive du pouvoir» et nomme Foued Mebazaa président par intérim. Affrontements à Tunis entre miliciens fidèles à Ben Ali et forces de sécurité, on exige la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) le parti-Etat de Ben Ali. Mohammed Ghannouchi annonce un «gouvernement d'union nationale» marqué par l'entrée de trois chefs de l'opposition. Embarras : l'équipe sortante conserve les postes-clés. La rue n'en démord pas et réclame le retrait des ministres RCD. Les manifestants poussent et contraignent à la démission les trois ministres de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), suivie les 19 et 20 janvier par celles d'un leader de l'opposition et d'un ministre de l'ancien régime. Les événements s'accélèrent en Tunisie. Trois partis d'opposition légalisés en trois jours. Plus de 100 morts en cinq semaines, selon l'ONU. Les arrestations des membres de la famille de Ben Ali se multiplient. Le gouvernement adopte un projet de loi d'amnistie qui concernera aussi les islamistes d'Ennahda.Mohammed Ghannouchi promet qu'il quittera la politique après la transition qui s'achèvera avec des élections «démocratiques et transparentes». Il s'engage à ne pas toucher au statut de la femme. La pression de la rue pour faire tomber le gouvernement s'accentue devant le palais du Premier ministre à Tunis, où rappliquent un millier de jeunes venus de l'intérieur du pays. Le chef d'état-major de l'armée de terre tente de calmer la rue : «L'armée se porte garante de la révolution.» La Tunisie lance un mandat d'arrêt international contre Ben Ali et son épouse et des centaines de pillards sont arrêtés. Une nouvelle équipe de transition est présentée. Elle est épurée des principaux caciques de l'ancien régime et reçoit l'aval préalable de la puissante UGTT. Explosion de joie parmi les centaines de manifestants de Tunis. On réclame cependant toujours le départ de Ghannouchi lui-même. Celui-ci déclare que «les deux défis essentiels sont la transition démocratique et la relance de l'activité économique». Retour au calme à Tunis. L'esplanade de la Casbah est totalement bouclée par des militaires. Le centre-ville, notamment l'avenue Habib Bourguiba, devenue un forum à ciel ouvert, reprend un aspect normal, même si de petits groupes de manifestants continuent de se faire entendre. Les mesures contre les Ben Ali et sa belle-famille continuent avec l'annulation de leurs passeports diplomatiques. L'opposant islamiste Rached Ghannouchi rentre à Tunis après un exil de vingt ans. La Tunisie se retrouve de plein fouet face à l'exaltant défi de la démocratie.
M. B.

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