De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar «Nous n'allons pas nous arrêter à ce stade. Nous allons continuer notre action sur le terrain et nous avons besoin de tout le monde», notera l'un des jeunes qui avait présidé la rencontre «intra muros» d'Oran. De l'avis de tous les participants, «une dynamique nouvelle est issue de ces actions d'avant-garde. Elles pourront déboucher sur des initiatives plus structurées et plus organisées afin d'aboutir à un suivi des revendications et des changements attendus. Nous sommes des citoyens instruits, pacifiques et sans histoire», notera une autre jeune étudiante qui estime que «la société a beaucoup évolué et [que] le changement doit intervenir impérativement». Il existe, en Algérie, tout un pan de notre jeunesse qui ne se reconnaît pas dans le paysage politique en place, et qui ne retrouve ses repères et ses espaces d'expression. Cela, alors que le monde bouge et que les jeunes demeurent séduits par d'autres horizons et accrochés à d'autres perspectives plus attrayantes et plus séduisantes. Ni politisés ni idéologisés, ces jeunes aspirent à d'autres horizons qui leur permettent de vivre libres dans leur pays et d'évoluer sans trop de contraintes. Pour certains d'entre eux, les choses commencent à se dessiner et à prendre forme à travers la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Selon les explications des pourfendeurs de cette initiative, une rencontre de l'ensemble des comités de wilaya de la CNCD sera organisée à l'échelle nationale. Cette rencontre vise à donner une plus grande assise au mouvement né au lendemain de la déclaration du président de la République quant à la levée de l'état d'urgence et l'ouverture au changement. Les jeunes de la CNCD entendent aller au bout de leurs revendications et participer pacifiquement à ce changement tant attendu par la société algérienne. «Nous sommes des gens respectueux des lois de la République. Quand je vois un panneau de limitation de vitesse à 120 km/h, je ne dépasse pas la vitesse autorisée. Nous sommes des gens civilisés. Nous voulons être une vraie nation», s'exclame une jeune femme de Sidi Bel Abbès qui avait été arrêtée lors du premier rassemblement organisé à la place d'Armes. En tout cas, les jeunes et les organisateurs espèrent que leur mouvement aboutira à un consensus national élargi à même de constituer une force de propositions et de revendications capables de transformer la vie des Algériens.