Moins de deux semaines après la cérémonie de clôture des jeux Olympiques de Pékin, la flamme s'est rallumée hier au stade olympique «Nid d'oiseau», pour des jeux Paralympiques que la Chine devrait normalement dominer sans grandes difficultés, comme ce fut le cas à Athènes en 2004. C'est l'escrimeuse handicapée, Jin Jing, véritable héroïne en Chine depuis qu'elle a défendu la torche olympique lors de son passage à Paris, en France, où quelques activistes et membres d'ONG ont tenté de jouer aux «trouble-fête», qui, aux côtés du Premier ministre, Wen Jiabao, a lancé le relais de la flamme passé par 11 villes avant la cérémonie d'ouverture. Environ 4 000 sportifs handicapés, venus de 150 pays, se mesureront dans 20 disciplines pour ces 13e Paralympiques, qui se dérouleront jusqu'au 17 septembre. Grosso modo, la Chine veut réussir le coup, en termes d'organisation et de performances, comme elle l'a fait avec les JO organisés durant le mois d'août dans lesquels elle a engrangé pas moins de 51 médailles d'or, distançant de loin les Etats-Unis avec 36. Classée seulement sixième à Sydney en 2000, la Chine avait surclassé, pour la première fois, tous ses concurrents à Athènes en 2004, récoltant 141 médailles, dont 63 d'or, la Grande-Bretagne finissant deuxième, loin derrière avec presque la moitié de métal jaune (94 médailles, dont 35 en or). Le Chine veut mieux faire cette fois-ci puisqu'elle a présenté la plus grande délégation de son histoire avec 332 athlètes (197 hommes, 135 femmes), soit 132 de plus qu'en 2004. Un nombre qui fait déjà peur. D'ailleurs, en plaisantant, le président de la Fédération française handisport, Gérard Masson, a déclaré que «ceux qui ne connaissaient pas l'hymne national chinois avant vont l'apprendre par cœur». Celui-ci prédit déjà que la Chine raflera tout lors de ces Paralympiques. «Chacun s'entraîne très dur et est déterminé à être le numéro un», a indiqué, par ailleurs, un entraîneur chinois, qui a précisé que son équipe s'exerce pratiquement tous les jours depuis janvier. Mais, il faut dire que, tout comme pour les JO, la Chine a connu une ascension incroyable dans le handisport ces dernières années. En 1984, il n'y avait que 24 athlètes chinois du handisport aux jeux Paralympiques. Par contre, en 2000, à Sydney, la Chine a pu terminer les compétitions à la sixième place au tableau final. Et à Athènes, c'était l'apothéose. Près de 200 athlètes envoyés, et une première place en fin de compte. «Depuis 2001 et après l'attribution des Jeux, la Chine s'est concentrée sur Pékin. Certains athlètes n'ont même pas été envoyés à Athènes et ont été réservés pour Pékin», a encore indiqué le président de la Fédération française handisport. Quant aux Britanniques, ils sont bien décidés à continuer sur la lancée des JO, eux qui sont en train de préparer Londres 2012. «La délégation britannique aux jeux Paralympiques entend imiter celle des JO et se couvrir de gloire du 6 au 17 septembre», a indiqué son chef de mission, Phil Lane, en ajoutant que son pays «vise une troisième place au tableau des médailles». «Nous n'avons pas l'ombre d'une chance de rattraper la Chine […] Mais, pour une nation de notre taille, si nous pouvons rester dans les cinq premiers et nous installer dans le Top 3, ce serait un succès», a-t-il indiqué. En dernier lieu, il faut dire que les Chinois ont mis le paquet pour une bonne organisation des jeux Olympiques et des Paralympiques. Tout le monde s'accorde à dire que cette édition a été sans faille. De plus, les Chinois en ont fait l'événement le plus couvert dans l'histoire des JO. Et c'est la même chose pour les Paralympiques. Ces derniers seront couverts par plus de 4 000 journalistes de différents pays [contre 2 500 à Athènes et 22 000 aux JO de Pékin]. Cette 13e édition devrait bénéficier de la plus grande couverture médiatique jamais vue pour des Paralympiques. Sur un autre plan, le président du Comité international paralympique (CIP), Philip Craven, a déclaré, hier, son souhait d'assister à des Jeux «totalement propres», faisant allusion à la précédente édition durant laquelle il y avait quelques cas de dopage ayant quelque peu terni les Jeux. Lors des jeux Paralympiques d'Athènes en 2004, 680 contrôles antidopage avaient été effectués, concluant à dix violations du code (2 hors compétition, 8 en compétition), selon un rapport du CIP. «Nous avons travaillé très dur ces quatre dernières années, à la fois sur le plan de contrôle antidopage et sur la question éducative, et nous en espérons de bons résultats», a déclaré Craven. A. A.