Photo : S. Zoheir Par Samir Azzoug La Fédération nationale des exploitants libres de stations-service (FNELSS) a réitéré hier son appel au président de la République pour bénéficier d'une concession d'exploitation sur ces stations. «Nous rejetons la relation contractuelle avec Naftal [Entreprise nationale de commercialisation et de distribution des produits pétroliers]. Et nous demandons, à l'instar de ce qui a été fait dans le domaine de l'agriculture et des mines, le droit à la concession d'exploitation», explique M. Abdelhamid Ayouas, membre de la FNELSS lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'UGCAA. Dénonçant la précarité et la fragilité du statut de gestionnaire libre (GL), les exploitants réfutent l'argumentaire retenu par Naftal sur l'impossibilité d'accéder à la revendication de concession, basée sur la possession de Sonatrach (tutelle de Naftal) de ces stations et le qualifient d'«argument bluff». «Dans l'ordonnance de 1968 sur la nationalisation du secteur de la distribution des hydrocarbures, l'Etat accorde à Sonatrach la distribution. Ce n'est donc pas un transfert de propriété. Et Naftal est une entreprise commerciale pas un démembrement de l'Etat. Donc, si le véritable propriétaire est l'Etat, on ouvre droit à la concession», argumente M. Ayouas, assurant que la solution de concession est «la plus juste, équitable et idéal pour nous et Naftal». Pour appuyer sa proposition, il fera valoir la mise en place d'un cahier des charges dans lequel les exploitants libres s'engagent à ne pas détourner l'exploitation, à maintenir la destination initiale de la station et à donner un privilège total à Naftal «qui deviendra le fournisseur unique et exclusif» pour la distribution des produits pétroliers. D'autres points problématiques dans la gestion courante des stations-service ont été soulevés lors de la conférence de presse. Il est, entre autres, réclamé la révision de la marge bénéficiaire en préconisant l'allègement des taxes, celle de la redevance de gestion (spécifique aux exploitants libres) et le règlement des problèmes d'irrégularité d'approvisionnement ainsi que le manque de lubrifiants. «Naftal ne nous a rien donné. Nous avons bénéficié de cession dans le cadre des moudjahidine et des veuves de chahids. On revendique la pérennité de ces stations qui s'amenuisent comme peau de chagrin et sans aucune indemnité pour les exploitants qui ont souvent passé plus de 50 ans à les entretenir. Nous sommes les khemassines des hydrocarbures.» En 2007, le P-DG de Naftal faisait état de l'existence de 335 GL sur un réseau de stations constitué de plus de 1 900. Leur part de marché représentait 9% des capacités de stockage et 11% de parts de marché. Il a également rappelé que sur 18 mds DA dégagé pour la modernisation des stations, 3,2 mds ont été réservés aux GL en 2007. Les conférenciers nient cet apport.