Photo : Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali La qualité d'accueil dans les hôtels reste le principal échec du programme de mise à niveau lancé, il y a quelques années, par les pouvoirs publics dans le cadre de la mise en conformité des établissements hôteliers existants. Exception faite des hôtels de grand standing qui, comme le Sheraton ou le Royal, se soucient de l'image de leurs employés et de la qualité d'accueil des clients, il est vrai, assez aisés, le reste des 150 hôtels continuent de fonctionner sans se préoccuper de cet aspect, pourtant capital, dans le secteur de l'hôtellerie. Beaucoup sont régulièrement dénoncés par les touristes nationaux et étrangers qui passent par Oran et qui ne comprennent pas le manque de savoir-faire hôtelier dans une wilaya qui aspire à jouer un rôle touristique de premier ordre. «Les pouvoirs publics ne font pas assez pour la formation du personnel hôtelier et les projets de construction des infrastructures dépassent largement la préparation des ressources humaines», estiment des opérateurs à Oran.Selon la Direction du tourisme, le secteur sera renforcé par plus de 60 hôtels, dont 47 sont déjà en cours de réalisation. Ces nouvelles structures devraient générer 2 270 postes d'emploi, augmentant les capacités d'accueil des touristes de la wilaya d'Oran, qui sont aujourd'hui de l'ordre de 12 454 lits. Mais, sur le plan formation des ressources, aucune action ne semble avoir été entreprise. Comme les années précédentes, une commission d'enquête a bien été mise en place pour s'enquérir de la qualité d'accueil et de la prestation des services proposés par les établissements hôteliers, mais jusque-là aucune action du genre n'a eu les effets escomptés puisque la situation demeure inchangée et les clients s'en plaignent toujours autant. «Les employés doivent être sensibilisés sur le fait que les clients paient pour avoir droit au respect, s'emporte un cadre qui séjourne régulièrement dans les hôtels d'Oran et que l'attitude de certains employés irrite au plus haut point. J'ai séjourné dans plusieurs hôtels et je n'ai jamais été satisfait par la qualité de l'accueil! J'ai eu l'occasion de loger dans des hôtels classés deux étoiles à l'étranger, je vous assure que la qualité est meilleure que des quatre étoiles algériens. Si l'on veut booster le tourisme algérien, il ne faut pas se voiler la face, nous sommes loin du compte», indique-t-il.En tout état de cause, tout le monde reconnaît qu'avec le déficit de la capacité d'hébergement, l'accueil reste le talon d'Achille du tourisme algérien. Et si le problème de la capacité d'hébergement est en voie de résolution avec les 350 nouveaux hôtels et sites d'hébergement lancés en Algérie dans le cadre du SDAT, celui de la qualité d'accueil demeure entier, la formation en hôtellerie n'étant toujours pas réellement prise en charge.