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Lait contaminé en Chine : ça tourne au vinaigre
La contamination s'est étendue aux produits laitiers à large consommation
Publié dans La Tribune le 21 - 09 - 2008

La crise du lait contaminé à la mélamine prend de l'ampleur en Chine. D'après le dernier bilan officiel des autorités, quatre bébés sont morts, plus de 6 200 autres souffrent d'affections liées à la consommation de ce lait et 160 sont encore hospitalisés dans un état grave. La mélamine est une résine utilisée par certaines entreprises agroalimentaires afin d'augmenter artificiellement le niveau de protéines contenues dans un aliment. Dans le cas du lait, elle permet de masquer la pratique consistant à le couper avec de l'eau. A faible dose, cette substance n'est pas considérée comme toxique mais elle peut provoquer des calculs rénaux, voire déclencher un blocage des fonctions rénales.
Plus grave, la contamination ne s'est pas restreinte au lait pour bébé et s'est étendue au lait classique destiné à la large consommation. Une enquête gouvernementale rendue publique vendredi dernier a révélé que près de 10% des échantillons prélevés dans les usines des principales sociétés laitières contenaient de la mélamine en quantité excessive. Selon cette enquête, 24 des 295 lots contrôlés provenant des trois sociétés alimentaires Yili (un des sponsors des JO de Pékin), Mengniu et Guangming avaient été contaminés par le produit chimique utilisé pour la fabrication de plastique. Parallèlement, le Centre pour la sécurité alimentaire (CFS) a annoncé avoir découvert de la mélamine dans huit boissons, glaces et produits laitiers commercialisés par Yili à Hong Kong et demandé leur rappel. Seule bonne nouvelle : les analyses réalisées chez deux autres grands acteurs du marché du lait, Sanyuan et Nestlé, n'ont rien révélé d'inquiétant.
Dès l'éclatement du scandale, qu'on a essayé d'étouffer dans un premier temps, les autorités chinoises ont ouvert une enquête après s'être engagées à «punir fermement selon la loi les auteurs d'infractions». Au total, 18 personnes ont déjà été arrêtées. Le président chinois, qui veut lutter contre la corruption, ira plus loin en pointant du doigt «certains» cadres locaux. Le ministre qui est à la tête de cette administration a appelé, lui, à une mobilisation internationale : «Ce n'est pas le problème d'un seul pays. La qualité et la sécurité des produits, c'est l'affaire de tous et c'est un sujet de préoccupation pour la communauté internationale.»
Devant la gravité de la situation, organisations mondiales, institutions et capitales étrangères n'ont pas tardé à réagir pour demander aux autorités chinoises de faire toute la lumière sur cette affaire qui a pris l'allure d'un véritable scandale sanitaire. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé à Pékin d'expliquer pourquoi il a fallu des mois avant que le scandale du lait maternisé frelaté n'éclate. Elle a souligné qu'un fabricant avait déjà reçu une plainte en mars 2008. De son coté l'Unicef a sollicité «une enquête complète» sur cette affaire alors qu'à Bruxelles on demande à Pékin de la transparence, un compte-rendu exhaustif de ce scandale, tout en soulignant cependant qu'il n'y a pour l'heure aucun risque au sein de l'UE qui n'importe pas les produits incriminés. En effet, la porte-parole pour la santé l'assure : «On n'importe pas de produits laitiers de Chine. Mais pour éviter des problèmes de fraudes, etc., on a demandé aux Etats membres de renforcer les contrôles.»
Sous la pression internationale, le gouvernement chinois a lancé une inspection «à l'échelle nationale de l'industrie laitière», a rapporté l'administration en charge du contrôle de qualité, pour qui ce scandale a levé le voile sur un marché de produits laitiers «totalement désorganisé» et un manque de contrôles
évident. Mais la bonne volonté dont fait montre Pékin n'est pas arrivée à convaincre tout le monde. Singapour comme la Malaisie ont décidé de suspendre l'importation et la vente de lait et de produits laitiers chinois. A l'intérieur, la situation n'est pas plus reluisante. Les Chinois sont de plus en plus nombreux à critiquer la démarche des autorités chinoises et leur politique. Depuis quelques années, le gouvernement central affirme vouloir réparer les dégâts provoqués par près de 30 ans de politique d'ouverture et de réformes. La croissance a explosé, mais aussi les atteintes à l'environnement et à la santé des citoyens. Mais avec les scandales à répétition, le scepticisme, teinté parfois de colère, gagne du terrain.
«C'est la faute des dirigeants de l'administration chargée de la qualité. Je les hais vraiment !» éclate la mère d'un bébé parmi les 160 hospitalisés. Pour Cathy Wang, propriétaire d'une boutique de bijoux à Pékin, la quarantaine, ceux qui étaient chargés de contrôler la qualité du lait doivent être sévèrement punis. «Je crois que beaucoup de gens ont le cancer maintenant en raison de la nourriture que nous mangeons», a dit Mme Wang qui boit du thé dans un des lieux les plus emblématiques de la nouvelle classe moyenne chinoise, un café Starbucks, privé temporairement de lait. Certains cafés de la capitale proposent, désormais, des cappuccinos au lait de soja... «Que peut faire d'autre le gouvernement s'il ne peut pas garantir la santé des citoyens», demande-t-elle, «Rien n'est plus important que la vie et elle doit être respectée, c'est un des droits de l'Homme essentiel», ajoutera-t-elle.
«Nous avons eu du riz frelaté, du porc où avait été injecté de l'eau, les poulets avec la grippe aviaire, maintenant c'est le lait. Si nous faisons trop attention, nous ne pourrons plus rien manger», dit Huang Yan, 30 ans, dans un autre café Starbucks, mais à Shanghai, à 1 000 km de Pékin. «Qui sait combien de produits chimiques il y a dans notre nourriture ? Tant que nous vivons dans ce pays, cette ville, nous devons accepter cette réalité», conclut-il, fataliste.
Dans un supermarché de Pékin, Cui Hongchun, un journaliste de 36 ans, regarde, avec un brin de scepticisme, les promotions sur les produits laitiers. «Est-ce que quelqu'un va se risquer à acheter ?» demande-t-il.
Boire du lait est relativement récent en Chine, une habitude encouragée par l'élévation du niveau de vie et adoptée par la classe moyenne des grandes villes désireuse de soigner sa santé. Cui en achète pour son fils de huit ans, qui, s'il n'a pas assez de calcium, souffre de douleurs aux jambes. «Je suis inquiet, car je l'achetais spécialement en raison de son taux élevé de protéine, je les poursuivrai en justice si mon fils a des problèmes de santé», affirme-t-il.
Dans un autre supermarché de la ville, Mary Li, une mère au foyer de 38 ans, porte son bébé de 22 mois dans les bras. Elle explique n'acheter que du lait en poudre importé, n'ayant guère confiance dans les produits locaux. «C'est seulement une nouvelle affaire. Il y en a encore plus dans ce pays qui ne sont pas révélés», lance-t-elle.
Signe d'une préoccupation de plus en plus grande, deux des ouvrages les plus vendus ces derniers mois concernent la santé, prônant notamment un retour aux méthodes traditionnelles de la médecine chinoise axée sur la prévention, avec en particulier une alimentation saine. Leur titre : Parlons santé de la tête au pied et Il faut mieux s'occuper de soi que de se faire soigner à l'hôpital.
R. C.


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