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Le Che, l'autre Ami de l'Algérie
Publié dans La Tribune le 28 - 06 - 2011

On l'aura compris : il ne s'agit pas d'Ernesto Guevara, le célèbre révolutionnaire marxiste et internationaliste, mais du «Che» français, Jean-Pierre Chevènement, un autre grand ami de l'Algérie. Le sénateur de Belfort, nouveau président de l'AFA, l'Association France-Algérie, vient d'effectuer une longue visite d'amitié dans notre pays où il compte de nombreux amis. Ami, il l'est depuis toujours, c'est-à-dire depuis le temps où, jeune officier des SAS et chef de cabinet du préfet d'Oran, il avait connu les ultimes drames de la guerre d'indépendance. S'il a commandé en 1962 une unité de supplétifs indigènes, dans un poste isolé à Aïn Cheurfa, entre Sig et Sidi Bel Abbès, il n'a pas pour autant «cassé du fell», selon la tristement célèbre formule des parachutistes coloniaux. Ami des Algériens, il l'est dès l'instant où il rejoint, à sa création, le
20 juin 1963, l'Association France-Algérie. Dans cette école de l'amitié à construire, il côtoie des camarades de l'ENA comme Pierre Joxe et Bernard Stasi. Il y milita surtout aux côtés de grandes consciences françaises tels Jean Daniel, Jean Lacouture, François Mauriac, Stéphane Hessel, Germaine Tillion et le général Jacques Pâris de Bollardière. Quand il se rend en Algérie, ce gaulliste de gauche, socialiste souverainiste et républicain nationaliste, y vient en étant toujours convaincu que les peuples ont besoin de se projeter dans l'avenir. Cet homme si féru d'histoire croit que l'amitié est une solidarité de destins. Que du passé colonial, il ne faut pas faire table rase, et «qu'il faut certainement en parler, mais pas pour obscurcir l'avenir». L'avenir proche, c'est notamment un colloque Algérie-France au XXIe siècle, organisé à la fin de l'année par l'AFA, que ce fils d'instituteurs francs-comtois voit comme «un grand réservoir de bonnes volontés militantes». Le co-fondateur du
PS français, qui prend rarement la parole pour ne rien dire, laboure les sentiers de l'amitié franco-algérienne, comme un baliseur et un niveleur de routes abruptes. Il aplanit les sinuosités avec les mots qui apaisent parce qu'ils font sens. Cette fois-ci, pour avancer sans les cailloux de la mémoire dans les bottes, il propose l'action de la «conscience» au lieu et place de la «repentance». Ne dit-il pas justement que «la France doit être consciente de ce qui s'est passé et de ce qu'elle a fait en Algérie» ? Et que les deux pays doivent faire ensemble ce «travail de conscience, beaucoup plus positif que de vouloir accabler son partenaire». La conscience, c'est précisément cette faculté qu'a l'homme de connaître sa propre réalité et de la juger. Et dans conscience, il y a connaissance, lucidité et le verbe réaliser. La France a donc plutôt un devoir de lucidité et de reconnaissance, corollaires de la conscience. Avec Jean-Pierre Chevènement, on peut finalement discuter de la nature des réponses qu'il apporte, jamais de la qualité de son questionnement. Quand ce républicain laïque rappelle à ce propos que «la notion de repentance est une suggestion imprégnée d'esprit chrétien», c'est la raison qu'il rencontre. Il a alors raison de le faire remarquer car la repentance est un souvenir douloureux, un regret de ses fautes et de ses péchés. Quand on demande à la France d'aujourd'hui de faire son confiteor en se couvrant la tête de cendres, on lui demande donc un acte de contrition publique qu'un chrétien n'aurait fait que dans le secret d'un confessionnal. Et, ne l'oublions pas, dans le repentir, il y a le regret, le remords et le douloureux mea-culpa. Choses à apprécier d'ailleurs par rapport à un Etat laïque comme l'Etat français. Et lorsqu'il le fait observer, avec la délicate attention de l'ami, M. Chevènement traduit au passage l'esprit même du Saint Coran qui n'exige pas de battre sa coulpe pour les fautes des autres. Dans la sourate de l'Etoile, Dieu, dans son infinie mansuétude, nous en décharge en énonçant «qu'aucune âme ne portera le fardeau d'autrui (sourate 53, verset 38)». L'ancien ministre, qui a écrit 19 livres depuis 1967, dont le Courage de décider et le Pari sur l'intelligence, a souvent des idées pour l'action. Pour mieux regarder l'avenir des relations algéro-françaises, il souhaite, par exemple, voir émerger, «pour les problèmes liés à la mémoire, une structure équivalente à la commission Justice, Vérité et Réconciliation, qui a existé en Afrique du Sud post-apartheid». Beau plaidoyer pour des doses supplémentaires d'optimisme dans les relations entre deux peuples que réunissent l'Histoire, la Méditerranée, le français comme langue de partage et le sang mêlé et versé. De l'optimisme, il en faut, beaucoup même, jusqu'au jour où il y aura, de part et d'autre, des De Gaulle, des Adenauer, des Mitterrand et des Kohl qui enverront la mémoire aux oubliettes de… l'Histoire.
N. K.


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