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Nipponnes sur le toit du monde, Algériennes sur des champs de patates
Le Japon gagne la coupe du monde et mondialise encore plus le foot féminin
Publié dans La Tribune le 20 - 07 - 2011

Le football est encore plus beau lorsqu'il est joué par de belles jeunes femmes. Les Eve en short ont de la grâce féminine, bien entendu, mais aussi, ce qui ajoute un peu plus de sel au charme, de l'aisance technique, de la puissance physique, de la vitesse et, incontestablement, de l'intelligence tactique. Un football complet, total, bien différent des joutes de gladiateurs auxquelles nous ont habitués des Robocops masculins. De ce football de séduction, pétillant comme un champagne brut, on en a eu un réjouissant aperçu à l'occasion du dernier mondial féminin en Allemagne, gagné par de fantastiques Japonaises. En faisant rimer beauté avec efficacité, les Nipponnes ont contribué à mondialiser un peu plus le football féminin. Un sport victime de l'ostracisme machiste qui l'a confiné le long de la ligne de touche du terrain de la bêtise masculine. Mais si les Nadeshiko menées par la Messi japonaise, l'éblouissante Howare Sawa, sont sur le toit du monde, les Algériennes, elles, qui ne sont même pas reines dans leur propre pays, jouent sur des champs de patates en guise de terrains. Surtout, à des horaires impossibles et comme faire-valoir d'équipes masculines qui souffriraient la comparaison si jamais elle était établie. En Algérie, la femme, dusse-t-elle être une artiste du ballon rond, n'est pas l'avenir de l'homme, pas même d'un footeux comme elle. Quelque chose ne tourne pas rond dans les têtes des hommes, particulièrement dans les crânes des Algériens. Le football se joue depuis la fin du 19ème siècle, précisément, depuis le 23 mars 1895 lorsque, sous la houlette de Nettie Honeyball, la bien-nommée, un match de prestige opposant Londres du Nord et Londres du Sud est organisé à Crouch End Londres, se soldant par un cinglant 7-0 pour les Nordistes. Depuis, le ballon féminin a circulé à l'envi sur les terrains des cinq continent mais il a fallu patienter jusqu'à… 2009 pour voir se constituer le premier championnat de football féminin en Algérie. Il est vrai que les choses n'ont pas évolué plus rapidement ailleurs où les pelouses n'ont pas toujours été vertes pour les femmes. Par exemple, en France, où les hommes, notamment sous le régime fasciste de Vichy, considéraient que le football était «nocif pour les femmes». Il a fallu alors attendre la saison 1969-1970 pour voir les fédérations française, anglaise et allemande reconnaître le football féminin. Deux ans après, elles étaient 4900 licenciées à taquiner le cuir sur les terrains de l'Hexagone. A la même époque, en Algérie, les femmes, soldats volontaires de la Révolution agraire, étaient également dans les usines, les bancs des universités, devant les fourneaux de cuisine mais pas encore sur les terrains de football. Mais il y eut pourtant un miracle, une révolution même, contre le machisme d'une Algérie prétendument socialiste mais certainement phallocratique. Cinq ans après la reconnaissance du foot féminin en Europe, à Tiaret, ville du machisme en turban et moustachu, des beautés locales créent, avec l'aide de la jeunesse progressiste de l'UNJA, le COS Tiaret qui se produira dans différentes zones du pays. Dans cette région céréalière, le blé du football féminin avait déjà levé à Tiaret mais aussi à Sougueur et Frenda, ville où Ibn Khaldoun avait pensé et écrit ses célèbres Prolégomènes. En ces temps-là, les filles, souvent des lycéennes et des universitaires, bravaient les interdits en affrontant des garçons de leur âge auxquels elles donnaient parfois de véritables avoinées ! Comme dans d'autres domaines, les hirondelles, dans ce cas précis celles du ballon à Tiaret, n'ont pas fait le printemps immédiat du football algérien. La belle équipée du COS ne fera pas alors des émules dans des stades désespérément masculins. Paradoxalement, c'est au cours de la décennie 1990-2000, décennie noire terroriste, maculée de sang rouge versé, que naitront les premiers clubs de football féminin. Notamment en Kabylie, terre des hommes mais surtout des combats démocratiques et des avancées progressistes. Le flambeau des pionnières sera alors porté par les filles de la JS Kabylie et du FC Bejaïa. Cette période de romantisme révolutionnaire est dominée par l'ASE Alger-Centre, clubs phare d'un football amateur qui suscitait à peine la curiosité et se jouait cruellement devant des gradins clairsemés. Les footeuses algériennes faisaient alors, le plus souvent, des matchs de gala même si elles produisaient parfois un véritable football de gala ! Elles étaient généralement appelées pour la kermesse, sous l'égide des comités des fêtes des collectivités territoriales. Même rengaine durant les années 2000 : même désaffection du public, même domination outrageuse de l'ASE Alger-Centre, quand bien même les Kabyles de la JSK lui disputaient parfois la suprématie. L'absence de structuration du football féminin n'empêchera pas pour autant l'émergence d'une talentueuse équipe nationale qui se fera, en peu de temps, un joli palmarès. Dès 2006, elle remporte la Coupe Arabe, déjà contre le meilleur ennemi du football algérien, l'Egypte. Elle occupera par ailleurs une belle 4ème place aux jeux Africains d'Alger, en 2007, et sera aussi Vice-championne d'Afrique du Nord en Tunisie, en 2009, avant de gagner la 1ère Cup Gold Arabica en 2011. A l'échelle africaine, les choses sont un peu moins reluisantes, les sélectionnées algériennes n'ayant pu passer le 1er tour du championnat d'Afrique en 2004, 2006 et 2010, tout en produisant un football chatoyant, attrayant mais peu efficace. Classée 78ème dans le classement FIFA de mars 2011, la sélection nationale a joué son premier match officiel, le 14 mai 1998, contre la France, ramassant alors par 14 fois le ballon dans sa cage, sans pour autant en marquer un seul aux joueuses françaises. Ce score fleuve était la première rançon versée à l'apprentissage et à la gloire naissante. Huit ans plus tard, le 16 avril 2006, elles se vengeront de bien fragiles Libanaises qui subiront les foudres des petites Fennecs qui ont fait trembler par 12 fois les filets de la sélection du Cèdre ! Le football féminin algérien sortira un peu plus de l'ornière en 2009, avec le démarrage du premier championnat national qui regroupe notamment l'ASE Alger-Centre, la JS Kabylie, l'Affak Relizane, le FC Bejaïa, l'AS Oran-Centre, Intissar Oran, COS Tiaret et le CLT Belouizdad. Depuis 2010, les filles ont un statut semi-professionnel sous l'égide de la LNA, la Ligue Nationale de Football. L'essor du football féminin est intimement lié au formidable talent, au grand courage et à la forte personnalité d'une joueuse d'exception, la plus grande footballeuse algérienne de tous les temps, Naima Laouadi. Sans cette battante, femme de cran, virtuose technique, dotée d'une grande vista et d'une vision de jeu impressionnante, il n'y aurait jamais eu peut-être d'équipe nationale ou de championnat digne de ce nom. Cette surdouée du ballon rond, qui a fréquenté les amphithéâtres de l'université de Tizi Ouzou, avait des jambes et des neurones. Militante du foot, vécu comme moyen d'épanouissement et d'émancipation, elle poursuivra sa carrière en France et en Allemagne où elle fera les beaux jours de clubs en vue locaux. Une consécration et une reconnaissance qui la mèneront sur la liste des 11 meilleures joueuses mondiales choisies par la FIFA pour affronter l'Allemagne, au stade de France, lors de la fête du centenaire de l'instance du football mondial.
Naima Laouadi, qui a arrêté sa riche carrière de joueuse, est restée dans le football féminin algérien, pour son grand bien. Sélectionneuse adjoint de l'EN de filles, drivée par Azzedine Chih, elle est consultante avisée de la télévision algérienne et entraine le CLT Belouizdad, club féminin du quartier populaire algérois de Belcourt. Derrière la grande Naima, il y a d'autres talents qui ont éclots sur les pelouses algériennes, renforcés par des joueuses expatriées en France et dans les Emirats Arabes. Même quand il se conjugue au féminin, le football algérien s'exporte bien. Talents purs parmi d'autres, Sabrina Delhoum (ASE Alger-Centre), Sabrina Moussaoui (Affak Relizane), Fatima Sekouane (Intissar Oran), Nabila Imloul (FC Bejaïa), Sabrina Rezzig (Affak Relizane), Benatia Yasmina (COS Tiaret), Houheche Mounia (CLT Belouizdad), Hammou Maamar Nora (Montpellier HSC, France), Miraoui Lydia (L'Estratil, Espagne), Ouadah Isma (Abu Dhabi FC, EAU), Benguedjouj Safia (AS St-Etienne). Des noms d'étoiles brillantes dans une constellation comme celle de la Lyre, la Flèche ou la Croix du Sud.
N. K.


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