Daho Ould Kablia est pratiquement le seul à croire que les textes des réformes ont gardé leur esprit de départ. Lors de sa «réponse» aux sénateurs, avant-hier, sur la loi portant code électoral, le ministre de l'Intérieur a assuré que l'esprit des réformes est respecté. «Ce texte a été approuvé en Conseil des ministres puis soumis à l'Assemblée populaire nationale (APN) où il a été amendé notamment en son article 67 relatif au nomadisme politique et une clause de l'article 93 concernant la démission des ministres désirant se présenter aux élections», a précisé le ministre de l'Intérieur. Seulement, concernant le mode de scrutin proportionnel, le ministre de l'Intérieur réfute carrément l'idée. Il renvoie les promoteurs de l'idée à ce qui s'était passé en 1991, lorsque le FIS dissous s'était appuyé sur ce mode de scrutin pour arriver au pouvoir.La nouveauté dans la sortie du ministre de l'Intérieur est l'affirmation selon laquelle le nombre de députés pourrait être revu à la hausse. Actuellement, l'Assemblée populaire nationale compte 389 députés, un nombre resté en l'état depuis une vingtaine d'années. Les débats sur le code électoral, engagés depuis dimanche, n'ont duré qu'une seule journée, alors que cela devait se dérouler sur deux journées. Le ministre de l'Intérieur avait répondu aux sénateurs dimanche soir, sans doute pour permettre au président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, d'accompagner le président du parti tunisien Ennahdha, Rached Ghennouchi, en visite en Algérie. Aujourd'hui, les membres du Sénat vont débattre de la loi portant cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire. Demain, ce sera la loi portant rôle de la femme dans les assemblées élues qui sera en discussion.
