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L'Occident, seul face à sa crise financière
Espérant que les révoltes arabes allaient voler à son secours
Publié dans La Tribune le 06 - 12 - 2011

Dans une analyse publiée dans le Webzine de l'histoire en juillet dernier, «le mouvement de révoltes qui secoue le monde arabe depuis décembre 2010 a reçu le nom de «printemps arabe», en référence au «printemps des peuples» qui a agité l'Europe en 1848. Puisqu'en histoire toute comparaison est utile, il n'est pas vain d'essayer de dresser un parallèle entre ces deux printemps pour identifier les spécificités des révoltes et des révolutions arabes». Pour l'auteur de l'article, les situations prévalant en 1848 et en 2011 sont analogues. Si la crise de 2008 a creusé le lit de celle de 2010, elle n'en a pas moins affecté certains pays arabes qui dépendaient économiquement de l'état de santé économique et financière de l'Occident. Tel est, en effet, le cas de la Tunisie et de l'Egypte
La baisse des recettes liées aux activités touristiques, notamment, a été ressentie par les populations d'où le malaise social latent qui a éclaté en révolte après l'étincelle de Bouazizi. Cette crise a aggravé les problèmes de chômage qui existaient déjà, en particulier chez les jeunes. On se souvient que déjà, en 2009, il y avait eu des mouvements de protestation, en Egypte par exemple, suite à la flambée du prix des céréales.L'article de Webzine histoire fait ainsi le parallèle avec les révolutions de 1848 : «A partir des années 1846-1847, une crise économique et sociale causée par de mauvaises récoltes touche également l'Europe, ce qui se traduit par une flambée des prix et une augmentation du chômage. Une crise financière s'ajoute à la crise économique. Une période de fortes tensions s'ouvre donc, se traduisant par des émeutes de la faim.»L'article note une autre similitude : «Les régimes politiques secoués par les mouvements de révolte étaient ou sont tous des régimes autoritaires et oligarchiques. De la Tunisie de Ben Ali à la Syrie de Bachar
Al-Assad et de la Libye du colonel Kadhafi à l'Egypte de Moubarak, la démocratie n'existait pas – ou n'est pas réelle.»«De même dans l'Europe de 1848, rares sont les régimes démocratiques. L'empire d'Autriche, le royaume de Prusse, la figure de l'Etat policier par excellence en sont des exemples. La monarchie constitutionnelle de la France semble être un régime libéral mais le suffrage est censitaire (le droit de vote est lié au taux d'imposition, Ndlr) – c'est d'ailleurs la campagne des banquets de 1847-1848 demandant un abaissement du cens électoral qui va déclencher la révolution de février 1848.»«Troisième similitude : le discrédit des dirigeants. Les peuples arabes se sont élevés aussi contre la corruption des hommes d'Etat. Ils ont compris que la menace islamiste et le conflit israélo-palestinien étaient instrumentalisés non seulement pour justifier les exactions du pouvoir mais aussi pour faire oublier la corruption et plus généralement le fonctionnement de l'Etat. Ainsi, les agents de la sécurité locale par exemple, souvent mal payés, ont tendance à se «récupérer» sur la population. Par ailleurs, la plupart des entreprises privatisées le sont au seul profit de l'élite dirigeante. Le paternalisme des pouvoirs arabes a atteint ses limites quand l'élite au pouvoir et ses clients s'est trouvée en situation de contrôler la majorité des richesses du pays et donc en mesure de réserver l'accès aux emplois à qui elle veut.En 1848, ce discrédit à l'encontre du pouvoir et du régime se retrouve en France. En effet, la colère était particulièrement forte contre le roi Louis-Philippe, âgé de 74 ans et au pouvoir depuis 18 ans. En outre, en 1847, une affaire de corruption accentue encore le mécontentement des Français. L'ancien ministre des Travaux publics, Teste, est reconnu coupable d'avoir reçu des pots-de-vin en 1842 pour faciliter l'attribution d'une concession de mines en Haute-Saône.»
Retour de boomerang
Cette comparaison tente de rapprocher de façon arbitraire des événements qui se sont déroulés dans des périodes, des régions et des contextes différents. D'autant plus qu'en Europe du XIXème siècle, ce sont des révolutions sociales qui ont bouleversé l'ordre féodal et institutionnel alors que dans la région arabe, il s'agit de révoltes qui au mieux finiront par changer le personnel politique sans toucher au fondement du système.Pour le site Fortune, les bouleversements dans la région arabe sont la conséquence politique et économique de l'arrogance de l'Occident qui, dès qu'il se rend compte que ces révoltes menacent ses intérêts, changera de fusil d'épaule pour sauver ce qu'il peut, des régimes qui lui sont fidèles. Mais l'auteur de l'article écrit en février 2011, les révoltes arabes auront pour conséquences l'effondrement du protectorat américain sur le monde arabe et la fin du pétrodollar. Est-ce le retour de boomerang ? L'analyste qui prédit une hécatombe pour les économies occidentales lance un appel aux pays riches pour agir en urgence afin de «s'attaquer à la réforme immédiate et radicale du système monétaire international, en le gageant sur l'or et l'argent-métal avant que le pétrodollar US et autres monnaies fiduciaires de papier perdent encore plus de pouvoir d'achat avec l'hyperinflation qui s'installe, au lieu d'essayer de maintenir contre vents et marées leurs constructions monétaires, artificielles (l'euro) ou dépassées par la montée en puissance économique de la Chine et la perte d'influence géopolitique occidentale (le dollar US, la livre sterling), au moyen de la monétisation généralisée des dettes qui finira par la disparition de toutes les monnaies concernées (aucune monnaie de papier dans l'histoire n'a duré plus d'une centaine d'années !) dans un effondrement monétaire majeur du type Weimar, Argentine ou Zimbabwe, ainsi que Ludwig Von Mises et les autres économistes libéraux de l'Ecole autrichienne l'ont maintes fois prévu et décrit».
La grande menace
L'Occident ou plus précisément le système capitaliste mondial qui porte en son sein les germes de son effondrement a atteint ses limites depuis longtemps et ne fait que se régénérer grâce à sa domination et à sa puissance militaire. Les crises cycliques qui le secouent depuis au moins un siècle ont la même origine : la spéculation et les déséquilibres dans la répartition des richesses de la planète et de l'humanité. Le nombre des riches se réduit alors que leur fortune augmente, le nombre des pauvres augmente et les débouchés qui s'offrent à eux pour s'assurer le minimum vital s'amenuisent. Telle est l'équation qui régit un ordre mondial injuste et inique et avec lequel les maîtres du monde comptent assurer la stabilité, la paix et la sécurité. Si le monde est un village planétaire grâce justement à la mondialisation de l'économie et au développement des technologies de l'information, il est vain de croire que les frontières nationales constituent un rempart contre toute menace extérieure puisque l'économie, facteur de paix et de guerre, n'a plus de frontière. En éloignant les zones de conflit de ses frontières, en créant des zones tampon entre lui et le reste du monde «arriéré», l'Occident croyait sérieusement se prémunir contre les conséquences de l'instabilité, de l'insécurité, des crises qui secouent les pays victimes de l'ordre économique capitaliste. L'Occident oublie qu'il est porteur des facteurs de sa propre destruction : un système économique qui exclut la majorité de l'humanité mais se nourrit de l'effort de cette même majorité exclue des bienfaits du développement et de la modernité. Tôt ou tard, le serpent se mordra la queue, mais la fin du dragon n'est pas une fatalité si ses victimes ne se structurent pas dans un front mondial uni et unique contre le diktat des riches.Le début de la fin a déjà commencé. Depuis au moins 2008, l'Occident se débat dans une crise financière qu'il n'arrive pas à juguler en dépit de tous ses efforts, prouesses techniques et recours à l'interventionnisme et au dirigisme qu'il a toujours combattus. Pour Charles Sannat, chargé d'affaires à BNP Paribas, dans un article paru sur Fortune, la faillite des Etats est inéluctable. Pour ce même économiste, l'équation de la faillite des Etats est simple et sans appel : forte dette + récession = insolvabilité. L'auteur rappelle les origines de la crise actuelle qui remontent à janvier 2007 lorsque tous les éléments annonciateurs d'une récession étaient réunis mais, dit-il, «les Cassandre sont rapidement taxés de ‘‘déclinologues'', de pessimistes stupides, incapables d'imaginer la puissance des interventions des autorités monétaires et des banques centrales. Les Etats sont relativement peu endettés. Les dettes souveraines sont donc, bien sûr, l'actif à détenir en priorité. Certitude illustrée par l'expression du ‘‘Fly to quality'', c'est-à-dire la ‘‘fuite vers la qualité''. Chaque secousse boursière entraîne des arbitrages massifs des marchés actions, vers les obligations d'Etat réputées ‘‘invulnérables''». Le résultat de la prétendue puissance des Etats pour juguler la crise est là. S'agit-il, en fait, de l'impuissance des Etats, ou d'une logique économique implacable où les Etats sont plus des pions que des décideurs ? Manifestement, c'est le cas puisque les efforts des Etats occidentaux pour relancer la croissance
ne serviront à rien dans l'état actuel du pourrissement.Pour illustrer sa thèse de l'inutilité de la croissance, Charles Sannat donne l'exemple du cas américain. «Les 2,9% de croissance représentent un montant d'augmentation du PIB américain, de 541 milliards de dollars. Pour créer ces 541 milliards de dollars de nouvelles richesses, les autorités politiques et monétaires ont créé… 1 700 milliards de dollars de nouvelles dettes. En clair, pour créer 1 dollar de croissance, il faut 3,14 dollars de nouvelles dettes. Dès lors, deux constats :- La dette s'accroît plus vite que la richesse créée, avec ces nouvelles dettes.- L'économie mondiale n'est plus capable de créer de la croissance sans dette.»Pour Charles Sannat, les tenants de l'économie occidentale finiront par admettre la faillite des Etats en 2012. Et «le monde s'apercevra de l'insolvabilité généralisée des Etats occidentaux. Soit parce que les plans de relance auront créé une dette trop importante…, soit parce que les plans de rigueur auront créé des dettes trop importantes, le résultat final étant sensiblement le même en données corrigées des dégâts sociaux et humains entraînés par les plans d'austérité. Les deux voies nous mènent droit à l'insolvabilité, le seul avantage des plans de rigueur, c'est qu'ils permettent de gagner du temps». Mais ce que Charles Sannat n'a pas évoqué, c'est le rôle que joueront certains pays arabes pour supporter une partie de la crise occidentale. Les révoltes arabes qui sont loin d'être spontanées d'autant plus qu'elles tombent à pic pour les économies en quête de marché plus vaste et de ressources fraîches. Mais l'Occident qui a soutenu ces révoltes ne s'attendait pas à l'évolution politique et les résultats des élections qui ne vont pas dans le sens souhaité par les démocraties occidentales. Les révoltés ne s'arrêteront pas à l'arrivée des islamistes au pouvoir. Ils seront exigeants et attendent que leurs situations socio-économiques changent dans le bon sens. A ce titre, et a priori, les populations des pays arabes ne permettront plus le pillage de leurs richesses aussi bien par ceux qui les gouvernent que par les multinationales qui prennent plus qu'elles ne donnent. Tout porte à croire que l'Occident doit assumer seul les conséquences de sa politique et de l'ordre économique mondial qu'il a mis en place.
A. G.


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