Soixantenaire de la Cour suprême: Réforme globale de la Justice et ancrage de la Justice numérique, principales priorités du Président de la République    Algérie : 400 milliards USD de PIB dans quelques années grâce à des indicateurs économiques    Education: toutes les mesures prises pour le bon déroulement des examens de fin d'année    Algérie-Zambie : signature d'un accord de coopération dans le domaine de l'Enseignement supérieur    Athlétisme / Ligue de diamant 2024 : l'Algérien Slimane Moula sacré sur 800 m à Suzhou    Merad préside la cérémonie d'installation des walis suite au mouvement partiel opéré par le président de la République    Cause palestinienne: Goudjil dénonce la passivité de la communauté internationale    Ghaza: les manifestations contre l'agression sioniste gagnent les campus européens    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.388 martyrs    Belmehdi rencontre les représentants du Conseil national autonome des imams et fonctionnaires du secteur    Vers le renouvellement du cadastre des terrains    Une porte-parole du Département d'Etat américain démissionne en raison de la politique de Washington    Génocide à Ghaza : La plupart des corps découverts dans les fosses communes des hôpitaux ne sont pas identifiables    La Réunion consultative entre les dirigeants de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye, une «réussite»    Sonatrach signe un protocole d'entente avec la société omanaise OQ Exploration & Production    Affaire USMA – RSB, la CAF saisit le tribunal international    Algérie Télécom sponsor officiel du tournoi zonal d'escrime de qualification aux Jeux Olympiques 2024    L'amie de la Révolution algérienne Briou André Alice Jeanne n'est plus    La DSA lance un appel en faveur des agriculteurs pour s'impliquer dans l'opération    Saisie de 935 comprimés de psychotropes, 287,71 g de kif et 5 suspects arrêtés    Arrestation de 2 voleurs grâce au numéro vert 1548    Arrestation    Espagne: saisie de 25 tonnes de haschich dans un camion de melons en provenance du Maroc    Festival du film méditerranéen à Annaba : "130 ans de cinéma italien à travers le regard des critiques", objet d'une conférence spéciale    Un modèle de l'unité et de la cohésion du peuple algérien dans sa résistance à l'occupation française    Une voix claire et retentissante doit être accompagnée d'un bon niveau de langue pour bien communiquer oralement    Un célèbre acteur néerlandais a embrassé l'islam    La préservation de la mémoire nationale conditionnée par l'utilisation des technologies modernes    Ould Ali (JSK) : «Tout mettre en oeuvre pour redorer le blason du club»    Favorable au MCA, lutte acharnée pour le maintien    Championnats d'Afrique individuels de judo : Dris Messaoud (-73 kg) et Amina Belkadi (-63 kg) sacrés    NESDA: près de 9.900 projets financés en 2023    Festival du film méditerranéen d'Annaba : "Bank of Targets" inaugure les projections du programme Viva Palestine    Chanegriha impitoyable à la préparation au combat    Les médias conviés à une visite guidée du Centre de formation des troupes spéciales    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le Maghreb avec les Sahraouis
Publié dans La Tribune le 17 - 01 - 2012

A Tunis, pour célébrer, aux côtés du militant des droits de l'homme, Mohamed Merzougui, l'an I de la révolution tunisienne, le président Abdelaziz Bouteflika a eu une petite phrase passée inaperçue. Elle lui a permis de réitérer la traditionnelle position algérienne en faveur d'un Maghreb dans «le cadre de la légalité internationale». Traduire, un Maghreb, sous quelque forme structurelle qu'il serait, ne saurait être édifié contre ou sans le peuple sahraoui. Donc, forcément, avec les Sahraouis sans l'avis souverain desquels aucun Maghreb ne serait possible. Et, jusqu'à preuve du contraire, la légalité internationale signifie toujours une solution politique au Sahara occidental sur la base d'un référendum d'autodétermination libre, sous l'égide des Nations unies. Il est vrai que les vents de changement politique au Maghreb posent, avec acuité, la question démocratique. L'aspiration à la transformation démocratique impose nécessairement le débat au sujet d'un Maghreb des peuples que favoriserait la démocratie. Question subséquente : la démocratie souhaitée permettrait-elle la construction d'un Maghreb que les dictatures nord-africaines ont longtemps empêchée ? Question résultante : un Maghreb sans un Sahara occidental éventuellement libre, sous l'égide du Front Polisario, serait-il possible ? Le questionnement est à l'envi. Peut-on construire le Maghreb avant que la question du Sahara occidental ne soit réglée, avec un Sahara occidental indépendant ou sous administration autonome, elle-même sous souveraineté marocaine acceptée car découlant du résultat d'un référendum d'autodétermination libre ? Toutes ces questions se posent aujourd'hui aux actuels dirigeants maghrébins dont aucun d'entre eux n'a participé à la création de l'UMA. En effet, les chefs d'Etat présents aux sommets de Zéralda en 1988, et à celui de Marrakech en 1989, sont tous absents de la scène politique. Certains des acteurs du jour étaient dans l'opposition ou rangeaient leurs freins en attendant des jours politiques meilleurs. Ce sont eux qui sont désormais interpellés par l'inéluctable changement démocratique et par la consubstantielle édification maghrébine. Il est heureux de constater par ailleurs la conversion au pragmatisme des Algériens et des Marocains qui ont décidé de travailler en commun en déconnectant les relations bilatérales du dossier du Sahara occidental. Sagesse salutaire. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres maghrébines ! Le roi Mohamed VI ne veut pas accepter un référendum qui ne serait pour lui, s'il avait lieu un jour, que confirmatif, comme le voulait d'ailleurs son père Hassan II. Tout en proposant une régionalisation avancée sous souveraineté territoriale marocaine, il a même consacré le fait accompli annexionniste en usant de l'arme de la normalisation linguistique. Les Sahraouis peuvent-ils oublier alors que sa réforme constitutionnelle consacre la hassania, leur idiome maternel, comme langue nationale du royaume au même titre que l'arabe et tamazight ? Contrairement à l'Algérie, le Maroc a beaucoup à perdre d'un référendum qui pourrait aboutir à l'indépendance du peuple sahraoui. Au Maroc, le consensus national est toujours basé sur la sacralité, l'inviolabilité et la permanence de la personne du roi, en sa qualité d'émir des croyants et de garant de l'intégrité et
de la souveraineté du territoire qui comprend le Sahara occidental annexé en 1975. Géopolitique oblige, l'Algérie est partie concernée mais jamais partie prenante au conflit. La question du Sahara Occidental, si elle fait toujours consensus dans toutes les sphères du régime, n'a jamais fondé le consensus national. La différence est évidente. Le Maghreb démocratique que dessine, en creux, l'aspiration démocratique maghrébine depuis la chute de Ben Ali et Kadhafi, ne saurait faire l'économie de réalités historiques fondant l'autodétermination légitime du peuple sahraoui. Depuis le départ des Espagnols en 1976, les territoires sahraouis sont, selon l'ONU, sans administration. En 2002, un avis de droit de Hans Corell, vice-SG de l'ONU, conclut que le Maroc n'est pas une puissance administrante du Sahara occidental. Et même si la formule «autorité administrante» est quelque peu ambiguë, rien dans l'histoire des anciens territoires de Saguia El Hamra et de Rio De Oro, encore plus dans les liens d'allégeance intermittents entre certaines tribus sahraouies et le royaume chérifien, notamment sous les rois Saadiens, n'est de nature à empêcher un référendum d'autodétermination. Les 266 000 km2 du Sahara occidental, dont le Maroc contrôle seulement 80% à l'intérieur de murs de séparation, n'ont jamais été une terra nullius, pas plus qu'ils ne furent sous souveraineté reconnue du royaume. A ce jour, ces territoires sont considérés comme non autonomes, l'ONU appelant déjà en 1965 l'Espagne, puissance occupante, à les décoloniser. En avril 2007, l'ONU a engagé le Maroc et le Polisario (résolution 1754) à négocier «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.» Il y a depuis le processus de Manhasset aux Etats-Unis. L'Union africaine et la Ligue arabe, même si elles ont des positions différentes, considèrent finalement que la question relève de l'ONU. C'est tout cela que le président Bouteflika a sans doute voulu rappeler à Tunis. Enfin, ne jamais oublier que les Sahraouis sont les descendants directs des Almoravides qui furent à l'origine de la première construction maghrébine, qui fut cohérente et homogène celle-là.
N. K.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.