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Sarkozy, Pied-noir en burnous de harki
Publié dans La Tribune le 10 - 03 - 2012

Ministre-candidat en 2007 ou président-candidat en 2012, quelle qu'en soit la circonstance électorale, Nicolas Sarkozy a des trous sélectifs de mémoire dès qu'il est question de mémoire coloniale. C'est même un multirécidiviste en matière de promesses électorales catégorielles ou de déclarations où se mêlent euphémisme, confusion, raccourcis, amalgames, provocations, oublis volontaires ou mensonges par omission. Cette fois-ci, à Nice, terre d'accueil des rapatriés d'Algérie, dont une majorité de Pieds-noirs irréductibles et de harkis déçus veulent voter pour le FN, le candidat, qui est en grande peine dans les sondages, a fait un copier-coller de ses discours de 2007. Qu'il s'agisse des harkis, des crimes de la colonisation ou de la repentance, Sarkozy circonscrit émotionnellement le débat. Il évite soigneusement d'aller dans le sens de l'Histoire, c'est-à-dire d'évoquer la responsabilité de l'Etat français. Avec une certaine habileté sémantique, il décrit les faits admis par tous. Il les qualifie à demi-mots ou à mots couverts, sans jamais user de qualifications précises. Dans sa bouche, mais avec des mots de son conseiller spécial et plume fétiche Henri Guaino, auteur par ailleurs du célèbre discours de Dakar sur l'Homme africain qui n'est jamais entré dans l'Histoire ou qui y entre à reculons, Sarkozy s'arrime à l'idéologie pour ne pas passer au politique. Le politique dans cette histoire franco-algérienne de mémoires de la mémoire coloniale, c'est la reconnaissance
officielle des crimes de la colonisation. Crime parmi tant d'autres de la colonisation mais en aucun cas comparable, il y a celui de l'abandon des harkis. Force militaire supplétive de la colonisation, harkis, mais aussi goumiers et moghaznis, furent trahis par la France en 1962. Ils seront ensuite abandonnés par l'Etat français. Ils seront largués dans les espaces de l'amnésie mémorielle, parqués dans les réduits de la réclusion sociale, cantonnés dans les lieux de relégation économique et confinés dans les enclos des minorités politiques invisibles. En 2007, le candidat de l'UMP leur avait promis qu'il reconnaitrait, une fois élu, la responsabilité officielle de l'Etat français à leur égard. En 2012, la nouvelle promesse d'admettre la responsabilité de l'Etat, si le même Sarkozy est réélu, est la preuve d'un reniement du chef de l'Etat français et d'une nouvelle trahison, en tout cas ressentie comme telle, par une communauté de harkis qui a désormais les yeux de Chimène pour Marine Le Pen. Ceci dit, le destin des harkis, victimes du crime de forfaiture qui est une tache sur le drapeau tricolore, est davantage une affaire franco-française. A chacun ses pêchés. L'Etat français, qui a fini par consentir à la communauté harkie une journée spécifique du souvenir (25 septembre) et un autre jour (5 décembre) pour l'hommage global aux «morts pour la France», a encore du mal à admettre ses manquements historiques à l'endroit de ceux qui ont trahi leur communauté d'origine pour mourir pour la France. Il a encore un plus grand mal à reconnaitre officiellement les crimes de la colonisation. A Nice, le candidat, président pour encore quelques semaines, a réitéré son rejet de toute idée de repentance. Cela ne mange pas de pain en ces temps de fortes incertitudes électorales pour le candidat des puissants devenu, par magie électoraliste, celui des damnés de France.
Ça vaut un pet de lapin électoral car cela n'engage en rien un Sarkozy qui a mangé son pain blanc politique en France. Un candidat au bon de sortie auquel l'Algérie officielle n'a jamais exigé la moindre repentance, même si, ici où là, des voix officieuses lui demandent excuses ou repentir. Les Algériens, qui connaissent leur Coran, savent que nul n'a vocation à porter le fardeau d'autrui et que personne n'est comptable des péchés des Autres. La repentance, d'essence chrétienne, n'a pas de fondement et de sens en islam. Lui adjoindre une valeur politique équivaut à une addition à somme nulle. Reste alors les nouvelles outrances sarkozyennes. A Nice, Sarkozy, qui court derrière le lièvre Hollande et la hase Marine Le Pen, a fait pire que la loi de février 2005 sur la «colonisation positive». Il a mis sur la même balance de l'égalité violence coloniale et contre-violence algérienne. Pour lui, une exaction vaut une autre. C'est à dire qu'elles s'annulent pour permettre à l'ancien colonisateur de ne jamais reconnaitre sa propre responsabilité historique. Le candidat du déni, du reniement et de l'outrance a fait encore pire. Dans les colonnes de Nice-Matin, il renie la responsabilité de la France comme puissance coloniale. Il le fait pour mieux lui reconnaitre un mérite volontaire, celui de la décolonisation. «Mais où est la responsabilité de la France ? D'avoir été une puissance coloniale ou d'avoir accepté un processus de décolonisation ?» L'interrogation sarkozyenne ainsi formulée, c'est l'hôpital qui se fout de la charité et la poêle qui se moque du chaudron. La décolonisation, il l'oublie, c'est le tsunami de l'histoire qui a contraint de Gaulle à s'y soumettre. D'ailleurs, pour ce grand extra-lucide, une Algérie française, cela aurait été, plus tard, «Colombey-les-deux Mosquées», selon une de ses célèbres formules justifiant la décolonisation. Le Général était, lui, dans le cours de l'Histoire. Pas Sarkozy, courtaud et moins costaud. Qui ne voit pas que toutes les atrocités ne se valent pas ; que toutes les victimes ne se valent pas et que le bourreau, au pied de la guillotine, n'est pas l'égal de sa victime. Avec Sarkozy, le passé ne passe toujours pas. Peut-être, avec Hollande…
N.K.


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