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La nécessaire relecture d'une écriture anticoloniale et non ethnographique
Colloque international «Hommage à Mouloud Feraoun, l'intellectuel-martyr et ses compagnons»
Publié dans La Tribune le 17 - 03 - 2012

Les travaux de la deuxième journée du colloque international en «Hommage à Mouloud Feraoun l'intellectuel-martyr et ses compagnons» qui a débuté jeudi dernier, a été consacré à «L'aventure du roman» avec au programme des interventions et des conférences axées sur la symbolique et les spécificités littéraires de l'écriture de Mouloud Feraoun.Les principales interventions ont mis en exergue la nécessité d'une relecture des écritures de Mouloud Feraoun soulignant que les premières lectures n'ont pas su relever les véritables dimensions de sa vision des choses.Ainsi, l'appropriation de la langue française, l'ouverture sur la culture occidentale et la lutte contre le colonialisme étaient, vendredi passé, au cœur des travaux de ce colloque qui tente d'apporter une lecture plus approfondie de l'héritage spirituel du Fils du pauvre. A cet effet, l'universitaire Nadjet Khedda a affirmé dans ce contexte que le roman de Mouloud Feraoun «le Fils du pauvre était un livre ouvert et que sa littérature avait des dimensions universelles». Elle a en outre analysé l'écriture de l'auteur de La terre et le sang, en décryptant la symbolique de certains termes employés habilement par l'écrivain pour contrer le discours politique dominant et faire entendre ses idées. Outre sa description du quotidien de l'homme Kabyle en cette période coloniale, Mouloud Feraoun fait dans ses ouvrages le récit de son propre vécu en tant qu'intellectuel et enseignant maîtrisant la langue de l'occupant mais partageant avec les Algériens les mêmes problèmes et mêmes soucis. Abordant l'aspect technique des écritures de Mouloud Feraoun, Anne Roche professeur émérite de l'université de Provence, a estimé que le langage de Feraoun était complexe car émanant de son environnement. Il décrit les choses en tant que Kabyle, issu de la campagne pour mettre en exergue l'existence d'une culture autre que celle du colonialisme.Pour sa part, José Lenzini, journaliste et essayiste, a présenté dans sa conférence intitulée «Mouloud Feraoun-Albert Camus : une amitié difficile» les points de divergences entre les deux romanciers, en ce qui concerne l'avenir de l'Algérie : «Camus, journaliste, fustige les excès du colonialisme et défend une fédération de l'Algérie avec la France. Feraoun dénonce très tôt une fausse cohabitation entre les dominés qu'il présente dès son premier roman et le colonisateur n'envisageant pas de céder sa place et des droits aux «indigènes.» Ainsi, à sa manière, Feraoun n'a cessé de militer en employant la langue imposée par la colonisation, comme il le dira à Albert Camus et Emmanuel Roblès à propos des écrivains algériens de langue française : «Notre position n'est pas si paradoxale qu'on le pense. En réalité, nous ne nous trouvons pas «entre deux chaises» mais bel et bien sur la nôtre.»Le sujet colonial dans l'œuvre de fiction de Mouloud Feraoun était également au cœur de la conférence de l'universitaire Benaouda Lebdai. Qui a apporté une vision contradictoire de celle, souvent simpliste et réductrice, qui classait Mouloud Feraoun en tant qu'écrivain ethnologique. Il a démontré que le monde dépeint est colonial, perçu du point de vue du colonisé. Il a ainsi décrypté la manière dont sont décrits les personnages de Mouloud Feraoun, la façon dont ils sont vêtus afin de montrer leur statut de sujets coloniaux. L'autre élément d'analyse qui confortera ce statut de sujet colonial est la présence lancinante de la mort dans ses romans la Terre et le sang, le Fils du pauvre et les Chemins qui montent, décrivant ainsi son propre statut de sujet colonial.
Quant à Satoshi Udo, chercheur à la «société japonaise pour la promotion des sciences», a établi une comparaison entre les auteurs japonais et algériens «de formation occidentale qui ont institué une littérature nationale en langue étrangère». S'appuyant sur l'exemple de Mouloud Feraoun et Sôseki Natsume (fondateur de la littérature japonaise moderne disparu en 1916), Udo a tenté de faire ressortir la différence du regard porté sur ces auteurs dans leurs pays respectifs, en raison de leur ouverture sur la culture occidentale. Il a affirmé a cet effet que «la formation de Feraoun et son rapport humaniste ne devrait pas être perçu comme un besoin assimilationniste, ni considéré comme trahison» ajoutant qu'au «Japon les auteurs de ce courant (humaniste) sont très respectés». Dans le même sillage de la réflexion, l'universitaire Sabéha Benmansour est revenue sur l'ancrage des écrivains francophones, comme Mohamed Dib et Mouloud Feraoun, et de leurs écrits dans l'Algérie profonde, pour démontrer que «leur attachement à la patrie et à la cause nationale est resté intact et ce, au delà de la langue d'expression de ces romanciers». Jaques Girault, professeur d'histoire, est, lui, revenu sur cette confusion entretenue entre «appropriation et besoin assimilationniste». Il a ainsi souligné qu'il avait été surpris en découvrant l'engagement et le sacrifice de Feraoun en confiant aux présents que «Le rapport sur l'attentat du 15 mars 1962, m'a ouvert les yeux».

S. A.


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