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Mali, le grand problème de l'Algérie
Publié dans La Tribune le 06 - 04 - 2012

Il ne peut pas pleuvoir chez le voisin sans que nous ayons les pieds mouillés. Ce proverbe chinois, la diplomatie algérienne aurait pu en faire une devise intangible. Voila un voisin, le Mali, qui connait depuis longtemps de sérieux problèmes, aujourd'hui aggravés, et qui nous en crée, à son corps défendant, de tout aussi graves. Ce voisin, pays pauvre parmi les plus indigents des PMA dans le monde, a d'abord subi un putsch militaire et une consécutive remise en question de sa légalité constitutionnelle. L'un et l'autre ont fait le lit de la profonde déstabilisation du pays. Ce qui a favorisé ensuite la partition du territoire et la proclamation d'un Etat sécessionniste. Sont venus s'y greffer l'incrustation et l'implantation renforcée de groupes intégristes radicaux, dont un mouvement salafiste indépendantiste, acteur de la division territoriale du pays et membre de l'Etat Azawed proclamé. Et, pour corser l'addition des problèmes, la séparation du Nord du reste du Mali ne fut pas sans conséquences immédiates, déjà préjudiciables et lourdes de menaces, pour l'Algérie :l'enlèvement de sept fonctionnaires en poste à Gao. Escouade diplomatique qui constitue un poste de veille stratégique avancé au cœur du théâtre opérationnel. Champ de conflit qui regroupe les indépendantistes du MLNA et l'armée malienne en déroute, auxquels s'ajoutent les acteurs subsidiaires mais actifs que sont le MUJAO et AQMI. Depuis la destitution du président ATT et l'enchaînement implacable des événements dans le Nord, le grand frère algérien a été un observateur passif. En tout cas, bien silencieux. Depuis le début des hostilités, l'Algérie, qui est un voisin concerné et intéressé, a adopté une attitude de stricte neutralité. Elle a, par exemple, cessé de fournir du carburant aux deux belligérants, se contentant d'apporter une assistance humanitaire aux réfugiés affluant vers l'extrême nord du Mali ou vers les confins sud de son propre territoire. Elle a ensuite regardé le déroulé des événements mais sans rien voir venir. Elle n'a également rien dit de ce qu'elle en pensait, si ce n'est de confirmer un fait accompli, l'enlèvement de ses diplomates. Pour se faire une première idée de la position algérienne au sujet des bouleversements chez le voisin, il a fallu attendre une intervention médiatique du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Son entretien au journal Le Monde, réalisé avant le rapt des agents consulaires et la proclamation de l'Etat Azawed, précise la position algérienne, mais ne renseigne en rien sur ce que l'Algérie ferait pour aider au retour de la stabilité à ses frontières et de l'ordre constitutionnel à Bamako. C'est donc Ouyahya, fin connaisseur du dossier Touareg, qui est monté au créneau pour exprimer le refus de l'Algérie d'une partition du Mali et, par extension logique, le rejet de l'Etat Azawed.
Ex-agent de paix entre les indépendantistes et les autorités maliennes, Ouyahia a demandé le retour à la légitimité constitutionnelle et souhaité la présence de militaires maliens à la prochaine réunion du CEMOC, à Nouakchott. Ses propos sont également assortis de deux souhaits, la nécessaire aide au développement économique du Mali et de sa faible armée, ainsi que l'augmentation des moyens d'action du CEMOC, outil multilatéral de lutte contre le terrorisme au Sahel. Ancien ambassadeur dans la région, Ouyahia a exhorté à une plus grande solidarité internationale en matière de lutte antiterroriste transfrontières. Avant même la communauté internationale, l'Algérie est tenue à un devoir de solidarité agissante avec tous les pays de l'aire sahélo-saharienne, sa profondeur stratégique et son périmètre vital d'extension sécuritaire. Ce devoir de solidarité protéiforme, se double d'une exigence d'extrême vigilance qui doit l'inciter, plus qu'hier, à sanctuariser son territoire. L'expérience a montré à quel point les territoires, au-delà même des frontières, sont interdépendants et interactifs. On l'a constaté, la menace terroriste, exportée initialement d'Algérie vers le Mali et bien au-delà, l'a déjà frappée à Tindouf et à Tamanrasset, en utilisant le territoire malien comme base de départ et de repli. Elle l'a ensuite ciblée sur le sol malien même, en kidnappant ses diplomates à Gao. L'Algérie aura donc appris, à ses dépens, que l'observance rigide de principes comme la non-ingérence, la stricte neutralité et l'interdiction d'exercice des droits de suite et de poursuite, alors même qu'il s'agit de gestion d'une menace commune, fluctuante, aveugle et sans frontières, est contre-productive. Dommageable pour ses intérêts stratégiques et sa sécurité. Elle a donc beaucoup payé pour le savoir mais pas pour en tirer des leçons pour l'action préventive. Ouyahia, lui, parle d'un renforcement des capacités opérationnelles du CEMOC. Il a raison. C'est même un défi pour l'Algérie, pays riche et puissance militaire régionale. C'est à elle, non point à ses partenaires sahéliens, militairement faibles et financièrement démunis, qu'incombe l'impérieux devoir de transformer le CEMOC en force de frappe militaire efficace contre AQMI et tous ses dérivés terroristes. Ça tombe bien, car le CEMOC est toujours un cadre bureaucratique improductif : pas une seule opération militaire conjointe contre AQMI ou le MUJAO enregistrée. Seule la Mauritanie, membre du CEMOC et en dehors de ce cadre, a mené une attaque, au Mali, contre AQMI, avec un concours français. Alors, que celui qui n'est pas content de son voisin recule sa maison. C'est un autre proverbe, belge celui-là, qui le dit.
N. K.


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