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Guerre pour un Nouvel Ordre mondial ?
Menaces de l'Empire contre l'Iran et la Syrie
Publié dans La Tribune le 07 - 05 - 2012

Un terrifiant scénario se dessine de l'inexorable escalade de pressions et menaces contre la Syrie et l'Iran, opposant, pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide voilà 20 ans, le trio occidental du club du veto à l'ONU (Etats-Unis, Royaume-Uni, France) au duo non-occidental (Russie et Chine).Ces deux superpuissances, incontournables dans une Eurasie réunie au sein de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), ont en effet mis leur veto aux projets du trio occidental d'opérer une Libye-II en Syrie et d'asphyxier l'Iran par un arsenal de sanctions incluant le boycottage de son pétrole – tout en gardant «sur la table» l'option de la frappe militaire.
C'est la première fois que Russes et Chinois se mettent, de façon concertée, en travers de la marche, en apparence irrésistible, des vainqueurs de la Guerre froide – et tombeurs de l'ex-URSS.C'est que la marche de l'Empire Otan-Ocde est de moins en moins triomphale. Avec le soutien de la plupart des pays non-occidentaux du Mouvement des Non-alignés et du G77, la Russie et la Chine s'emploient à réaffirmer la primauté de la diplomatie de l'ONU et du droit international dans les dossiers de la Syrie et de l'Iran, entravant un peu plus la propension de l'Occident à balayer toute «crise», réelle ou fabriquée, sous des tapis de bombes, de missiles et de forces d'occupation au sol – avec des conséquences imprévues pour tous !

De l'ivresse à l'enlisement et au déclin
Emporté par l'ivresse de sa victoire sur l'ex-Empire soviétique, l'Empire Otan-Ocde a consacré la décennie 1990 à démembrer l'ex-Yougoslavie et à étendre l'Otan aux frontières européennes de la Russie – sans réaction militaire russe. Moscou a réagi seulement quand l'Otan a voulu s'implanter dans le Caucase, en Géorgie et en Azerbaïdjan.Malgré la parenthèse du «bande à part» de la France au Rwanda, l'Empire a rétabli son hégémonie sur l'Afrique des Grands lacs – en guise de compensation à la chute de l'Apartheid en Afrique australe. Ni Moscou ni Pékin n'ont bougé. Et la Chine a encaissé sans broncher les provocations de l'Empire à ses frontières – Tibet, Xinjiang, Birmanie, Taïwan, Corée du Nord.Mais dès le 21e siècle, l'Empire s'est mis à trébucher. Les attentats du 11 septembre 2001 ont précipité l'instauration du Nouvel Ordre mondial de George W. Bush prévu dans le Project for a New American Century (Pnac) : «Vous êtes avec nous ou contre nous». Pour la première fois de son histoire, l'Otan invoquait l'article 5 de sa Charte pour attaquer et occuper l'Afghanistan – ignorant l'ONU. Deux ans plus tard, toujours sans l'aval de l'ONU, c'est l'Irak que l'Empire attaquait et occupait.
Mais c'était bientôt l'enlisement. Le coût de ces guerres frise les 4 billions de dollars (4 000 milliards), estime l'Oakland Institute. Cela alors que les économies des pays de l'Ocde stagnent ou chutent. À l'Ouest, le chômage grimpe, les dettes gonflent, la crise persiste – alors que croissent globalement le poids et le pouvoir du «Reste» du monde (Chine, Inde, Brésil, Russie, Iran, Afrique du Sud)

L'Empire paralyse l'ONU et soigne l'Otan
Ce rééquilibrage géopolitique a contraint le vieux G7 occidental à se fondre, sans disparaître, dans le G20 pour gérer l'économie mondiale. Mais le G7 continue de bloquer toute réforme de l'ONU et tout élargissement du Conseil de sécurité, s'accrochant à sa suprématie politique déclinante.Plus résolument, le G7 soigne sa supériorité militaire : 21 des 34 pays de l'Ocde sont membres de l'Otan, qui a poussé les limites de «l'Atlantique Nord» jusqu'à l'océan Indien, l'Asie centrale et l'Afrique (Africom) – et qui vise aussi l'Australasie et le Pacifique !À mesure que la productivité réelle émigre hors d'Occident, l'économie chancelante de l'Empire Otan-Ocde repose plus que jamais sur le «Complexe militaro-industriel» pointé du doigt par Dwight Eisenhower. Selon l'institut suédois Sipri, les pays de l'Otan ont consacré plus de 1 billion de dollars (1 000 milliards) aux dépenses militaires l'an dernier.Avec des alliés comme l'Arabie saoudite (42 milliards de dollars, 11% du PIB, 8e rang), l'Australie (20 milliards, 1,9%, 14e) et Israël (13 milliards, 6,3%, 18e), cela représente plus des deux tiers du total mondial de dépenses militaires de 1,6 billion de dollars en 2011. Avec 698 milliards de dollars (4,8% du PIB), les Etats-Unis seuls représentaient 43% du total des dépenses militaires mondiales. Le Canada (22,6 milliards de dollars, 1,5%) arrivait au 13e rang.Pour comparaison, la Chine y consacrait 120 milliards de dollars (2,1% du PIB, 2e rang), la Russie 58 milliards (4%, 5e), l'Inde 41 milliards (2,7%, 10e), le Brésil 30 milliards (1,6%, 11e) – avec 7 milliards pour l'Iran (1,8%, 25e) et
2,2 milliards (4%, 53e) pour la Syrie !

L'Empire et l'axe Israël-Pétroémirats-Turquie
Voilà le contexte dans lequel les tambours de guerre grondent ces jours-ci sur la Syrie et de l'Iran. Les deux crises sont liées : à travers la Syrie, son grand allié arabe, et son pont vers le Hezbollah libanais (chiite) et le Hamas palestinien (sunnite), c'est l'Iran, géant pétrolier affranchi de l'Empire depuis 33 ans, qui est visé.Les raisons ne manquent pas :
- L'axe Syrie-Hezbollah-Hamas-Iran tient Israël en échec.
- Le réveil chiite, arabe et persan, et résolument républicain, menace les monarchies féodales sunnites du Golfe, avec l'Arabie saoudite et son wahhabisme intégriste en tête.
- D'où, après la destruction du régime baâsiste, laïc et antimonarchiste de Saddam Hussein (et de l'Irak avec), les manœuvres effrénées de l'Empire, épaulé par les pétromonarchies, Israël et la Turquie, pour ralentir, voire détourner, le Printemps arabe.
- La Turquie, membre de l'Otan et de l'Ocde, s'érige en rival républicain sunnite de l'Iran chiite – en jouant sur son nouveau régime islamiste «modéré» et sur son passé ottoman de maître du monde arabe pendant près de sept siècles.
- La Syrie a son propre régime baâsiste, laïc et arabiste, qui a été contraint à l'ouverture, au pluralisme et à des élections fixées au 7 mai – mais l'Empire fonce sans répit car ce qu'il veut, c'est «changer de régime». Pourtant, l'Empire fait tout pour maintenir le statu quo au Yémen, et à Bahrein, base de la 5e Flotte US, où une famille sunnite sévit sur une majorité chiite.
- La famille royale sunnite du Qatar mène, elle, la guerre médiatique pour l'Empire via la télévision Al Jazeera, où des journalistes claquent la porte en
l'accusant de fabriquer de faux reportages vidéo sur la Libye et la Syrie, de banaliser le Yémen et d'ignorer Bahrein.
- Le Qatar abrite, avec l'atoll de Diego Garcia, dans l'océan Indien, le QG du US Centcom.

Victoire militaire pour un Nouvel Ordre mondial ?
Sur fond du déclin inexorable de l'Empire Otan-Ocde, un autre facteur, conjoncturel, alimente l'appréhension d'une nouvelle guerre mondiale : la campagne présidentielle et fédérale aux Etats-Unis, où Mitt Romney semble devoir affronter Barack Obama en novembre.
Romney et ses rivaux républicains ont publiquement réclamé que «tout soit fait, clandestinement et de façon niable, pour isoler, asphyxier et déstabiliser l'Iran, pour tuer ses chercheurs nucléaires, pour détruire ses infrastructures, et pour faire tomber le régime».
Obama le démocrate fait tout sauf déclarer la guerre à l'Iran, mais son rival éventuel pense, avec Israël et le camp des faucons à Washington, que seule la guerre fera l'affaire.Certains faucons sont des sionistes évangéliques qui occupent la télé états-unienne pour marteler des prophéties bibliques et soutenir «le roi du Nord» (Israël) dans l'Armageddon prévu contre «le roi du Sud» (l'Iran) – quoique ma lecture de la carte montre plutôt l'Arabie saoudite dans ce rôle !
Pour eux, cette guerre le préalable essentiel au Retour du Christ. Ces faucons estiment qu'une guerre victorieuse contre l'axe Iran-Syrie fournira à l'Occident l'occasion d'imposer un Nouvel Ordre mondial (de sanction divine) favorable aux intérêts de l'Empire Otan-Ocde.
Le camp opposé à la guerre redoute un autre enlisement coûteux, après l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan, et le déclin accéléré de l'Empire Otan-Ocde. Mais les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France sont aussi tentés par l'option militaire : ils se souviennent d'avoir imposé leur propre Ordre mondial après les deux Grandes guerres du 20e siècle.
Ils ont gagné la Guerre froide mais ils n'ont plus d'autres moyens que la guerre «chaude» pour imposer un diktat universellement bafoué.
Ayant démontré sa supériorité militaire, et sa mainmise totale sur le pétrole arabo-persan, l'Empire Otan-Ocde forcerait des pays comme la Chine, l'Inde, le Japon, l'Indonésie, l'Afrique du Sud et autres à dépendre de sa bienveillance pour s'approvisionner de façon sûre et stable au plan énergétique. L'ONU pourrait alors être réformée et le Conseil de sécurité élargi, mais d'une façon qui permettrait à l'Ouest de conserver un pouvoir politique décisif dans l'architecture du système mondial.
Cependant, le «Reste», qui continue de s'éloigner d'un système unipolaire et de progresser vers un monde multipolaire, ne voit pas les choses du même œil. L'Empire, estime-t-il, ne comprend vraiment rien aux mutations géopolitiques en cours, et reste captif du réflexe de l'homme des cavernes qui sort son gourdin à tout bout de champ. L'Ouest fait tout ce qu'il peut pour provoquer un affrontement global, que le Reste ne désire aucunement et semble déterminé à éviter.

Pourparlers, gel, sanctions et guerres terroristes
Ces sombres calculs planent sur la crise irano-syrienne. L'Iran vient de rencontrer le P5+1 (les cinq «permanents» du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne) à Istanbul pour s'expliquer, une fois de plus, sur son programme nucléaire. L'Iran a d'emblée réaffirmé ses droits pacifiques en vertu du Traité de non-prolifération (TNP) et pris ses inquisiteurs à contre-pied en réclamant le désarmement nucléaire mondial. Le P3 a jugé la rencontre «positive». Les discussions doivent se poursuivre en mai à Bagdad. Au sol en Iran cependant, où la guerre de huit ans menée par Saddam Hussein dans l'intérêt de l'Empire a cessé en 1988, des groupes terroristes liés à l'Empire continuent d'opérer sans relâche. On y compte surtout les MeK (Moudjahidine-e-khalq), le Komoleh et le Pjak-kurdes, et le Jundullah sunnite basé au Pakistan. Des savants nucléaires sont assassinés. Et l'Azerbaïdjan voisin lorgne le territoire des 16 millions d'Azéris vivant en Iran.Au gel d'avoirs et de comptes de l'Iran et au refus de lui vendre des produits divers, dont des pièces essentielles à la sécurité de son aviation civile, s'ajoute la campagne pour un boycottage mondial de ses exportations de pétrole. L'Iran a de son propre chef coupé le pétrole à des pays européens, ce qui a dopé la hausse des prix et du chômage.Mais l'Inde et la Chine continuent d'importer du pétrole iranien. Elles refusent de faire les frais de ce qu'elles appellent «des règles internes US», et affirment que le pétrole iranien est essentiel à leur développement. L'Empire cherche à séduire l'Inde (contre la Chine) en lui ouvrant l'accès à sa technologie nucléaire – et en bousculant le Pakistan, qui semble priser son amitié avec la Chine plus que sa vieille dépendance vis-à-vis de l'Occident. L'Inde, veillant à ses propres intérêts, a conclu avec l'Iran un accord pour régler leur commerce bilatéral en rials et en roupies. On se demande toutefois si l'Inde résistera au chant de sirène de l'Empire si celui-ci profitait du brouillard de la guerre pour s'emparer de l'arsenal nucléaire du Pakistan ou pour le désactiver.

Préparatifs de guerre, de la Syrie jusqu'au Caucase
L'Inde et l'Iran, ainsi que le Pakistan et l'Afghanistan, ont le statut d'observateurs à l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui envisage leur adhésion à part entière. L'OCS fait bloc derrière l'Iran, avec l'Amérique latine, où l'Oncle Sam bat en retraite, et avec plusieurs pays africains et asiatiques. L'adhésion éventuelle de l'Inde et du Pakistan, avec l'Iran, à l'OCS, pôle de puissance émergent axé sur la coopération, le commerce et la sécurité entre voisins eurasiens, et codirigé par la Russie et la Chine, assume des proportions de véritable cauchemar pour l'Empire Otan-Ocde.
Des mouvements de troupes russes sont signalés dans le Caucase près des frontières de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan. L'opposition géorgienne affirme que des hôpitaux construits dans le pays avec l'aide états-unienne font partie de préparatifs de guerre. L'Azerbaïdjan a acheté d'Israël, auquel il fournit le tiers de ses besoins en pétrole, des armes antimarines d'une valeur de 1,6 milliard de dollars pouvant servir en mer Caspienne. Les risques d'une conflagration généralisée sont élevés, et ils ne feront qu'empirer à l'approche du scrutin de novembre aux Etats-Unis– alors que les regards seront tournés vers le «retrait» US d'Afghanistan.
Sur la Syrie, l'Empire dit souscrire à la médiation de Kofi Annan au nom de l'ONU et de la Ligue arabe, elle aussi en mutation. Mais il annonce publiquement du même souffle qu'il finance et arme les opposants qui mènent des opérations de guerre en territoire syrien à partir du Liban et de la Turquie. L'Empire y alimente la guerre civile, et indique ainsi qu'il n'acceptera pas de compromis.

Propagande et mesures propres à l'Etat policier
L'option d'une frappe militaire ouverte contre l'Iran est réclamée fébrilement par Israël, lui-même puissance nucléaire non déclarée et non membre du Traité de non-prolifération (TNP), donc à l'abri des inspections de l'Aiea. Les Etats-Unis répètent que l'option militaire «reste sur la table» -suspendue comme une épée de Damoclès sur le Moyen-Orient- et sur le monde.
Les médias occidentaux, avec Al Jazeera et Al Arabiyya, continuaient de démoniser l'Iran et de la Syrie pour une éventuelle guerre ouverte de l'Otan – « c'est de la propagande comme avant l'invasion de l'Irak », a noté Ron Paul, mouton noir parmi les aspirants présidentiels républicains.
Ces mêmes médias restent muets entre-temps sur la montée de mesures dignes d'Etats policiers au sein de pays de l'Empire – atteintes croissantes aux droits et libertés, et à la vie privée, militarisation de la police notée dans la répression brutale des 99%, droit d'arrêter, de torturer, d'interner, d'assassiner même, des citoyens sur simple «soupçon de terrorisme» - tout cela au nom de la «sécurité nationale».L'écrivain allemand et Nobel de littérature Günther Grass fait l'objet d'une censure générale en Occident pour son poème Ce qui doit être dit. Il y critique Israël, puissance nucléaire, pour ses appels à la guerre contre l'Iran : «Là où l'existence de ne serait-ce qu'une seule bombe nucléaire n'est pas prouvée, mais où le soupçon tient lieu de preuve». Et il ajoute : «Que la puissance nucléaire d'Israël menace la paix mondiale déjà fragile». Israël l'a aussitôt déclaré persona non grata. Comme le Reste refuse le piège de l'Ouest sur l'Iran et la Syrie, une nouvelle guerre mondiale est peut-être évitable. Mais si cette guerre appréhendée devait avoir lieu, les opposants d'un tel cataclysme, dans les pays mêmes de l'Empire, savent à quoi s'attendre.
J. K.
*Journaliste et écrivain d'origine mauricienne établi à Montréal


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