Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
Que retient le visiteur qui fait une virée dans la ville de Tizi Ouzou ? saleté, odeurs nauséabondes, anarchie des aires collectives, clochardisation et défiguration des espaces publics, circulations automobile et piétonne asphyxiante, routes principales saturées, axes routiers importants régulièrement coupés à la circulation par des manifestations répétées, commerce informel florissant, extensions diverses des commerces situés sur les artères commerçantes, destruction organisée des rares espaces verts épargnés par la mafia locale du foncier grâce à des actions militantes de résidants «têtus», violence multiple, jeunesse souffrant du chômage, structures sanitaires plus que surchargées, absence d'infrastructures de détente et de loisirs ainsi que des sites pour la pratique sportive, fermeture prolongée des quelques salles de cinéma et de spectacles existantes, services médiocres au niveau de pratiquement toutes les directions de wilaya et organismes d'Etat et déshumanisation apparente de l'accueil des usagers dans les différentes administrations locales. Ainsi, le besoin de se parquer dans les anciennes petites et coquettes villes de la wilaya de Tizi Ouzou n'a fait parler de lui que quand la région de Kabylie a subitement connu un développement anarchique lors des trois dernières décennies marquées par un chaos urbanistique unique en son genre. L'extension vorace et approximative de l'espace urbain du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou et autres milieux urbains des localités a causé des dégâts que seul un plan d'urgence de sauvegarde de ces périmètres pourrait empêcher. Les divers fléaux nés de la régression économique et sociale ont accentué les effets comportementaux d'une partie des habitants partagés entre la recherche d'une survie à l'ombre du chômage, dont le taux est pour le moins inquiétant, et du manque de perspectives collectives à même de ramener la quiétude et de satisfaire les demandes des charges fixes de la vie de plus en plus angoissante. Aussi, la banalisation d'actes inciviques et contraires à l'éthique citoyenne et aux règles de protection de l'environnement passe pour un réflexe intériorisé, moralement et socialement acceptable. Sans compter les disputes violentes et les bagarres rangées que créent ce genre d'espaces convoités par des désœuvrés et même par des personnes dont le casier judiciaire n'inspire pas confiance et qui sont bien connues des différents services de sécurité Comment se gare-t-on alors à Tizi Ouzou où l'on compte 140 000 habitants et qui est considérée comme le cœur de la région centre de Kabylie (100 000 voyageurs/jour et 3 570 fourgons aménagés) ? La gestion des parkings (jour et nuit) dans les cités et dans la majorité des villes de la wilaya de Tizi-Ouzou inquiète de plus en plus les automobilistes et aussi les riverains qui sont soumis tous les jours au diktat des «gareurs» au noir au moment où les autorités locales n'arrivent pas à livrer les structures adéquates, promises depuis des années déjà, pour ce genre de services de base. Et ce, malgré les désagréments quotidiens et les conséquences graves qui résultent de la défection de ces établissements. A ce sujet, il faut rappeler que la quasi-totalité des accès de la ville de Tizi Ouzou sont constamment encombrés, les trottoirs transformés en zone de garage de véhicules, les piétons se disputent l'étroite chaussée sujet, elle-même, de discorde entre automobilistes devant rouler dans les deux sens mais qui ne trouvent pas comment avancer dans ce stressant labyrinthe. Le projet d'un grand parking présenté aux membres du Conseil exécutif de wilaya de Tizi Ouzou il y a quelques années et qui devait être implanté sur les ruines de l'ex-marché de gros de la nouvelle ville de Tizi Ouzou ne voit pas le jour. D'une capacité de 371 places en plus des 59 supplémentaires prévus dans l'esquisse en question, ce parking virtuel de cinq niveaux (R+5) serait doté d'une dizaine de locaux commerciaux. L'autre projet du même acabit est le centre des affaires de Tizi Ouzou qui devait être érigé sur le site anarchique qui sert de marché d'habits et autres articles à plusieurs centaines de personnes en face du stade de 1er-Novembre de Tizi Ouzou. Ce centre s'étend sur une superficie totale de 43 461,42 m2, la mégastructure présente des annexes telles que le parking à quatre étages dont trois en sous-sol de 630 places en plus du centre commercial et d'un espace de loisirs.
