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La rue des fusillés, un métro et une stèle
Publié dans La Tribune le 15 - 06 - 2012


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Photo : S. Zoheir
Par Samir Azzoug
La rue des Fusillés, à Alger, est en phase de devenir un centre névralgique de la Capitale. Forte de plusieurs projets d'aménagement, la rue des «Abattoirs», jadis réputée pour ses restaurants de grillades et son «souk» informel «oued Kniss», est aujourd'hui la nouvelle vitrine de la politique de transport urbain. Metro et tramway croisent le téléphérique, dans ce qui va être un centre administratif et d'affaires. En attendant le futur, la rue des «Fusillés» fait surtout référence au passé. Une petite histoire d'Algérie bitumée. Par sa position géographique, l'artère, qui regarde droit vers la mer, sépare la commune de Hussein Dey de celle de Mohammed Belouizdad. Du nom du dernier Dey d'Alger, qui signa le début de la colonisation française pour la première et de l'un des premiers responsables de l'Organisation secrète (OS), noyau constitutif du FLN qui y a mis fin pour la seconde. Entre les deux bouts d'histoire et de terre, la rue des Fusillés elle-même raconte un massacre. Un crime odieux. Une stèle en marbre noir, placée dans un coin , rappelle l'évènement. «Les fusillés de la croisée des rues Polignac et Vauban, le 17 mai 1957 » y est-il gravé, avec une liste de 26 personnes, dont l'âge a été interrompu entre 19 et 53 ans. L'épisode remonte à quelques mois après l'«exécution» de Larbi Ben M'hidi, chef du FLN de la zone autonome d'Alger (ZAA). La Capitale est occupée, étouffée et bâillonnée par Robert Lacoste, gouverneur général et les parachutistes de l'armée coloniale. Ces derniers sont érigés en héros par une population européenne farouche résistante à l'indépendance de l'Algérie. «A Alger, le parachutiste devient un véritable objet de culte (…) Les hommes en tenue de camouflage deviennent des objets d'admiration» - Récits de la Bataille d'Alger par Yacef Saâdi : Opération “Bérets verts”-. Le retour sur la scène du FLN, absent du terrain pendant quelques temps, devait se faire avec éclat. Frapper la colonisation dans son symbole le plus violent, le plus sadique : le corps des parachutistes. Yacef Saâdi, chef de la Z.A.A narre, ainsi, le 17 mai 1957 : «L'événement a lieu aux abords immédiats du chemin Vauban, dans le quartier du Ruisseau, au nord. (Ahmed) Chicha n'a pas transgressé les consignes d'usage. Il a simplement innové, en arrachant les casquettes des paras (…) Comme Ali la Pointe à son apogée, Chicha multipliait les interventions (...) Ceci jusqu'à ce jour fatal du 17 mai, où il choisit pour cible deux énièmes parachutistes, à abattre à bout portant. En effet, pas loin de là, au chemin Vauban, était installé un détachement du premier régiment de parachutistes coloniaux (R.C.P.). Il est plus de 20 heures. Dans l'attentat, un troisième parachutiste échappe à Chicha, il s'enfuit et rejoint le cantonnement ». La suite, une descente punitive des parachutistes contre la population civile. Alertés par les détonations, les paras d'un camp voisin, auquel appartenaient les deux hommes abattus, arrivent sur les lieux (…). Il est 20 heures. Le bain maure, comme tous les bains maures d'Alger, se transforme, la nuit tombée, en dortoir pour pauvres bougres sans domicile (…). Les hommes du commando, guidés par le chef d'îlot D.P.U, pénètrent dans le bain maure. «Tout le monde debout contre le mur.» Et les mitraillettes claquent. C'est le massacre. Un flot de sang. C'est l'hystérie. Les maisons avoisinantes ne sont pas épargnées. On sort les locataires : les femmes et les enfants d'un côté, les hommes de l'autre. Et encore le miaulement des mitraillettes. Les hommes, sans défense, frappés à bout portant, s'écroulent. La nuit tombe sur près de quatre-vingt cadavres. Les deux paras sont vengés” écrit Yves Courrière, dans «La guerre d'Algérie - II, Le temps des léopards», pp. 523-524, Fayard, 1969. Quatre-vingt, soixante-quinze, une quarantaine ou vingt-six (sur la stèle), le nombre des fusillés reste inconnu, mais l'histoire est la même dans toutes les versions. Treize années après le massacre d'Ascq (Lille France), de mars 1944, la France coloniale répétait, en Algérie, les mêmes massacres commis par les troupes de la Waffen SS de Hitler. Au détail près, attentats contre des militaires et vengeance sanglante contre la population innocente. Alors, la rue des Fusillés, c'est plus qu'une station de métro, c'est l'image figée sur un crime contre l'humanité appelé COLONISATION.


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