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Bande passante, fracture numérique, frein démocratique
Publié dans La Tribune le 18 - 06 - 2012

Y a-t-il un lien entre bande passante, haut débit, expansion des TIC et fracture numérique dans un pays donné ? Evidemment, oui. Relations réciproques entre les choses, rapport d'une cause à son effet. Existe-t-il aussi une corrélation entre la largeur d'une bande passante, le volume du débit, l'étroitesse du champ des nouvelles technologies de l'information et de la communication, le retard numérique et le niveau d'avancée démocratique dans ce même pays ? Dans ce cas, la causalité n'est pas évidente, car elle n'est pas mécaniquement établie. Des démocraties évoluées comme les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon ne possèdent pas la bande passante la plus large. Mais le fil entre régimes autoritaires et la largeur de la bande passante est manifeste. Selon l'organisme Net Index, qui en établit le classement actualisé dans 176 pays, les trois premiers pays sont le Luxembourg, Andorre et Hong Kong, avec des bandes fixées à un peu plus de 42, 37 et 36 mbps. Dans ce même classement, le bonnet d'âne de la transmission numérique est attribué au Soudan, l'Algérie et la Côte d'Ivoire, qui ferment la marche des cancres des TIC. Ces trois pays, qui ne sont pas l'archétype de la démocratie et des parangons de la liberté de penser, de dire et de faire, occupent les places des 174e, 175e et 176e bons derniers (0,97, 0,95 et 0,84 mbps). Dans la liste des paresseux de la bande, l'Iran, avec 1,5 mbps, au 160e rang, est loin derrière le Maroc (97e), qui dispose d'un peu moins de 4 mbps. S'agissant de l'Algérie, la très faible amplitude de réponse de sa bande de transmission, n'est pas due à un hasard ou à un quelconque retard structurel inévitable. Il n'y a pas de fatalité. Il s'agit nécessairement d'un choix technique délibéré, conditionné par des considérations politiques. Certes, l'accès à l'Internet est libre pour peu que les moyens financiers des uns et des autres le leur permettent. Il n'y a pas en principe une structure de filtrage officielle. À l'instar de la Chine qui possède une bande passante de 6,96 mbps. Mais le contrôle et le filtrage existent. De fait. Sinon, comment expliquer les messages d'erreurs, notamment le fameux code 404, envoyé en lieu et place de blockpages qui auraient constitué de flagrantes preuves de filtrage et de censure ? En la matière, les Algériens se sont montrés plus fins et plus finauds que leurs homologues chinois. Ils contrôlent en amont et nivellent par le bas. Ils restreignent l'espace des libertés numériques en limitant la largeur de la bande passante. Ils gèrent leur affaire par la baisse du débit. Organisent les perturbations et la saturation fréquente du réseau, ainsi que les coupures régulières, qui ne relèvent pas toujours d'incidences techniques. De ce point de vue, la différence entre la bande passante du Luxembourg et celle de l'Algérie, ressemble à la distinction entre la RN de la Corniche jijélienne et une autoroute allemande ! Il y a donc volonté de ne pas résorber le gap technologique qui sépare l'Algérie d'autres pays comparables. Notamment du Maroc et des monarchies pétrolières qui occupent des places beaucoup plus reluisantes que la sienne. Le problème ne relève donc pas de la stricte question des crédits budgétaires. L'argent coule à flots pétroliers et le pays dispose d'avoirs oisifs aux Etats-Unis et en Europe. Sinon, comment comprendre le fait que des trois grands pays du Maghreb, c'est l'Algérie qui propose le plus faible débit, avec le prix le plus élevé ? Par rapport au Maroc (8mbps à 2000 DA) et la Tunisie (2mbps à 800 DA), l'opérateur public Algérie Telecom, aujourd'hui unique fournisseur d'accès, plafonne son offre au triste seuil de 1mbps, proposé à un peu moins d'un million d'abonnés à l'ADSL, au prix élevé de 1850 DA/mois. Débit de confort trompeur quand on sait que la majorité des internautes rament avec 512 kbps ! Le régime algérien, c'est même une lapalissade politique, est malin. Son attitude de contrôle du mouvement d'expansion des libertés et du champ démocratique, via la Toile, découle de sa réponse à une seule question. Peut-on faire confiance à un média incontrôlable comme l'Internet ? Surtout, que le Web est devenu l'espace de l'information alternative. Le lieu des échanges qui peuvent construire une conscience citoyenne et alimenter le potentiel de revendication politique, sociale et culturelle. Nul ne peut certes mesurer le degré d'influence des forums sociaux dans l'effet boule de neige des révolutions en Tunisie et en Egypte, à l'éclosion de leur printemps. Il peut même avoir été assez limité même s'il y a eu un enthousiasme occidental déformant et un engouement pour la blogosphère, les jeunes facebookers et autres tweeters en Egypte et en Tunisie. Deux pays possédant des bandes passantes autrement plus importantes que la bande passante d'Algérie, avec 1,26 et 2, 31 mbps. Et si, justement, l'étroitesse de la bande algérienne traduisait le souci des autorités de limiter l'aspiration démocratique ? Surtout quand elle est exprimée sur le Net. Pour ce faire, leurs malins du Net favorisent l'engorgement de la bande, quitte à provoquer parfois le collapsus du réseau. En médecine, collapsus désigne une chute de la pression d'un liquide corporel qui crée l'effondrement d'un organe creux et mou. Dans la bande passante, c'est, à l'inverse, l'augmentation de la pression qui crée le blocage des flux numériques. Et dans le blocage ou la limitation des transmissions numériques, il y a quelque part restriction ou blocage démocratiques. CQFD.
N. K.

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