Le dispositif en place pour réguler le marché des viandes, rouge et blanche, peu efficace

Après le constat du peu d'impact sur le terrain en cette période de jeûne

Photo : S. Zoheir
Par Ziad Abdelhadi
Dans l'optique de réguler le marché des viandes, rouge et blanche, les pouvoirs publics tentent et continuent de mettre en place un mode opératoire qui consiste à constituer des stocks de poulet réfrigéré et autoriser les importations de viande rouge en grande quantité. La SGP productions animales (Proda), par la voie de son président du directoire, M. Kamel Chadi a, dans une déclaration faite à l'APS et rendue publique hier, rappelé qu'à l'occasion du mois de Ramadhan, où la demande en produits carnés frais est en nette progression, l'Algérie a importé plus de 35 000 tonnes de viandes rouges congelées depuis janvier 2012 et que 10 000 tonnes de viande blanche seront mises en vente durant la période de jeûne. Selon ce responsable, ce sont là des moyens pour répondre à la forte demande et atténuer la flambée des prix de la viande fraîche, notamment durant le mois de Ramadhan. Il a aussi expliqué que les quantités de viande importée constituent un appoint au marché national de viande, qui connaît actuellement une hausse des prix due à la forte demande traditionnelle au mois de Ramadhan. Non sans omettre de signaler que la SGP-Proda, à travers sa filiale Frigomedit a constitué des stocks «importants» de viande rouge congelée lui permettant de jouer son rôle de régulateur du marché, notamment pendant le mois de jeûne. Des quantités qui selon M. Chadi seront commercialisées par l'opérateur public par le biais de 600 points de vente répartis sur tout le territoire national, où la viande bovine congelée sera cédée entre 450 et 550 DA/kg. Le président du directoire a également indiqué que Proda intervient aussi sur le marché de viande blanche à travers un stock de poulet congelé qu'elle constitue en partenariat avec l'Office national des aliments de bétail (Onab). Il fait savoir au passage qu'une quantité de 10 000 tonnes de poulet congelé a été mise sur le marché durant ce mois de Ramadhan au prix affiché de 260 DA/kg. Toujours d'après Chadi, c'est la troisième année consécutive que cet opérateur public constitue un stock de poulet congelé, très consommé depuis quelque temps pendant le mois sacré. Ce responsable a indiqué par ailleurs que le poulet congelé est commercialisé cette année, pour la première fois, dans le sud du pays comme Tamanrasset, Tindouf, Béchar et Illizi. A propos du niveau de consommation nationale de viande blanche, le président du directoire a informé qu'il a nettement augmenté ces dernières années, «passant de 9 kg/an/habitant en 2009 à environ 17 kg actuellement pour le poulet, alors que pour la dinde, l'Algérien consomme en moyenne 9 kg/an contre 3 kg il y a trois ans», a-t-il précisé. Quant à la production de cette variété de viande, elle devrait s'établir à 600 000 t en 2012, contre 500 000 t en 2011 et 450 000 t en 2010. Toujours au chapitre de la consommation nationale il a fait savoir enfin que sur les 380 000 tonnes de viande rouge que consomment les Algériens annuellement, 50 000 tonnes (congelées) sont importées notamment du Brésil, d'Inde et de pays européens. Des importations qui de toute évidence n'ont pas réussi à réguler le marché. Preuve en est, le prix de la viande rouge fraîche, ne cesse de grimper. C'est à croire que les bouchers n'ont pas subi les contrecoups des importations ou alors la viande congelée n'a pas réussi à prendre la place de la viande rouge fraîche dans le couffin des ménagères. Ce qu'ont saisi les acteurs de la filière, notamment les intermédiaires, ce qui explique qu'ils n'aient affiché aucune inquiétude face à l'option des importations.