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Le syndicat d'ArcelorMittal attend des décisions du gouvernement
Le complexe d'El Hadjar toujours au creux de la vague
Publié dans La Tribune le 30 - 09 - 2012


Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani

De Bernard Bousquet à Joe Kazadi en passant par Vincent Legouic, la gestion du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'Annaba a toujours été parsemée de conflits qui avaient à maintes reprises mis en danger la pérennité de cet outil de production, considéré comme le poumon de l'économie régionale.Les conflits sociaux, avec pour fond des revendications d'ordre socioprofessionnelles ayant trait aux conditions de travail, primes, revalorisation des salaires, organigramme, départs à la retraite, accidents du travail et autres, avaient donné lieu à des grèves menées par un syndicat intraitable sur toutes ces questions et qui menaçait de fermer carrément le complexe. Il avait fallu d'âpres négociations, des rencontres et des réunions non stop, à l'issues desquelles l'employeur et les représentants des travailleurs étaient arrivés à un compromis liant la satisfaction des dites revendications aux objectifs de production. Des objectifs qui, dans la réalité, n'avaient jamais été atteints du fait des retards accumulés et qu'il fallait rattraper en mobilisant les quelque 6 200 ouvriers et cadres pour ce faire. La mobilisation en question n'avait pas fait long feu, puisque la direction avait, à l'époque, décidé de fermer la cokerie invoquant des motifs de sécurité et mettant, dans la foulée, au chômage technique près de 320 travailleurs qui avaient, plus tard, été réaffectés dans d'autres unités. Cette décision avait soulevé la colère des ouvriers qui, en assemblée générale, avaient décidé de recourir à la grève une fois de plus pour protester contre la fermeture du site et exiger des solutions rapides. Une grève qui avait duré 9 jours. «La grève nous a coûté 6 millions de dollars (45 milliards de centimes de dinars), nous avons perdu 36 000 tonnes de production. Un nouvel arrêt du haut-fourneau pourrait être catastrophique.» Etait-il alors rapporté dans une lettre de la direction, adressée aux ouvriers du complexe. Plus tard, le plan d'investissement 2011-2014 avait pris en charge la rénovation de la cokerie et le renouvellement d'autres installations vétustes qui n'étaient plus aux normes. Cet accroc passé, au mois de juin 2012 un autre conflit est apparu opposant, cette fois, les membres de l'ancien syndicat, avec à leur tête l'ex-député Aïssa Menadi qui voulait éjecter le syndicat légal arguant du fait que celui-ci était complètement inféodé à la direction, qui le manipulait. L'homme avait réussi à mobiliser des centaines d'ouvriers qui lui étaient restés fidèles et avait occupé le siège du syndicat ArcelorMittal d'Annaba pour être, plus tard, délogé manu militari par les forces de l'ordre. Une situation qui avait démobilisé les travailleurs, dont le moral était au plus bas. Un autre problème, qui traîne depuis plus de 2 ans, est venu aggraver encore plus la situation de ce complexe qui n'a jamais connu de stabilité durable. Il s'agit de l'unité Tuberie sans soudure (TSS), sans plan de charge et pratiquement à l'arrêt. En effet, cette unité, qui emploie 358 travailleurs, tous Algériens, n'a pu décrocher depuis fin 2009 qu'une commande de 400 tonnes de tubes, soit 4 jours de production, alors que les besoins du marché algérien sont de l'ordre de 200 000 tonnes par an. La part de marché de la TSS est actuellement de 1, 42 %, alors que 800 000 tonnes ont été importées, dépassant très largement les besoins. Cette situation est due au fait que les importateurs jouant sur la quantité ont pu, à partir de la Chine, avoir cette importante quantité à des prix très bas, alors que la TSS peut produire ce type de tubes selon les formats exigés.Les conditions imposées par Sonatrach telles que les tailles et les contenus des lots, l'interdiction de répondre en association avec d'autres usines du même groupe au même appel d'offres, excluent de fait toute soumission de la TSS. La réglementation relative à la préférence nationale n'est pas appliquée.La TSS, voulant prendre sa part du marché national et projetant d'exporter vers la Tunisie et la Libye, a depuis 2009 mis en branle un plan d'investissement visant à améliorer ses capacités de production et à la hisser au niveau des entreprises performantes. Ainsi, 2,5 millions de dollars ont été injectés depuis 2009 pour l'installation d'une ligne de contrôle à ultrason complètement automatisée, l'automatisation des bancs d'épreuve sous pression de 150 bars, l'acquisition d'un tour à commandes numériques et le lancement du projet tracking system, pour 1,2 million de dollars, dans la perspective de décrocher une part de marché de 12 % au niveau national et prétendre à l'exportation du produit vers les 2 pays cités plus haut.Mais, apparemment, tout est fait pour exclure cette unité de production nationale, aux capacités prouvées, puisqu'elle a fourni par le passé près de 15 000 km de tubes aussi bien pour la Sonatrach, Naftal, la Sonelgaz que pour le secteur de l'hydraulique.Le complexe sidérurgique est toujours au creux de la vague malgré les rafistolages, les réajustements et les tentatives de sauvetage initiées par les pouvoirs publics et la direction générale. Une situation qui donne lieu à bien des appréhensions et des inquiétudes au sein des travailleurs qui ne savent plus à qui faire confiance et qui font à chaque fois appel aux pouvoirs publics pour sauvegarder les acquis et par là même le secteur de la sidérurgie en Algérie. Pour l'écrasante majorité des travailleurs, le nouveau gouvernement mené par Sellal peut beaucoup faire pour redresser la situation. Il jouit d'un préjugé favorable sur lequel les sidérurgistes fondent beaucoup d'espoirs. «Nous voudrions qu'il y ait une relance réelle du secteur, avec une implication totale du gouvernement en matière d'investissements, même si le groupe Sider, détenteur de 30 % du capital, n'est pas majoritaire», nous confie un groupe de travailleurs du laminoir à chaud, accompagné d'un ingénieur en combinaison de travail. «Il faudrait que le nouveau gouvernement suive de près ce qui se passe au niveau du complexe et prenne les mesures qui s'imposent pour le mettre à l'abri des conflits et des manipulations, venant souvent de gens étrangers au complexe qui s'immiscent dans les affaires internes pour réaliser leurs objectifs, qui n'ont rien à voir avec les intérêts des travailleurs et de l'usine. Nos problèmes viennent en premier de ces gens. En second lieu, c'est l'employeur qui veut engranger des bénéfices sans pour autant augmenter les salaires des travailleurs et sans investissements», nous disent d'autres ouvriers du service maintenance.Dans les AMM ce sont à quelques différences près les mêmes déclarations.
«Ce que nous attendons du nouveau gouvernement c'est un soutien réel au complexe sidérurgique, parce que si l'on arrive à le mettre sur rails pour améliorer la production, ce sont des milliards de dollars qui seront économisés et les importations s'en trouveront réduites de fait. Des milliards que l'on pourrait encore investir pour arriver à une autosuffisance en produits sidérurgiques et, pourquoi pas, conquérir des marchés extérieurs et exporter vers d'autres pays», nous dit-on. Au niveau du haut fourneau, d'autres travailleurs se disent prêts à soutenir toute action du gouvernement qui viserait à l'amélioration de leurs conditions de travail et à la rénovation du complexe. «Nous soutiendrons le nouveau gouvernement pourvu qu'il s'intéresse un peu plus au complexe, de sorte que celui-ci puisse voler de ses propres ailes loin de tout conflit. Notre espoir est que le gouvernement rachète carrément le complexe pour le nationaliser. Ce sont les travailleurs et les cadres algériens qui le font tourner. C'est juste la gestion qui est confiée aux étrangers. Et, là encore, leurs collaborateurs directs sont Algériens et ils maîtrisent mieux qu'eux la situation parce que connaissant de fond en comble l'usine. Nous avons l'argent nécessaire pour ce rachat alors pourquoi ne le fait-on pas ?», nous a lancé un des cadres de cette unité stratégique
Pour le syndicat, il est tout à fait normal d'apporter le soutien nécessaire au nouveau gouvernement, «Il faut bien qu'il y ait une période de grâce. Ce gouvernement vient d'être nommé et les ministres ont à peine commencé à travailler. Cependant nous en attendons beaucoup pour le complexe. Ce complexe qui a été construit avec l'argent du peuple et qui fait travailler des milliers de personnes de toute la région d'Annaba», nous confie un membre du syndicat, qui poursuit «la sidérurgie est un secteur stratégique qu'il faut préserver et développer, nous espérons que Sellal prenne les mesures adéquates pour amener l'employeur à investir encore plus autrement, il devra s'en aller et laisser la place».


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