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L'après-grève : vers un nouveau départ ?
Complexe sidérurgique d'Annaba
Publié dans La Tribune le 25 - 01 - 2010


Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
L'ébullition et les mouvements de grève qu'a connus le complexe sidérurgique durant ces derniers mois, particulièrement depuis une dizaine de jours où des
débordements étaient à craindre, tendent à s'estomper et cette unité stratégique commence peu à peu retrouver sa stabilité. Pour rappel, en dehors des différents scandales qui avaient éclaboussé l'unique complexe sidérurgique du pays, impliquant aussi bien des responsables que des hommes d'affaires, les premières secousses qui avaient ébranlé cette importante structure industrielle avaient été ressenties après le divorce consommé entre le secrétaire général du syndicat ArcelorMittal M. Aïssa Menadi et son adjoint Smaïn Kouadria. Les deux camps adverses avaient chacun mobilisé ses partisans pour contrôler le syndicat et l'on avait assisté à un conflit syndico-syndical qui avait failli déboucher sur un affrontement par travailleurs interposés. La manipulation par les uns et les autres, les atermoiements de la Centrale syndicale UGTA, les appréciations de la situation générale l'avaient contrainte à adopter la politique du «wait and see». Cela avait valu au complexe sidérurgique des journées d'incertitude, de suspicion et un moral des plus bas. Les ouvriers, ballottés par des rumeurs et des prises de position pour ou contre tel ou tel autre camp, ne savaient plus où donner de la tête. Ce ne fut qu'après le soutien clair et net de la centrale syndicale à l'adjoint du secrétaire général, en l'occurrence M. Smaïn Kouadria, que la situation était revenue plus ou moins à la normale. Pendant ce temps, les entreprises dites de sous-traitance, celles qui avaient tout accaparé, continuaient à profiter de la situation (détournements, vols, arnaques et autres) si bien qu'on avait découvert un peu trop tard que des ateliers clandestins étaient installés à l'intérieur du complexe, utilisant ses équipements et sa matière première pour revendre à l'usine ses propres biens. Puis, ce fut la première grève qui avait paralysé l'usine en juillet 2009 et avait duré 6 jours suite à une plateforme de revendications présentée par le syndicat de l'entreprise et rejetée par la direction générale. Celle-ci avait proposé une augmentation des salaires conditionnée par la suppression de 1 500 postes d'emploi, ce qui avait fait quitter la table des négociations aux représentations des travailleurs qui avaient appelé à une grève générale et illimitée. Les propositions de l'employeur avaient été qualifiées de vente concomitante qui ne saurait être acceptée par les travailleurs. La situation s'était dégradée et la grève allait perdurer, paralysant toutes les installations du complexe ainsi que les services extérieurs implantés au niveau du port de Annaba, à Skikda, à Alger et à Oran.
L'engagement des pouvoirs publics apaise la tension
Ladite plateforme de revendications s'articulait autour de 11 points, dont l'augmentation des salaires, la revalorisation du régime indemnitaire, le statut particulier de la cokerie, la mise en œuvre de l'organigramme et la prise en charge des réserves exprimées par le syndicat. Six jours après, la direction avait fait machine arrière et avaient appelé le syndicat à revenir à la table des négociations et les choses allaient dans le sens d'un dénouement qui allait mettre le complexe à l'abri d'une protestation montant crescendo puisque les 7 200 travailleurs du complexe avaient menacé d'entamer une grève de la faim si l'employeur n'accédait pas à leurs revendications.
Les négociations ayant abouti à un accord entre les deux parties, le complexe avait commencé à tourner normalement et les choses allaient s'améliorant lorsque la décision de fermer la cokerie fut prise par la direction générale du complexe. La cokerie qui est une des unités principales de l'usine, puisqu'elle alimente en coke le haut-fourneau, emploie 320 travailleurs, dont les postes étaient donc menacés, en plus du fait que le stock de sécurité ne pouvait assurer que l'approvisionnement de 6 mois. Officiellement, la cokerie avait été mise à l'arrêt pour des raisons de sécurité parce que, selon les spécialistes dépêchés par le groupe, il y avait des risques d'explosion dus au fait que cette unité était devenue vétuste et ne répondait plus aux normes admises et qu'il fallait un renouvellement de toutes les installations ou, à défaut, une réhabilitation.
Les réunions s'étaient succédé et des expertises de la cokerie avaient été présentées par M. Atlan, un des responsables au niveau de l'usine, en présence des syndicalistes et de M. Vincent Le Gouic, P-DG du complexe sidérurgique. La direction générale avait alors montré sa disposition et son intention de procéder à la réhabilitation de la cokerie puisque le procès-verbal de réunion accordait un délai de 3 semaines pour compléter le dossier sur la cokerie afin d'être en possession des éléments manquants dans l'expertise russe «Okos» et élargir cette opération aux annexes de la cokerie aux fins de déterminer le coût global de la réhabilitation.
Objectif : réhabiliter la cokerie
Dans ledit PV, signé par les deux parties, il est mentionné que la direction entreprendrait des démarches auprès du groupe et le sensibiliser en vue de débloquer les fonds nécessaires pour cette opération. De son côté, le syndicat s'était engagé à entreprendre les mêmes actions auprès des pouvoirs publics algériens afin qu'ils contribuent à la réhabilitation de la cokerie. La situation allait donc être réglée et l'on s'acheminait vers une stabilité qui mettrait le complexe à l'abri de nouvelles perturbations et donnerait ainsi la possibilité de réaliser les objectifs fixés par le business-plan. Puis, ce fut une décision unilatérale de la direction générale de ne pas procéder à la réhabilitation de la cokerie tout en émettant des réserves quant au lancement du plan d'investissement global 2010-2014 du groupe ArcelorMittal en Algérie. Ce qui mit le feu aux poudres et amena le syndicat à appeler à une grève générale illimitée à partir du 12 janvier dernier, grève largement suivie aussi bien à l'intérieur du complexe qu'au niveau des autres services établis à l'extérieur. Tout était paralysé et le syndicat avait lié la reprise à un engagement clair signé par le premier responsable du complexe et par la SGP Trans Solb dans lequel la réhabilitation de la cokerie devait être mentionnée.
Pendant 9 jours, protestations, rassemblements, marches et réunions avaient eu lieu et la situation était bloquée du fait que chaque partie campait sur ses
positions. Ce sont les pouvoirs publics qui, les premiers, avaient pris l'initiative en annonçant par la bouche du directeur général de Sider, associé au groupe ArcelorMittal à hauteur de 30%, que la société algérienne était prête à prendre en charge la réhabilitation de la cokerie dans les proportions qui lui sont dévolues.
Le plan d'investissement passe de 20 à 140 millions de dollars
La balle était donc dans le camp de la direction générale du complexe, qui, dans la foulée, avait porté plainte contre le syndicat auprès du tribunal d'El Hadjar pour non-respect du service minimum et tentative d'exportation de la grève à l'extérieur du complexe et demandé la suspension du mouvement tout en annonçant que les salaires du mois de janvier ne seraient pas versés. La tension était montée d'un cran et les choses allaient dans le sens d'une radicalisation du mouvement de grève qui aurait abouti à d'autres actions prévues dans la stratégie de lutte adoptée par le syndicat. Cependant, la
direction avait engagé des négociations avec les représentants des travailleurs pour examiner le problème de la cokerie, le plan d'investissement 2010-2014 et d'autres points relatifs à l'organigramme, à la revalorisation salariale des métiers clés, la reconduction de la relation de travail du personnel mis à disposition (sous-traitance) et réduction d'âge de la retraite pour les postes pénibles. le 20 janvier dernier, tard dans l'après-midi, le tribunal d'El Hadjar avait rendu son jugement : la grève avait été déclarée illégale et le tribunal avait ordonné la reprise du travail. L'après-midi même, un accord entre la direction
générale du complexe et le syndicat avait été signé ; le groupe ArcelorMittal s'engageait à rénover la cokerie et à prendre en charge tous les points discutés au cours des négociations. Dans un communiqué transmis à notre rédaction régionale de Annaba, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Smaïn Kouadria, parle d'une victoire pour tous, aussi bien pour l'employeur que pour l'ensemble des travailleurs, et qu'il n'y a point de perdant. Nous avons appris de source autorisée que le plan d'investissement global avait été revu à la baisse, passant de 200 millions de dollars à 140 millions et que la réhabilitation de la cokerie prendrait 28 mois, ce qui est un peu long mais c'est toujours mieux que d'importer des milliers de tonnes de coke. Le moral des travailleurs qui avaient rejoint leurs postes le lendemain aux premières heures était gonflé à bloc et ils se disaient prêts à récupérer les jours de grève puisque maintenant ils ne craignent plus de suppression de postes ou de compression d'effectifs. Le complexe sidérurgique est aujourd'hui remis sur les rails et un nouveau départ
s'annonce très prometteur au vu des engagements pris par les uns et les autres pourvu qu'il n'y ait pas une autre affaire qui vienne perturber sa bonne marche.


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