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Au Mali, le dialogue et les armes, le dialogue avant les armes
Publié dans La Tribune le 10 - 11 - 2012

Dans la crise malienne, les choses se mettent progressivement en place et sont de plus en plus précises. Et cela se fait dans un cadre africain, avec des acteurs et des moyens panafricains, sous mandat onusien et avec l'assistance technique des USA, la France et l'Europe. Après les divergences de fond et les différences de forme, on est enfin parvenu à un modus vivendi diplomatique et un modus operandi militaire. Et ça fonctionne selon le subtil et concomitant choix du dialogue et des armes et du dialogue avant l'option militaire. C'est-à-dire, comme l'a souligné à Alger l'envoyé spécial de Ban Ki Moon au Sahel, l'italien Romano Prodi, l'intervention militaire ne se réaliserait qu'en ultime ressort. Même les acteurs directs sur le terrain des hostilités, à l'exception des inflexibles Aqmi et Mujao, en sont venus à cette attitude de conciliation. Il est acquis désormais que le Mlna, ce qui n'est guère une surprise, et Ansar Eddine, ce qui est déjà une bonne nouvelle, sont acquis à la concertation et souhaitent participer au dialogue avec les autorités de transition malienne. Mieux même, Ansar Eddine, mouvement islamiste par dissidence, mais organisation autochtone touareg, tout comme le Mlna, rejette désormais «toute forme de terrorisme». Cette autre bonne nouvelle a été confirmée à Alger, qui est à la fois le processeur diplomatique et le disque dur sécuritaire de toute solution négociée dans la région. Pour en arriver là, la diplomatie algérienne a déployé des trésors de subtilité, de patience et d'action discrète alors même que l'usage de la force, dans les plus brefs délais, était par ailleurs privilégié. Lorsqu'Alger misait sur le temps indispensable à la diplomatie de la patience pour faire évoluer favorablement les esprits des acteurs directs du conflit et le rapport de force sur le terrain, Paris, par exemple, préférait l'option militaire hic et nunc. Depuis, l'opiniâtreté et la cohérence de la diplomatie algérienne ont fini par payer. Désormais, le curseur diplomatico-militaire est placé sur une ligne de compromis dynamique. Il est ainsi admis que le recours à la force ne se ferait que s'il devenait inéluctable. L'Algérie aura donc réussi à se faire entendre en insistant sur une idée simple : oui au principe d'une option militaire mais sous condition d'une rigoureuse définition de son concept et d'une préparation méticuleuse à toutes les phases. D'ailleurs, dès aujourd'hui, les chefs d'Etats de la Cedeao adopteront à Abuja le plan d'intervention armée qui prévoit finalement le déploiement de 5500 hommes et non plus 3200 soldats prévus initialement. Cette force a désormais un nom : le MISMA pour Mission internationale de soutien au Mali. Tout compte
diplomatique fait, la célèbre devise mitterrandienne du temps à donner au temps, défendue ab initio par l'Algérie, aura prévalu. Il fallait donc offrir du temps diplomatique au temps militaire. Ceci expliquant cela, on comprend mieux pourquoi l'Algérie s'est opposée depuis le début à une action militaire intempestive, selon le principe chrétien de l'abyssus abyssum invocat, l'abime appelle l'abime.
Ce qui était perçu alors comme de l'entêtement ou de l'intransigeance procédait finalement d'une perception géopolitique. Quand ils analysaient la situation au Mali, les Algériens voyaient toujours en toile de fond le précédent libyen. Ils avaient à l'esprit ses deux conséquences évidentes : La dissémination d'armes en tous genres et le vivier de recrutement djihadiste que la Libye est devenue pour les groupes terroristes implantés au Nord malien. Là est finalement le vrai «pôle emploi» dont parle justement le président François Hollande pour qualifier le Nord-Mali. De plus, le souci obsessionnel de l'Algérie est de sécuriser ses 1376 kilomètres de frontières avec le Mali et sanctuariser son propre territoire. Elle s'opposait d'autant plus fermement à une intervention militaire précipitée, type Unified Protector de l'OTAN en Libye, qu'elle redoutait qu'elle ne mette en danger la vie de ses propres otages détenus par le Mujao. Sans oublier qu'elle fut, à quatre reprises, la cible directe du terrorisme transfrontières de cette mutuelle terroriste panafricaine. Il fallait donc avoir encore du temps pour créer une situation plus favorable à ses frontières. Attente d'autant plus nécessaire que le Mlna, mouvement séculier et familier, a été beaucoup affaibli face à la triplette islamiste constituée par Aqmi, le Mujao et Ansar Eddine. Aux yeux des experts algériens, ce deal artificiel n'allait pas résister à l'épreuve du terrain, au choc des ambitions personnelles et aux guerres de leadership de groupes. Ils étaient convaincus également qu'Ansar Eddine, mouvement endogène, serait mieux disposé à participer, à terme, à une solution politique. Dans leur esprit, bon sang touareg ne pouvait mentir. Logique donc de revendiquer un temps indispensable pour, d'une part, remettre sur pied l'armée malienne et mettre en place une task force africaine. Et, d'autre part, découpler Ansar Eddine, principale faction touareg de «ses alliés terroristes de circonstance.» Alger sait qu'une opération militaire prendra de longs mois. Tout simplement parce qu'on n'invente pas, en trois coups de cuillère à pot logistique, une force africaine d'intervention homogène, cohérente et opérationnelle. Dans ce conflit malien, les craintes stratégiques algériennes étaient fondées.
Les murmures diplomatiques et les bruits médiatiques autour d'une intervention militaire ont eu pour effet pervers l'afflux de djihadistes de tout poil dans le Nord-Mali. Ces amants de l'apocalypse y viennent pour «la mère des batailles» sacrificielle. La perspective d'un enlisement à l'afghane taraudait les esprits. De même, perspective funeste, la mort d'otages et d'éventuels attentats suicides en Algérie et même en France.
N. K.


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