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L'unité nationale, palestinienne à l'épreuve
La dualité Fatah-Hamas menace le devenir de la cause palestinienne
Publié dans La Tribune le 10 - 12 - 2012

L'avènement de Hamas en 1987 a été favorisé par Israël dont la stratégie consistait à se débarrasser des factions palestiniennes radicales membres de l'OLP, notamment Fatah, le Fplp et le Fdlp. L'assassinat de leaders palestiniens et l'invasion du Liban en 1982 visait à faire le ménage dans les territoires occupés et à éloigner la direction de l'OLP de la Palestine. Israël savait que les Frères musulmans ont commencé, dès le milieu des années soixante, à s'implanter en Cisjordanie et à Ghaza à travers des associations caritatives et socioéducatives financées par l'Arabie saoudite et la Syrie. L'idéologie des Frères musulmans allaient trouver un terreau favorable à Ghaza, plus qu'en Cisjordanie, pour des raisons sociales et économiques. La pauvreté et le chômage sévissant à Ghaza, exaspérés par l'occupation et l'oppression israéliennes ont jeté des centaines de milliers de despérados dans les bras d'un courant
idéologique «généreux». La traque, la liquidation et l'emprisonnement de militants du Fatah, du Fplp et du Fdlp conjugués aux mutations structurelles, induites par l'échec des courants laïcs et de gauche, ainsi que la victoire éclatante de la révolution islamique en Iran, ont grandement favorisé la montée crescendo du mouvement des Frères musulmans tolérés par Israël dans la mesure où, avant 1993, Hamas n'a commis aucun acte de violence contre l'Etat hébreu. A ce propos, et selon certains observateurs, «l'ascension du Hamas est favorisée, dans les années 1990, par les dirigeants du Likoud (Benyamin Netanyahou, au pouvoir en 1996-1999, et Ariel Sharon), notamment en n'entravant pas son financement par des capitaux saoudiens. Deux objectifs recherchés par la droite israélienne seraient ainsi atteints : le sabotage des accords d'Oslo avec l'augmentation des attentats terroristes et l'affaiblissement du Fatah de Yasser Arafat, principal interlocuteur palestinien». Anthony Cordesman, analyste au Center for Strategic et International Studies à Washington et ex-conseiller à la sécurité nationale du sénateur John McCain, estime qu'«Israël a aidé directement le Hamas car les Israéliens voulaient l'utiliser comme un contrepouvoir au Fatah[]». Israël a assassiné des leaders du Fatah, forçant la direction de ce mouvement de déplacer sa direction à Beyrouth, au Liban, et les a, éventuellement, chassés en Tunisie, laissant ainsi le champ libre au Hamas. La CIA a participé à cet effort, lequel correspondait à sa large approche de soutien et d'armement de groupes fondamentalistes, islamiques pour combattre l'URSS en Afghanistan et ailleurs dans le monde et, dans ce cas, pour miner le Fatah. Il est tout a fait naturel que Hamas se défende de ces «allégations» et refuse d'admettre qu'il a joué le jeu d'Israël comme le fera plus tard Fatah qui sera directement aidé par Israël et les Etats-Unis pour se débarrasser de Hamas. Pour Khaled Mechâal, premier dirigeant du Hamas : «Ce bobard est véhiculé par des Arabes, des Arabes palestiniens. C'est une tentative de porter atteinte à l'image de notre mouvement. Pour nous, cette accusation est tellement ridicule que nous ne nous donnons même pas la peine de la démentir. C'est tellement illogique !». Mechâal explique les choses à sa manière : «Durant les années 1970, la principale force qui combattait contre Israël était le mouvement Fatah. Par conséquent, Israël concentrait sa répression militaire contre le Fatah et contre d'autres groupes, moins nombreux, de la résistance palestinienne, qui existaient alors. À l'époque, toutefois, le Hamas n'avait pas encore été réellement créé». Mechâal ne dit pas que c'est justement à l'ombre de la résistance de Fatah et de toutes les autres factions palestiniennes qui occupaient le terrain que les Frères musulmans se sont constitués et ont gagné du terrain. Ce que Mechâal n'a pas dit, aussi, c'est pourquoi l'avènement d'un courant islamiste au sein d'un peuple en lutte pour son indépendance et qui a toujours refusé d'intégrer l'organisation qui fédère toutes les factions palestiniennes, l'OLP. D'autant plus que pendant les années quatre-vingts, l'OLP n'avait pas failli et avait même fait face à l'armée israélienne au Liban. Hamas a choisi, donc, de faire sa proclamation officielle lors de la première Intifadha, en 1987, dans laquelle il n'a pourtant pas joué un rôle moteur. Néanmoins, le choix de cette période, confère à Hamas une dimension populaire et une légitimité qu'il va disputer au Fatah et aux autres factions palestiniennes au détriment de l'objectif stratégique qu'est l'indépendance de la Palestine et l'unité nationale.

Les accords d'Oslo ou la discorde palestinienne
La signature des accords d'Oslo, intervenus au lendemain de la première guerre du Golf, où Arafat s'était englué lorsqu'il a soutenu Saddam contre la coalition, a sonné le glas de l'unité des rangs palestiniens. C'est à partir de cet événement que Hamas allait monter en puissance et élargir sa base sociale à Ghaza pour en devenir la première force politique. C'est, aussi, à partir de cette année que Hamas s'engagera dans des actions violentes contre l'Etat hébreu au moment où Fatah semble avoir déposé les armes et reconnu l'Etat d'Israël. Cette dualité et ces divergences de fond, entre les deux principales composantes du champ politique, palestinien, se sont transformées en affrontements fratricides passant de la répression de l'autorité palestinienne contre Hamas à une forme de guerre civile entre les deux courants politiques. Et c'est au tour de Fatah de tomber dans le piège israélo-américain qui consiste, en apparence, à combattre le «terrorisme» islamiste que représente Hamas mais visant, dans les faits, à affaiblir tous les courants palestiniens afin d'arracher plus de concessions au profit d'Israël. La confrontation entre Hamas et Fatah allait atteindre son paroxysme après la victoire éclatante de Hamas dans les législatives de janvier 2006. Le résultat de cette première consultation électorale a révélé l'hypocrisie de l'Occident et des pseudodémocraties. La communauté internationale s'est liguée contre le choix du peuple palestinien pour isoler Hamas et le confiner dans son fief qu'est Ghaza qui subit, depuis, un blocus criminel avec la bénédiction des chantres des droits de l'Homme et les prosélytes de la démocratie à travers la campagne «des printemps arabes». Israël qui a assassiné Rabbin pour avoir remis en cause le sacro-saint modus vivendi israélien, a trouvé son prétexte pour torpiller le processus de paix, encore une fois, et pour dire à l'opinion internationale que la paix est impossible avec «les terroristes». L'autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas et qui tenait aux accords d'Oslo coûte que coûte, allait s'enfoncer dans le piège israélien et déclarer la guerre à Hamas et à son gouvernement. Résultat : les territoires occupés sont divisés en deux Etats putatifs sans pouvoir réel.

L'Unité nationale, enjeu stratégique
Dans son discours de Ghaza, Khaled Mechâal promet d'aller vers la réconciliation nationale et de faire de l'unité des rangs palestiniens sa priorité dans les mois à venir. Dans le même discours, il remet sur le tapis les thèses classiques de son mouvement de non reconnaissance d'Israël avec une revendication maximaliste qu'est la libération de la Palestine historique. Ce discours est loin de refléter une réelle volonté de réconciliation nationale et d'un accord possible avec Fatah. Ainsi, Hamas renie sont engagement, maintes fois répété, en l'occurrence sa disponibilité à reconnaitre Israël si ce dernier reconnait l'Etat palestinien sur les territoires occupés en juin 1967, avec El Qods comme capitale, la libération de tous les détenus politiques et la reconnaissance du droit au retour de la diaspora. Ce sont, là, les termes d'une plateforme de base, de nature à sceller l'unité nationale puisque la majorité des Palestiniens et des factions palestiniennes soutient ces principes. Khaled Mechâal est-il en train de torpiller un processus interne de réconciliation qui s'impose désormais comme un objectif stratégique pour tous les Palestiniens afin de pouvoir restaurer leur crédibilité collective et s'imposer à travers l'OLP, comme interlocuteur d'Israël et de la communauté internationale ? «La Palestine est à nous, de la rivière
(Jourdain) à la mer (Méditerranée) et du Sud au Nord. Nous ne ferons aucune concession, nous n'abandonnerons pas un seul pouce de notre terre» a déclaré Mechâal devant cent-mille Palestiniens à Ghaza. «Nous ne reconnaitrons jamais la légitimité de l'occupation israélienne [...]. Israël n'a aucune légitimité et n'en aura jamais», a-t-il ajouté au cours de cette réunion publique qui a duré quatre heures. Dans l'état actuel de division des rangs, les Palestiniens sont loin de réaliser le minimum de résistance pour garantir un minimum de droits humains, sociaux et économiques aussi bien à Ghaza qu'en Cisjordanie.
Pourtant, Khaled Mechâal est connu pour être un leader pragmatique, réaliste et de compromis, notamment en matière de politique intérieure. Qu'est-ce qui explique alors ce discours radical et irréaliste dans l'état actuel des rapports de force régionaux et internationaux ? Manifestement, Mechâal prépare son parti à jouer un rôle plus important dans les mois et les années à venir. Le test du Caire -les négociations de la trêve après la dernière agression contre Ghaza- a fait de Mechâal et de Hamas des acteurs incontournables dans le règlement de la problématique de la Palestine et de la paix au Moyen-Orient. Les soutiens traditionnels de Hamas, à savoir l'Iran et la Syrie, sont dans le collimateur des puissances occidentales et l'Arabie saoudite et le Qatar sont les alliés de l'Occident. Si Hamas veut sérieusement jouer dans la cour des grands, il doit mettre de l'eau dans son vin et se préparer à négocier avec Israël. Mais pour accepter ce challenge, Hamas doit non seulement intégrer l'OLP mais en contrôler les leviers de commande. Si Fatah est affaibli et
discrédité, il n'est pas fini pour autant. Les Palestiniens en majorité, las de cette situation de ni guerre ni paix, ne supportent plus les luttes intestines qui divisent les rangs et menacent l'unité nationale seul rempart contre l'occupation et les visées d'Israël. Beaucoup de Palestiniens voient en Marouane Barghouti, le leader de la circonstance, capable de transcender les clivages idéologiques, d'unifier les
Palestiniens autour d'un projet national et d'affronter politiquement Israël sans plus de concession mais avec réalisme.
Manifestement, Mechâal et Hamas sont conscients de ce risque d'autant plus que Barghouti, bien qu'emprisonné, n'en pèse pas moins sur la scène palestinienne. A ce titre, l'évènement n'est pas tant le discours radical de Machâal et ses connotations belliqueuses, mais sa visite historique à Ghaza. Comment Israël peut-il accepter que son «ennemi intime», qualifié de terroriste et dont l'organisation est classée comme telle, puisse se rendre à Ghaza pour enflammer ses troupes qui, hier encore, lançaient des roquettes sur les villages israéliens ? En fin de compte, le discours de Mechâal n'est que de la poudre aux yeux quand on sait que Hamas dont les brigades sont très bien armées, n'a jamais déclenché une guerre d'indépendance nationale et n'a jamais cherché à conquérir politiquement la Cisjordanie.
A. G.


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