Le ministère des Transports, en collaboration avec les services du département de l'Intérieur et des Collectivités locales, est sur le point de finaliser un dispositif de nouveaux documents de conduite des véhicules. Ce dernier entre dans le cadre de la lutte contre la délinquance routière, qui est à l'origine de la mort de 4 000 à 5 000 personnes par an pour un parc de seulement 4 à 5 millions de véhicules. Un constat des plus graves si on compare avec d'autres pays à travers le monde, qui comptent jusqu'à 30 millions de véhicules mais dont le nombre de décès suite à des accidents de la route se situe entre 5 000 et 6 000 par an. Trois permis sont en cours d'impression, leur délivrance est attendue pour le mois de février prochain : le probatoire en bleu, l'ordinaire en rose et celui à point en vert. «Un quota de ces nouveaux permis sera disponible au mois de février prochain. Dès leur réception, nous les enverrons aux wilayas et celles-ci, à leur tour, les transmettront aux services du ministère de l'Intérieur», a indiqué, hier, le ministre des Transports, Amar Tou, lors d'une réunion de travail au siège de son département. Et un responsable de ce même département ministériel de préciser que «les premiers permis seront délivrés pour les concernés (conducteurs) le mois de février». Il y aura peut-être un léger retard -peut-être aussi un retard considérable- mais une chose est sûre, insistent les représentants du ministère des Transports, «le gros du travail est terminé. C'est le résultat de tout un ensemble de préparatifs de plusieurs mois». Les spécimens des trois permis ont été présentés lors de la rencontre, hier, tenue en présence de représentants des deux corps de la police et de la Gendarmerie nationale, et du directeur général du Centre national de prévention et de sécurité routière, El Hachemi Toualbi. La première nouveauté est donc la substitution de la couleur rose par le bleu pour le permis probatoire. La deuxième, et non des moindres, réalisée grâce à la demande persistance de nombreuses personnes parmi les représentants de la société civile et les spécialistes dans le domaine de la sécurité routière, est l'introduction du permis à point. Ce dernier, contenant 12 pages, est comme un livret sanctionnant les «délinquants» de la route. Le permis à point va avec les deux autres permis (probatoire ou ordinaire), précise le ministre. Ceci pour une période «transitoire», mais aucune durée n'a été établie pour le moment par les services concernés. Plus précis, un collaborateur du ministre indique : «Les deux permis vont ensemble pour une période transitoire.» «Une période d'adaptation pour les conducteurs qui respectent peu la loi. Ce procédé est surtout destiné aux chauffards et aux récidivistes. Une fois la période de transition terminée, ce sera la fusion entre les deux permis.» Le permis de conduire actuel (l'ancien spécimen) sera retiré et remplacé graduellement par le nouveau spécimen, bien sûr avec la délivrance du permis à point. Concernant justement ce dernier, il est à préciser que son retrait intervient au moment de la constatation d'une infraction qui donne lieu à la suspension du permis de conduire (ordinaire). Il est retiré et transmis aux commissions et juridictions compétentes. En application du nouveau dispositif, une copie de la décision de retrait du permis à point est transmise par les commissions concernées au fichier des infractions de la wilaya, ainsi que des daïras. La reconstitution d'une partie des points est toutefois possible si le détenteur se soumet, à ses frais, à une formation spécifique devant comprendre obligatoirement un programme de sensibilisation aux causes et aux conséquences des accidents de la route. Au terme de cette formation, une attestation lui est délivrée. K. M.
