La performance d'une entreprise passe par la maîtrise de toute la chaîne, depuis la production jusqu'à la distribution. Pour ce faire, il est nécessaire d'être outillé et de mettre en place des mécanismes qui peuvent mener à la réussite d'une telle opération et permettre d'avancer.Le bureau algérien du cabinet Ernst & Young a organisé, hier, une autre rencontre dont le thème était : «Supply Chain, mieux prévoir pour mieux planifier et réduire les coûts». La rencontre a réuni les Supply Chain managers qui pilotent l'ensemble de la chaîne et les financiers soucieux de contrôler la rentabilité des opérations, de même que les dirigeants des entreprises algériennes privées et publiques, désireux de choisir le meilleur équilibre entre l'offre et la demande pour atteindre leurs objectifs clients. D'emblée, les organisateurs ont expliqué que la Supply Chain est un terme qui englobe toute la chaîne allant des approvisionnements à la livraison finale, en passant par la fabrication, le stockage et la distribution. Les trois experts d'Ernst & Young, Phetsamone Rasphone, directeur exécutif du bureau d'Alger, Antoine Tokplo, manager Supply Chain au bureau de Paris et Ahmed Lateb, senior manager Supply Chain du bureau d'Alger, se sont longuement étalés sur l'importance de la Supply Chain, l'intérêt de planifier, d'optimiser, d'avoir des données fiables et de les mettre à jour au niveau de l'entreprise. Selon M.Tokplo, les impacts financiers de la Supply Chain sont l'augmentation du chiffre d'affaires en réduisant le coût de production, des ventes et de la logistique. L'organisation permet aussi l'augmentation des ventes, la disponibilité des produits, l'efficacité des promotions et la maîtrise des cycles de vie des produits. «Les coûts de production seront maîtrisés par la capacité à planifier et optimiser les plans de production», dira M. Tokplo. Ce dernier explique que les facteurs-clés de succès d'un produit d'optimisation de la Supply Chain reposent sur une organisation, un manager impliqué et de faire de la gestion du changement une priorité et se donner les moyens. Pour sa part, M. Lateb a insisté sur l'importance la bonne gestion de toute cette chaîne pour éviter de disparaître, et la vigilance sur la manière de faire des prévisions entres autres. «Les dix prochaines années ne survivront que ceux qui maîtrisent tout ce cycle de management, car l'Algérie est passée d'un marché demandeur à un marché distributeur», indiquera-t-il. En d'autres termes, et toujours selon cet expert, «le produit existe aujourd'hui et il faut donc le distribuer». A une question d'un journaliste sur le déficit en formation des managers qui, la plupart, gèrent des entreprises familiales et appréhendent mal la valeur de la Supply Chain, M. Lateb explique que l'entreprise familiale est le business de demain pour l'Algérie. Ce qui fera changer les mentalités c'est le dépôt de bilan de beaucoup de sociétés qui risquent de disparaître, non parce qu'il n'y a pas de croissance ou que le créneau n'est pas porteur mais parce qu'elles exécutent très mal toute cette organisation. Mais, ajoute l'expert, l'entreprise algérienne commence à prendre conscience de l'importance de maîtriser toute cette chaîne depuis la production jusqu'à la commercialisation. B. A.
