Après bien des conciliabules, des tractations et des promesses en coulisses, le bureau du syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'Annaba, composé de 9 membres, y compris le secrétaire général, a été enfin élu jeudi passé. Apparemment et selon les premières déclarations faites par un des membres, c'est une équipe bien soudée qui s'attellera à défendre les droits des travailleurs mais aussi à la préservation de l'outil de travail et des postes d'emploi. Dans un communiqué transmis à notre rédaction régionale à Annaba, le nouveau bureau, mené par M. Tahar Chaouche Tahar, se félicite du fait que l'organisation des élections s'est déroulée dans de bonnes conditions, qu'aucun incident n'est venu perturber l'opération et que celle-ci a enregistré une participation record de 86,16 %. L'installation du nouveau bureau et du secrétaire général s'est faite au siège du collège syndical, en présence de MM. Hemarnia Tayeb et Menadi Aïssa, respectivement secrétaire général de l'Union de wilaya et secrétaire général de l'Union locale de Sidi Amar. Dans le document, M. Chaouche Tahar a tenu «à remercier chaleureusement l'ensemble des travailleuses et des travailleurs pour leur mobilisation ainsi que les services de sécurité qui ont pris part à cette opération». A peine élu, le nouveau bureau syndical a présenté son programme de travail, dont les priorités ont été fixées. Il s'agit en premier lieu de réintégrer tous les travailleurs suspendus ou licenciés dans le cadre d'un conflit syndical. Une première action du syndicat qui peut déboucher sur un conflit avec la direction du complexe qui reste intraitable sur cette question, arguant que lesdits travailleurs avaient commis des actes de violence répréhensibles par le règlement intérieur de l'usine et par la loi. Cette exigence du syndicat peut donner lieu à des perturbations et pourrait être le point de départ de mouvements de protestation. La seconde priorité a trait à la préservation de l'outil de production et des postes d'emploi sur «la base d'un dialogue responsable et serein loin de toute manipulation», comme rapporté par le communiqué. Mais là aussi la manipulation, la désinformation et l'intox ont toujours été de mise et certains excellent dans ce domaine comme cela a été le cas durant le dernier mandat. Aujourd'hui, l'ex-secrétaire général déchu du syndicat ArcelorMittal, ex-député et ex-président de l'USMAnnaba, est revenu en force puisque dirigeant d'une main de maître l'Union locale Ugta de Sidi Amar, dont dépend hiérarchiquement le syndicat d'entreprise de l'usine. Aïssa Menadi qui a placé ses poulains au niveau du bureau syndical, des hommes qui lui sont restés fidèles et qui lui obéissent au doigt et à l'œil, pèsera de tout son poids pour toute action de l'instance syndicale. L'autre priorité du syndicat est «la stabilisation et la fiabilisation du complexe sur le plan sécuritaire et économique», lit-on dans le communiqué. Si le premier volet peut -être maîtrisé, le second- même si stabilité il y a - l'est moins, voire compliqué et tributaire de paramètres liés à l'investissement qui à ce jour n'a pas encore été finalisé. La dénonciation de la convention collective de 2004 vient en dernier lieu. Celle-ci est jugée obsolète, la direction n'utilisant que le volet disciplinaire. Le grand perdant de ces élections est sans conteste le clan de Smaïn Kouadria, ex-secrétaire général du syndicat ArcelorMittal aujourd'hui député sous les couleurs du PT, qui avait fomenté un mouvement de protestation mobilisant des centaines de travailleurs contre le SG du syndicat de l'époque, qui n'était autre que Aïssa Menadi. Aujourd'hui, ce dernier savoure sa victoire fort du soutien des travailleurs du complexe via le bureau syndical.
