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La filière avicole fragilisée
Cherté des œufs et de la volaille
Publié dans La Tribune le 24 - 11 - 2008

Les aviculteurs et autres intervenants dans le circuit de la commercialisation de la viande blanche que nous avons rencontrés sont formels : la cherté actuelle des prix de la volaille était prévisible et n'est pas près de s'estomper.
Pourquoi en est-il ainsi ? L'argument de la cherté de l'aliment ne tient plus la route.Depuis quelques semaines, il a été vérifié une chute spectaculaire des prix des aliments de volaille dans les entreprises privées. Le quintal de l'aliment de volaille, proposé au début de l'année, à 4 000 DA, a été revu à la baisse pour descendre à 3 400 DA chez les distributeurs privés. Par ailleurs, le quintal de maïs, qui était négocié, il y a quelques mois seulement, à 3 200 DA, est proposé actuellement entre 1 500 et 1 600 DA, nous a-t-on signalé auprès des Chambres d'agriculture des wilayas. Il en est de même pour le tourteau de soja. Maïs et soja étant les deux principaux composants de l'aliment de volaille (60% de maïs, de 27% de soja ; le reste étant composé d'acides aminés et de minéraux essentiels). «Certes, il y a eu effectivement une baisse sensible des prix des aliments de la volaille mais toujours est-il qu'il y a lieu de ne pas oublier que les fluctuations des cours des intrants des aliments enregistrés ces dernières ont laissé d'importantes et graves séquelles dans ce segment d'activité de production animale», a tenu à souligner un membre de l'Association nationale de la filière avicole (ANFA). Et de nous rappeler dans la foulée que «les éleveurs ont cédé à la panique à cause des hésitations constatées dans le marché international des aliments de volaille, ce qui s'est traduit, au fil de la cherté des aliments, par une diminution d'introduction de sujets dans les batteries d'élevage avicole». Notre interlocuteur nous confiera également que «du coup les mises en place ont atteint leur plus bas niveau, depuis des années, et les hangars sont presque vides. On ne compte plus les aviculteurs qui ont cessé toute activité ou mis la clé sous le paillasson». En clair, ces abandons dans la profession ont entraîné, de facto, une indisponibilité de quantité suffisante de produits carnés blancs frais sur le marché, ce qui a ouvert la porte à une hausse des prix à la consommation, une envolée des prix qu'ont pu constater à leurs dépens les ménages : une première envolée des tarifs en mai, suivie d'une légère accalmie en été pour reprendre de plus belle et de façon plus vertigineuse et brutale ce mois de novembre, puisque jamais les prix des œufs (12DA l'unité) et du poulet de chair (320 DA le kg) n'ont atteint de tels pics.
Le principe de l'offre et de la demande n'est pas respecté
M. Nouad, cadre auprès du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, très au fait des problèmes de la filière avicole et auquel nous avons demandé de nous donner son point de vue sur la question, a souligné : «Il est de même, dans toute filière de production, quand le principe de l'offre et de la demande n'est pas respecté, de voir ses acteurs abandonner leur activité, créant ainsi un déséquilibre dans l'offre et aussi des désagréments financiers chez les ménages, habitués à se rabattre sur la viande blanche, censée venir à la rescousse de leur pouvoir d'achat qui ne cesse de se laminer.» Ce même cadre nous a également fait savoir que la panique générale qui s'est manifestée dans la filière s'est immédiatement répercutée sur l'offre, conduisant à une flambée soutenue des prix de la viande blanche. «Mais en dépit de cette conjoncture favorable dans les prix des aliments, de nombreux éleveurs ont préféré, par prudence, baisser rideau», a-t-il précisé. Des aviculteurs de Saoula (wilaya d'Alger) et de la région de Boumerdès nous ont fait remarquer que l'autre cause qui serait à l'origine de la baisse de l'offre «est le renforcement du dispositif de lutte contre
l'abattage clandestin par les services de sécurité». La Gendarmerie nationale avait effectué de nombreuses saisies, cette année, dans des zones réputées pourvoyeuses du marché informel de la volaille et de commenter : «Ce qui a contraint les petits éleveurs qui travaillent au noir à abandonner, du moins provisoirement, cette activité». La filière est aussi en proie à d'autres aléas qui
provoquent en son sein des crises répétées.
Les conditions de relance du secteur, selon l'ANfa
Pour l'Association nationale de la filière avicole, les carences structurelles en matière de régulation du marché sont à l'origine des fluctuations brutales et de l'instabilité des prix sur les marchés et contribuent au dérèglement de l'ensemble des filières avicoles, entravant toutes les tentatives visant à assurer une planification rigoureuse des flux. Néanmoins, l'ANAF demande aux pouvoirs publics que les différents opérateurs versés dans l'activité avicole soient soumis aux mêmes règles de compétitivité et de concurrence loyale.
Cette association préconise, pour une relance effective et pérenne de la filière, de supprimer les impôts, taxes et droits de douane sur les matières premières d'importation (cheptel de reproduction, céréales, phosphates, produits vétérinaires et vaccins) ainsi que la TVA frappant les produits finis. Toujours selon cette même association, l'examen du processus de formation des prix des produits avicoles permet de mettre en exergue l'existence d'une forte variabilité des prix des produits avicoles qui témoignent de l'archaïsme des structures commerciales et productives dont le fonctionnement s'apparente plus à une activité agricole qu'industrielle.
«Les prix des produits avicoles se maintiennent à un niveau très élevé. Ces prix excessifs traduisent les effets “dopants” des prix de la viande ovine, dont les niveaux élevés conditionnent la dynamique des prix des produits avicoles, plus particulièrement ceux des viandes banches», témoignent des cadres du département production animale au ministère de l'Agriculture. Ces derniers notent également que, comparativement aux pays développés, les prix à la production grèvent excessivement les prix de détail des produits avicoles. «Si dans les pays développés la part des produits avicoles dans la formation de la valeur finale du produit [prêt à la consommation] a tendance à baisser au profit de l'industrie de la transformation et de la grande distribution, en Algérie, c'est la situation inverse qui prévaut dans la mesure où ce sont les producteurs privés qui accaparent la proportion la plus importante de la valeur finale des produits avicoles», ajoute un cadre du ministère du Commerce. Du côté des transformateurs de viande blanche, on estime que le caractère dispersé de l'offre découlant de la structure atomisée des exploitations induit des difficultés à organiser les réseaux de collecte des produits animaux. «En ce sens que la prédominance du phénomène de l'abattage informel, lequel, au-delà du problème de santé publique notable qu'il induit, est à l'origine des structures de prix peu favorables aux exploitations agricoles et à la régulation des marchés de produits animaux», avancent ces professionnels dans la production des dérivés de viande de volaille. Selon une étude, les activités informelles liées au secteur de l'abattage des animaux représentent près de 20% de la valeur ajoutée globale rattachée aux activités de l'économie en Algérie.
En définitive, il faut croire que la filière avicole risque de disparaître, non pas à cause des fluctuations des prix des aliments mais à cause de sa désorganisation totale. Une régulation du secteur serait donc souhaitée pour tout au moins sauver des postes d'emploi et, plus important, éviter le spectre de la concurrence étrangère qui nous amènerait à consommer du poulet brésilien, qu'on dit très concurrentiel puisque c'est un produit à moindre coût.
Z. A.


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