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Les consommateurs otages des fluctuations des prix
Les lois du marché et de la concurrence ne sont pas respectées
Publié dans La Tribune le 07 - 05 - 2013


Par Amina Hadjiat
Assise sur une cagette retournée, dans une des allées du marché d'El Biar, une vieille dame essoufflée fouille dans son sac à main. Elle espère y trouver quelques pièces perdues au fond de sa besace, ce qui lui permettrait de finir ses emplettes. «Il n'y a plus rien ! L'argent s'évapore», dit-elle un peu honteuse. Son budget ne suffira pas aujourd'hui ! «Les prix changent tout le temps. C'est difficile de respecter mon budget», marmonne-t-elle comme pour se justifier. Elle en appelle, finalement, à la générosité d'une dame pour lui acheter le piment qui manque à son couffin.
Une scène devenue, désormais, ordinaire au marché et qui illustre parfaitement la cherté de la vie et la flambée des prix. Ces derniers changent tellement que les marchés de fruits et légumes prennent des allures de marchés boursiers. Au lieu d'être régis par la loi de l'offre et la demande, ils font l'objet de spéculations. Il arrive même que le prix d'un aliment varie entre le matin et l'après-midi alors qu'il s'agit d'un seul approvisionnement, donc d'un prix d'achat unique. Questionnés à ce sujet, les commerçants avancent différentes explications. «Nous dépendons des prix pratiqués au marché de gros. Ce sont eux qui font la loi», raconte Hassen, un marchand de légumes qui exerce au marché d'El Biar depuis vingt ans. «Celle-là est moins chère car c'est du deuxième choix», précise-t-il en montrant deux variétés de pomme de terre.
«Il y a des vendeurs malhonnêtes qui mélangent les deux qualités et les vendent à un prix moyen. Ils cassent les prix», dénonce de son côté Khaled, un autre marchand à El Biar. «Ceux qui ne payent pas d'impôts ni de loyer peuvent se permettre de vendre moins cher», ironise-t-il. Outre la fluctuation des prix, il y a le défaut d'affichage. Alors que la loi les y oblige, les marchands n'affichent pas ou peu leurs prix. Pour se justifier, ils invoquent différentes explications. «Ça ne me dérange pas de me répéter, ça me garde éveillé de parler aux clients», invoque Hassen. De son côté, Khaled pense que c'est de la perte de temps. «Les prix changent tous les jours, à quoi bon les inscrire ?» Son voisin, quant à lui, trouve que ce sont des dépenses en plus. «Les clients font tomber les affichettes. On est obligé d'en racheter», argue-t-il.
Par conséquent, pour acheter le moins cher possible, le consommateur doit demander ce que coûte chaque article, chez chaque vendeur. «Je fais le tour avant d'acheter. Cela nécessite du temps, de la patience et une bonne mémoire», raconte en souriant une cliente habituée des lieux. «Parfois, je me demande si ce n'est pas à la tête du client qu'ils fixent leurs prix», ajoutera-t-elle.
Mais, selon le premier responsable de la direction du commerce, du contrôle des prix et de la répression des fraudes de la wilaya d'Alger, Bouras Mimoune, «si les marchands n'affichent pas leurs prix, c'est pour empêcher la concurrence de jouer son rôle, à savoir, faire baisser les prix». À la tête de cette direction depuis seulement trois mois, M. Bouras fait de l'affichage des prix un axe majeur de sa stratégie. «L'affichage des prix est indispensable pour créer les conditions d'une concurrence transparente et loyale», affirme-t-il. Ajoutant que «le consommateur, s'il a le choix, sanctionnera les prix trop élevés». Mais lorsqu'ils sont contrôlés pour défaut d'affichage, les marchands contrevenants ne risquent rien de plus qu'une amende. S'ils la reçoivent, c'est parfois des mois après la constatation, car c'est la justice qui doit statuer et fixer son montant. Peut-être n'est-ce pas assez dissuasif ?

La direction du commerce planche sur des solutions
Durant le mois d'avril dernier, les services de la direction du commerce ont opéré plus de 16 000 contrôles. Ils ont donné lieu à la rédaction de 1 653 procès-verbaux de poursuites judiciaires et 90 avis de fermetures administratives. «Le taux infractionnel enregistré est de plus de 10%, pour le seul mois d'avril», a indiqué le chef de bureau du contrôle des pratiques commerciales, Bouzerara Karim. Mais pour M. Bouras, «la répression n'est pas l'unique solution». Le directeur préconise, parallèlement au contrôle, le recours à la sensibilisation, la communication et même la formation s'agissant du volet hygiène. «Il faut trouver des solutions réalisables et réalistes sans brusquer les mentalités ni paralyser le marché», insiste-t-il. Pour y arriver, la direction du commerce a d'abord renforcé ses effectifs. Ils sont 910 agents pour la wilaya d'Alger alors que l'année dernière ils étaient à peine plus de 200.
Hormis l'affichage des prix, M. Bouras compte s'attaquer aux produits alimentaires de contrebande. «Nous allons nous atteler à réduire la mise sur le marché de tous les produits non étiquetés ainsi que ceux dont la provenance n'est pas indiquée et qui, malheureusement, achalandent nos supérettes», annonce-t-il. Le troisième point de cette stratégie concerne l'occupation indue des espaces publics. En effet, les trottoirs de la capitale sont trop souvent occupés par les marchandises. Quand ils ne sont pas investis par des marchands ambulants, ce sont les marchands légaux qui occupent la place pour en chasser cette concurrence illégale. «Nous sommes en discussion avec les communes pour solutionner ce problème. Nous nous dirigeons possiblement vers des autorisations d'occuper une portion du trottoir en contrepartie d'un loyer», explique-t-il.
L'autre cheval de bataille de la direction du commerce sera l'hygiène. Face à l'ampleur de la tâche, il est d'abord prévu d'identifier les activités à risques et d'en faire des priorités. «Les responsables de ces activités doivent être sensibilisés, via des formations courtes, aux impératifs de l'hygiène», a-t-il préconisé. «Nous avons engagé des discussions avec le ministère de la Formation professionnelle afin d'organiser cela», a-t-il ajouté. De plus, s'inspirant de dépliants rédigés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), des manuels sur l'hygiène de base sont en cours d'édition. «Ils seront distribués dans les écoles pour sensibiliser d'abord les plus jeunes», affirme M. Bouras.
Pour finir, le directeur espère que «la réalisation de ces objectifs dans la wilaya d'Alger poussera le reste du pays à suivre cette voie». Il s'agit là d'une stratégie ambitieuse qui, si elle est menée à terme, pourrait enrayer de nombreuses pratiques commerciales non règlementaires, pour le bien du consommateur.
A. H.


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