Les citoyens ont répondu en nombre à l'appel de la Radio nationale qui organisait, hier, la neuvième édition de l'opération «les éboueurs de la Méditerranée». Une vaste campagne de nettoyage des plages s'est donc tenue au niveau de 22 plages des 14 wilayas du littoral. Non sans difficultés, organisateurs, associations et simples citoyens ont tenté, ensemble, de récolter les nombreux déchets qui jonchent les bords de mer. L'opération a été officiellement lancée, hier matin, à la plage de Tamentefoust (ex-La Pérouse), par le directeur de la Radio algérienne et le ministre du Tourisme. À l'origine, l'initiative des éboueurs de la mer revient à l'association Récifs de plongée sous-marine de Tamentefoust, en 1993. Cette année, l'opération prend une dimension méditerranéenne car l'opération a été reprise par des radios et associations françaises, espagnoles, italiennes, croates et même roumaines. A Tamentefoust, en début d'après-midi, la plage est pleine de sacs-poubelle prêts à être ramassés. Mais il y a encore une impressionnante quantité de déchets en tous genres. Casquette vissée sur le crâne, lunettes de soleil et mains gantées, quelques rares bénévoles s'affairent encore. Ils sont trois à nettoyer le même lopin de sable humide à l'aide d'un râteau seulement. «C'est dur car les déchets sont bien ensevelis, il faut labourer profond pour les en sortir», explique l'un d'entre-eux. La pollution est telle qu'il y a différentes strates. «Plus on creuse, plus on en trouve», dit-il. Ces trois jeunes hommes sont collègues de travail. Ils ont entendu l'appel à la radio et ont décidé de participer à l'opération. «Nous sommes venus pour aider à nettoyer la plage, mais c'est aussi l'occasion de partager un moment ensemble pendant le week-end», raconte Rafik Boudjemia qui habite Reghaïa. De son côté, Djamila Baaziz, enseignante de physique à l'université et mère de famille a fait le déplacement dans un but éducatif. Avec son amie, elles ont amené leurs enfants pour les mettre à contribution dans cette opération de nettoyage. En bonne ménagère bien organisée, elle a elle-même apporté des gants et des sacs-poubelles. Une façon ludique d'enseigner à ses enfants les gestes citoyens d'hygiène dans les lieux publics. «C'est avant tout une sortie éducative, je voulais que mes enfants comprennent qu'il est important de garder les lieux propres», explique-t-elle. Mais l'initiative d'un jour ne règlera pas le problème de la saleté sur la côte algérienne. L'effort doit être régulier et relève de la responsabilité des communes. «Je ne sais pas si les communes voudrons investir dans des équipements de nettoyage ?», se demandait un habitant de la plage de Tamentefoust qui participait, hier, à cette opération. A. H.
