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Les enfants ont définitivement appris à ne pas lire
Bibliothèques communales, centres culturels et écoles désuètes
Publié dans La Tribune le 26 - 06 - 2013

De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

Exception faite d'une librairie qui a le mérite de respecter sa clientèle et de consacrer un rayon de lecture étudiée destinée à la jeunesse et même à la petite enfance dans «la ville des arts, sciences et de la culture», l'idée même de se consacrer aux enfants, et donc à leur consacrer un produit spécifique sans donner l'impression de les dévaloriser en tombant dans un paternalisme qui cacherait malheureusement, et sans nul doute involontairement, une forme d'infantilisme, reste du domaine de l'esprit chez l'ensemble des commerçants, le mot est voulu, réputés rendre disponible la lecture pour enfant.
Le tour des librairies de la ville permet de faire un rapide constat. Les enfants ne lisent pas, c'est ce qui explique le désintérêt des libraires, qui n'accordent pas une trop grande importance aux produits qui leur sont destinés. Dans toutes les boutiques auxquelles nous avons rendu visite, les gérants sont unanimes. «Je n'ai personnellement jamais effectué un choix sur la nature des ouvrages qui me sont proposés. En fait, je n'ai même pas d'engagement en ce sens et en quelque sorte le rayon qui leur est affecté ne l'est presque que pour faire du remplissage, donner l'illusion d'être à la page en matière de diversification et, bien entendu, essayer de gagner un peu d'argent même si la marge est insignifiante», nous dira l'un des plus anciens libraires de la ville. Toutefois, il tiendra à rappeler qu'il y a eu «une rupture difficilement réversible depuis une trentaine d'années environ. Je vous le dis franchement, depuis la suspension des importations des livres, romans et revues mais également de bandes dessinées et autres ouvrages ludiques, il me parait pour le moins
invraisemblable de pouvoir inverser l'ordre des choses d'autant plus que l'imagination n'est franchement pas au rendez-vous du côté des créateurs locaux et s'évertuer à réaliser une première œuvre en s'alignant obligatoirement sur des sujets politiques et la révolution est, faut-il le concéder, peut attractif. Aussi vulgarisés et/ou didactiques soient les thèmes choisis».
C'est pratiquement à la même critique que nous aurons droit au niveau d'un kiosque à tabacs d'un important faubourg de Constantine. Implanté dans une cité populaire et tout autant populeuse, sa vocation de kiosque aux activités éclectiques remonte aux années 1950,
propriété de père en fils et donc caractérisé par une gestion rigoureuse et une connaissance du métier incontestable, celui qui le tient aujourd'hui est, nous dira-t-il, «le cinquième de la lignée». «Dans la famille, chacun de nous a eu à gérer les lieux pour ne les quitter qu'une fois père de famille et remplacé par un membre de la descendance. Des livres pour enfants, mon père m'en parle souvent pour me dire que c'était une part essentielle du chiffre d'affaires parce que les parents avaient non seulement du temps à consacrer à leurs enfants mais s'intéressaient également à ce qui pouvait les forger intellectuellement. Sans exagération, certains de ces parents ont commencé par abonner leurs enfants au magazine Pif et ont fini par me commander des Coelho, même si ce dernier est considéré un peu comme le Guy des Cars des années 1990, dès que ces derniers ont grandi», ajoutera-t-il. Notre interlocuteur de nous expliquer que la lecture pour enfants et, également, pour les femmes étaient mises en exergue en ce sens que les hommes savaient ce qu'ils voulaient et n'avaient qu'à le demander pour l'obtenir.
Dans les mêmes pérégrinations, nous nous sommes rendus vers deux communes parmi les plus importantes de la wilaya, en l'occurrence Aïn Smara et Khroub. Si dans la première ville, nous n'avons pratiquement pas trouvé un seul étal destiné aux enfants, il n'en est pas de même dans la deuxième où, exceptionnellement, nous sommes tombés sur une échoppe consacrée uniquement à la lecture pour enfants. Toutefois, l'état des lieux et des livres, tout aussi poussiéreux les uns que les autres, renseignent rapidement sur le peu de visites qui leur sont consacrées par les enfants. «En fait, à l'ouverture, nous avions bien démarré les activités, mais il faut quand même souligner que la demande de la clientèle concernait surtout les très petits enfants dont les parents voulaient développer l'éveil. Ce qui se vendait le plus tournait autour des ouvrages de coloriages, d'alphabet et des objets, animaux ordinaires accompagnés de leur désignation en langue nationale et parfois en langue française. Ce n'est plus le cas. Personnellement, je crois que la télévision par satellite, notamment les chaînes émettant à partir des pays du Golfe avec des programmes complets à destination de la petite enfance, la popularisation et vulgarisation d'Internet sont venus dramatiquement couper le cordon ombilical que nous avions avec une clientèle déjà en voie d'extinction depuis près d'une vingtaine d'années.»
A l'intérieur du magasin, nous constatons effectivement que l'ensemble des ouvrages ne sont là que parce qu'il faudrait bien faire usage des rayons. Ils sont tous jaunis, écornés et surtout poussiéreux.
Le propriétaire des lieux a mis à profit un espace extérieur pour faire commerce de jouets bon marché. Ce qui semble encore attirer les enfants et leurs parents.
Enfin, s'agissant des bibliothèques d'écoles et communales, elles sont très mal fournies et les procédures d'emprunt, pour celles qui essaient vaille que vaille de fonctionner, sont rébarbatives d'abord et les emprunteurs peu enclins généralement à restituer l'ouvrage emprunté, non pas parce qu'il leur a plu mais plutôt parce qu'il a été détérioré, perdu et parfois… vendu. Mais sans doute que tout cela peut s'expliquer par l'extrême abandon dans lequel sont plongées ces bibliothèques.
A. L.


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