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La galerie d'exposition Once, quelques grammes d'art dans un monde de…
Tizi Ouzou
Publié dans La Tribune le 05 - 06 - 2008

De notre bureau à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Dans tous les déserts du monde, il existe des oasis qui font que ces contrées hostiles que Dieu a créées sur Terre soient vivables pour les êtres vivants, dont les humains que nous sommes. C'est une assertion que l'on peut appliquer à tous les déserts, y compris politique, économique et culturel. A Tizi Ouzou, c'est à peu près en ces termes qu'on pourrait aborder l'îlot culturel que constitue la galerie d'art privée qui a ouvert ses portes, en 2006, grâce à l'opiniâtreté et la rage de faire d'une femme qui, pourtant, a découvert tard son don d'artiste. Mme Nadia Cherrak permet depuis l'inauguration, le 15 juin de l'année 2006, de la première galerie d'art de Tizi Ouzou, à des dizaines de jeunes artistes peintres de différentes disciplines de se rencontrer et de rencontrer de plus anciens qui ne manqueront pas de les faire profiter de leur expérience. Dans son local d'environ cinquante mètres carrés, on peut admirer plusieurs de ses œuvres mais aussi celles d'autres artistes venus de différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou et wilayas du pays, dont Batna, Oran, Alger et Béjaïa. En fait, l'idée de Mme Cherrak n'est pas d'exposer des œuvres et de les commercialiser, mais de faire de son ONCE (le nom qu'elle a donné à sa galerie) un lieu de rencontres entre artistes de différentes disciplines et des femmes et hommes de culture. En effet, des rencontres mensuelles sont organisées au niveau de la galerie, autour de tasses de thé et petits gâteaux à déguster en échangeant des idées mais surtout en trouvant de l'inspiration, car, dit Mme Cherrak, «un artiste peut trouver de l'inspiration rien qu'en discutant avec un autre artiste». Mieux, à l'occasion de vernissages qu'elle initie de temps en temps au profit de jeunes artistes, elle fait appel à de jeunes auteurs (poètes ou écrivains) pour des séances de vente-dédicace qui leur permettent de se faire connaître. Si la maîtresse des lieux prend une commission de la vente des œuvres exposées dans sa galerie, elle ne demande, par contre rien aux jeunes auteurs, en contrepartie des séances de vente-dédicace. Les artistes qui présentent des œuvres pour exposer et éventuellement vendre, sont appelés à remplacer celles qui ne sont pas écoulées au bout de quelques semaines. Entre un et deux mois, précise notre interlocutrice. Histoire de toujours proposer des œuvres nouvelles au public qui se présente. Un public qui ne se bouscule pas au portillon, regrette-t-elle, sans pour autant que cela la surprenne, dans la mesure où elle est consciente que la culture des arts plastiques est encore et toujours reléguée au second plan dans notre pays, y compris dans la wilaya de Tizi Ouzou. Et pourtant, rien ne la prédestinait à la peinture puisque, détentrice d'une licence en sciences économiques, obtenue en 1988, elle exercera pendant quatre années au sein de la BEA. Une fois maman, elle décidera de quitter son travail pour se consacrer à son enfant. C'est là qu'elle trouvera le temps de dessiner et de découvrir son amour pour la peinture, et ce, aux alentours de l'année 1995. Au bout de quelques années passées à dessiner et de quelques œuvres réalisées, elle décide, armée d'une grande soif de se perfectionner, d'intégrer en 2001 l'atelier de peinture de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. De la gravure sur tissu qui a consacré ses premiers travaux, elle passera sans souci à la peinture sur verre et sur céramique. Son sens de la créativité l'amènera vers une autre discipline et non des plus simples, à savoir la maîtrise de la technique du cuivre repoussé. Cela lui permettra de réaliser des objets en céramique auxquels elle décidera d'intégrer le cuivre repoussé. Elle finira par ouvrir sa propre galerie qu'elle baptisera ONCE, une combinaison de ses initiales et une référence au mot anglais «Once». Ce mot qui entame l'expression «Once upon a time» (Il était une fois…) qu'on trouve souvent au début des contes des Mille et Une Nuits. C'est aussi une référence aux mots «un», «unique» et «premier», surtout qu'ONCE, est la première galerie d'art privée dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'unique galerie.


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